Oui, elles existent toujours : ces familles qui préfèrent encore conduire un ludospace plutôt qu’un SUV ! Tout comme vous avez des gens qui préfèrent appeler avec un Nokia classique qu'avec un smartphone... Mais les fans du téléphone mobile classique sont de moins en moins nombreux, ce qui n'est pas différent avec les acheteurs de ce type de véhicule : en 2016, Citroën a vendu 4.462 Berlingo en Belgique et 300 de moins l'année dernière. Ce sera bien sûr difficile pour une marque qui, selon ses propres termes, a en 1996, inventé la voiture qui convient à chaque famille. C'est pourquoi la deuxième génération, introduite il y a dix ans, fait maintenant place à la troisième.
Esprit de famille
Ils sautent directement aux yeux, ces Airbumps, n’est-ce pas ? Le public aime le style moderne et convivial de Citroën. Le Berlingo profite donc également des phares doubles et des Airbumps qui furent introduits sur la C4 Cactus. Ce style colle bien avec le restant de la famille. Et il faut l'admettre: le Berlingo a l'air plus enjoué que les Peugeot Rifter et Opel Combo, les autres ludospaces du groupe PSA.
Mais le client Berlingo s’attend également à une voiture reconnaissable et fonctionnelle, affirme Citroën. Vous ne verrez aucune influence SUV sur cette voiture, mais une silhouette angulaire familière, avec des flancs droits, de grandes surfaces vitrées et une haute ligne de toit. Le hayon s'ouvre toujours complètement et à l'arrière, vous y trouverez encore des portes coulissantes. Le pare-brise est à nouveau très en avant pour plus d'espace à l'intérieur.
Une merveille d’espace
C’est l'espace qui caractérise ce Berlingo. Citroën présentera bientôt le C5 Aircross, une voiture qui entre pleinement dans la tendance des SUV. Il est à peu près de la même taille que le Berlingo, mais il n'offre pas autant d'espace pour les bagages et les passagers. Surtout si vous optez pour la version XL de 4,75 mètres de long : en effet, pour la première fois, la Citroën est disponible en deux longueurs. Le XL propose un coffre de 1.050 litres et ce chiffre augmente considérablement quand vous rabattez les sièges arrière. Ce qui ne veut pas dire que la version régulière, de 4,40 mètres de long, ne puisse prendre aucun bagage : son coffre contient 775 litres. En outre, vous pouvez opter pour une troisième rangée de sièges sur les deux versions.
Citroën a conçu la disposition de l’habitacle de manière pratique, avec 28 compartiments de rangement, où vous pouvez stocker jusqu'à 186 litres d’affaires. Nous regrettons cependant que pour certains éléments, vous deviez passer par la liste d'options, à l’instar du « Modutop », par exemple, le rack de stockage central au plafond. Celui-ci n'est pas disponible (même en option) sur la version de base, ni sur la version XL. Cette dernière est la seule à offrir une banquette arrière coulissante, mais seulement pour la troisième rangée. Vous désirez une console centrale pratique avec des compartiments de rangement plus grands, des buses de ventilation et des connexions USB pour les iPads des enfants à l'arrière? Encore une fois, ce n’est pas possible sur la version de base et c’est sur la liste d'options pour les autres.
Si vous vous asseyez sur les sièges assez plats reprenant le design des Citroën récentes, vous remarquez qu’ils offrent peu de soutien latéral. Mais Citroën promet des améliorations à ce niveau. Heureusement, ils sont doux, l’habitabilité est généreuse à l'avant et à l'arrière, et la finition est de belle facture à quelques détails près.
Une vraie voiture !
Le Berlingo est également parfaitement insonorité : les bruits de roulement sont bien filtrés. Vous remarquerez seulement quelques turbulences autour du montant A, mais celles-ci sont inhérentes à la conception haute du ludospace. Il roule moins souplement qu’un C3 Aircross ou qu’une C4 Cactus et affiche donc un confort plus ferme sur la route. Il reste étonnamment stable, mais ne vous laissez pas emporter : le Berlingo a toujours un centre de gravité haut placé qui se rappellera à vous si vous continuez à conduire de manière enthousiaste. La direction et le changement de vitesse donnent peu de rendu, mais le Berlingo se comporte plus que jamais comme une voiture de tourisme à part entière.
