Avec sa ligne de concept-car, l’i3 se démarque clairement de la ribambelle des voitures qui fleurissent dans nos villes. Pour son récent face-lift, BMW s’est d’ailleurs contenté de lui apporter une batterie de plus grande capacité : 33 kWh contre 22 kWh lors du lancement. Inutile, par contre, de modifier son style inimitable.

À côté, même étiquetée e-tron, l’A3 Sportback reste nettement plus classique. La version restylée, s’offre un nouveau regard (principalement des nouveaux phares avant) et quelques retouches intérieures (notamment le fameux « Virtual Cockpit » des modèles plus récents). Par contre, techniquement, rien ne change. On profite donc toujours du travail de l’équipe 1.4 TSI 150 ; moteur électrique de 102 ch et batterie lithium-ion de 8,8 kWh.

Finition, équipement : avantage Audi

Si l’on devait uniquement récompenser l’originalité de l’habitacle, la BMW i3 remporterait la palme. Et pas seulement grâce à ses lignes : projet « éco » global, l’i3 se pare de matériaux naturels pour limiter son empreinte écologique. On retrouve ainsi de la laine naturelle dans les sièges, du cuir tanné avec des matériaux naturels et du plastique recyclé. Certains détails, comme le sommet de la planche de bord, semblent d’ailleurs presque non finis tant ils revendiquent cet aspect « brut ».

C’est tout l’inverse à bord de l’A3. Toute e-tron soit-elle, elle reste avant tout une Audi. À bord, la finition et les assemblages sont donc irréprochables. Par contre, l’ambiance est plus tristounette. Du côté des équipements optionnels, les deux modèles se positionnent clairement comme des voitures « premiums ». Avec un petit avantage pour l’Audi qui vient de profiter de son restylage pour allonger encore sa liste.

Confort : avantage Audi

À l’usage, force est de constater qu’il est assez difficile de ne pas tomber sous le charme de la polyvalence de cette A3 e-Tron… Au terme d’une semaine d’utilisation, nous avons enregistré une consommation moyenne inférieure à 5 l/100km tout en conservant un agrément de conduite digne d’une grosse cylindrée… et le confort d’une voiture premium. En couvrant des trajets plus courts et/ou en rechargeant encore plus souvent, on aurait pu descendre le bilan énergétique encore plus bas (l’autonomie réelle en mode 100% électrique est d’environ 30 km).

Campée sur ses grandes (mais étroites) jantes de 19 pouces et affichant un amortissement plus ferme, la BMW i3 impose un toucher de route moins conciliant. Le seuil de chargement plus élevé de son coffre (le moteur électrique se trouve en-dessous) et sa position de conduite moins confortable (on a les genoux « dans le menton » car les batteries se trouvent dans le soubassement) laissent l’Audi remporter le chapitre « confort ».

Moteur : avantage BMW

Par contre, côté moteur, la BMW reprend l’avantage. Si, pour vous, une voiture électrique se résume encore à une charrette de golf asthmatique, il va falloir prendre rendez-vous pour tester l’i3 ! Avec son moteur électrique de 170 ch (250 Nm) et son poids limité (1.200 kg) grâce à l’utilisation de matériaux innovants, l’i3 a tout d’une sprinteuse. En ville, on se faufile sans bruit, sans vibration. Et on est assuré de gagner la course entre les feux rouges : le 0 à 100km/h est couvert en 7,3s. La vitesse de pointe de 150 km/h laisse également une belle marge de manœuvre sur les grands axes. Certes, avec sa puissance combinée de 204 ch, l’Audi A3 e-tron parvient à suivre le rythme (0 à 100km/h en 7,6s). Mais pas sans bruit. Ni sans incidence sur la consommation.

Comportement routier : avantage BMW

Les 250 kg de batteries digérées par l’e-tron s’ajoutent au poids d’une voiture thermique classique. Bref, au total, l’A3 e-tron pèse plus de 1.650 kg. Dans les portions « sinueuses », l’inertie de l’ensemble commence à se faire ressentir. La BMW i3 donne davantage l’impression de virevolter. Si l’on s’en tient à un parcours principalement urbain, l’originale BMW prend également l’avantage. Avec ses roues arrière motrices et ses « roues de charrettes » étroites qui braquent fort à l’avant, l’i3 tourne quasiment sur place : le diamètre de braquage est de seulement 9,86m.

Budget : avantage BMW

Avec sa nouvelle batterie de 33 kWh, la BMW i3 voit son prix de base atteindre les 37.200€. Compte tenu des prestations offertes et du positionnement « premium » du modèle, voilà un prix qui reste compétitif face à celui d’autres voitures électriques généralistes. Une Nissan Leaf 30 kWh coûte, par exemple, 35.350€.

L’Audi A3 e-tron exige un effort financier encore légèrement supplémentaire. Elle ne s’offrira à vous qu’à partir de 39.323€. Et puis, à l’usage, la BMW i3 s’avère la moins onéreuse compte tenu du prix plus intéressant de l’électricité domestique par rapport à celui des carburants fossiles à la pompe.

Conclusion : avantage BMW

L’Audi A3 e-tron constitue un premier pas rassurant vers l’électromobilité. En s’appliquant à recharger souvent sa batterie, on peut diminuer sensiblement sa consommation réelle de carburant tout en conservant la souplesse d’utilisation d’une voiture thermique traditionnelle. Cela dit, en poussant le concept de la mobilité alternative sans compromis, la BMW i3 se révèle comme la solution la plus « pure ». Certes, elle ne peut s’appliquer à tous les types de conducteurs. Mais en acceptant quelques concessions et en adaptant légèrement sa vie d’automobiliste, on peut profiter d’une voiture globalement adaptée à la mobilité de demain. Encore plus avec sa nouvelle batterie de 33 kWh qui assure une autonomie réelle d’au moins 200 km.