Inutile d’aller chercher loin une explication : il suffit de lorgner vers la plateforme qui sert de base à ce nouveau Berlingo. Ou plutôt : une combinaison de plateformes. Les ingénieurs de Citroën utilisent la célèbre plate-forme EMP2 (Efficient Modular Platform) de PSA à l'avant. Une base que vous connaissez des Peugeot 308, 3008 et 5008. A l'arrière, le Berlingo utilise la plateforme de son prédécesseur. Cela a permis aux ingénieurs de profiter de leur expérience en matière d'espace de chargement et de masse à l'arrière, tandis qu'à l'avant, ils peuvent améliorer le comportement. Et sous le capot, on retrouve les moteurs les plus modernes : le célèbre moteur à essence trois cylindres PureTech 1.2 et le moteur diesel 1.5 BlueHDi.
En route
Nous avons effectué la majeure partie de cette prise en main à bord de la version PureTech qui selon l'importateur, représentera la majeure partie des ventes. La version avec 110 ch et boîte manuelle à 6 rapports (un moteur 1.2 l de 130 ch et boîte auto à 8 rapports arrivera plus tard) fonctionne en silence et sans ronchonner. Avec 205 Nm de couple, il lui manque un peu d’enthousiasme et les montées en régimes sont un peu laborieuses : s’il pourra être à la peine une fois chargé dans les montées, il suffit pour un usage quotidien.
Nous avons également pu faire un tour avec le diesel BlueHDi de 130 ch et 300 Nm, en combinaison avec la transmission automatique. Ici aussi, nous avons remarqué le silence de fonctionnement du moteur diesel, tandis que la boîte de vitesses automatique fonctionne au mieux avec un style de conduite souple. Le couple généreux sert mieux le Berlingo. Pour les deux moteurs, nous relevons le système GripControl bien connu sur la liste des options des finitions supérieures. Celui-ci ne signifie pas qu’il entraine les quatre roues, mais il aide les roues avant sur les terrains plus difficiles.
Equipé comme un grand!
La nouvelle plateforme permet également au Berlingo de s’équiper d’un certain nombre d’assistances de conduite. Dix ans plus tard, beaucoup de choses ont changé à ce sujet : 19 assistances sont proposées, dont le régulateur de vitesse, l’assistance au maintien de voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation, les capteurs d'angle mort, un affichage tête haute et une vaste assistance au stationnement. Pour la plupart de ces articles, vous devez opter pour une finition supérieure ou piocher sur la liste d'options.
Les prix
Le nouveau Citroën Berlingo démarre à partir de 17.400 €. Cette version de base (« Start ») n’est disponible qu’avec le moteur essence 1.2 l avec 110 ch, la boîte manuelle à 6 rapports et la taille M. La seule version proposée à moins de 20.000 € n’a qu’une seule porte coulissante, mais elle est déjà raisonnablement bien équipée, surtout en termes d'assistance au conducteur.
Les versions Live et Feel sont plus intéressantes. La Live parce qu'elle reste abordable, avec des prix entre 20.300 € (de nouveau pour le 1.2 l de 110 ch, boîte manuelle et taille M) et 22.750 € (1.5 diesel, 100 ch, boîte manuelle, taille XL). La Feel habille mieux le Berlingo, et ses prix fluctuent entre 21.850 € (1.2 l, 110 ch, taille M) et 27.750 €. (1.5 l, 130 ch, taille XL).
La « Shine XTR » donne à la Citroën un look étonnamment aventureux et c’est elle la mieux dotée : elle dispose non seulement d'une climatisation automatique avec deux zones de série, mais aussi du Modutop et d'une pratique lunette arrière ouvrant séparément. De plus, elle n'oublie pas la connectivité : elle intègre votre smartphone dans le système d'infodivertissement. Il s’agit d’ailleurs de la version la plus chère, dépassant les 30.000 € (1.5 l, 130 ch, taille XL : 30.110 €).
Conclusion
Revenons à notre introduction. Ce nouveau Citroën Berlingo est plus smartphone que Nokia classique : la troisième génération fait un bond en avant en termes de comportement, de finition et de technologie. Il est donc bien plus voiture de tourisme que véhicule utilitaire, mais il propose toujours de l’espace à foison. Le Berlingo nage malgré tout à contre-courant, en boudant la mode SUV. Mais la question est de savoir si le grand public laissera de côté ces populaires SUV.