Malgré un début de carrière assez encourageant durant les années 1980-90, la Nissan Micra a progressivement glissé dans l’ombre des références européennes. C’est surtout le cas de la précédente génération imaginée comme une voiture mondiale. Soit un modèle pétri de compromis, fabriqué en Inde, et destiné à plaire « mollement » aux quatre coins de la planète. La cinquième Micra du nom change radicalement de stratégie et calque ses caractéristiques sur les préférences des européens.

Libérée, de son côté, des considérations bassement pratiques grâce à l’arrivée de la grande sœur Baleno dans le catalogue, la Swift peut se concentrer intégralement sur sa mission initiale sans grandir comme la Micra (qui s’est étirée de 17 cm). Autrement dit : séduire les clients à la recherche d’une voiture compacte, originale et amusante à conduire.

Finition, équipement : avantage Nissan

Rapatriée en France, la production de la Micra permet à la fois d’atteindre les nouveaux objectifs de qualité fixés par Nissan mais également d’assurer un programme de personnalisation nettement plus étoffé. Personnalisation qui passe par l’apparition de plusieurs packs modifiant les styles extérieurs et intérieurs. Mais qui permet, surtout, de présenter un catalogue dont l’équipement paraît moins figé. Plusieurs packs permettent ainsi d’étoffer l’équipement des lignes intermédiaires Acenta et N-Connecta.

La gamme imaginée par Suzuki pour sa nouvelle Swift reste, par contre, toujours très figée. Avec « notre » moteur 1.0l turbo, on ne peut commander que la version GL+ ou le haut de gamme GLX. Mais alors uniquement avec la mécanique hybride (on y reviendra) ou avec la transmission automatique qui font exploser les prix au-delà de 20.000€.

Confort : avantage Suzuki

Dans sa traque aux kilos superflus, Suzuki a rogné une bonne partie des 120 kg économisés sur les sièges, l’habillage intérieur mais également sur les isolants phoniques. L’insonorisation des bruits de roulement et aérodynamiques reste, du coup, assez moyenne. La Micra fait un peu mieux sur ce plan. Dans les deux cas, les « trois pattes » donnent également un peu de voix et communiquent quelques vibrations dans l’habitacle.

Par contre, du côté des liaisons au sol, la Swift se montre clairement plus confortable. Voulue nettement plus dynamique, la nouvelle Micra opte pour des réglages (trop) fermes et paraît souvent figée sur les routes bosselées. La Swift étonne également en offrant un rapport encombrement/habitabilité nettement plus intéressant que celui de la Micra (16 cm plus longue mais moins spacieuse à l’arrière !). La Nissan libère, par contre, un coffre un peu plus vaste : 300l contre 265l.

Moteur : avantage Suzuki

Bien connu sous le capot de la Clio, le petit trois cylindres 0,9 TCe de 90 ch rebaptisé ici IG-T anime vaillamment la Micra. On le retrouve ici dans sa dernière évolution affichant un couple de 140 Nm à 2.250 tr/min. Chez Suzuki, on retrouve également un moteur de 90 ch, mais il s’agit du quatre cylindres 1.2l atmosphérique (120 Nm). Le petit trois cylindres turbocompressé (1.0l) développe quant à lui 112 ch et 170 Nm entre 2.000 et 3.000 tr/min.

Si l’on souhaite disposer d’une meilleure réponse sous 2.000 tr/min, on pourra en plus lui adjoindre les services de l’hybridation légère SHVS. Elle comprend une petite machine électrique reliée au vilebrequin qui offre un boost de 50 Nm entre 0 à 3.900 tr/min en cas de besoin. Mais même sans ce système, la Swift profite de son poids plume pour assurer un agrément mécanique supérieur à celui de la Micra IG-T.

Comportement routier : avantage Nissan

Dès les premiers mètres, on comprend que le ramage de la nouvelle Micra est à la hauteur de son plumage ! Autrement dit : le comportement dynamique correspond indiscutablement au nouveau look sportif arboré par la petite japonaise. Bien aidée par une direction directe communicative, la nouvelle Micra distille indiscutablement plus de plaisir de conduire que sa devancière.

Appréciée pour son comportement routier dynamique et vif, la Swift ne change pas son fusil d’épaule et affiche toujours un comportement tranchant. Campée sur des voies plus larges et bénéficiant d’une plateforme plus rigide, la dernière du nom reste amusante à conduire sur les trajets sinueux malgré l’accroissement de son empattement. Surtout si le revêtement est lisse. Un trajet bosselé pourra induire des mouvements de caisse parasites en raison d’un amortissement devenu plus conciliant. Dommage, également, que la direction de la Swift manque un peu de centrage.

Budget : avantage Nissan

Le trois cylindres turbo de la Micra n’est pas disponible avec la finition d’accès Visia. Mais on peut déjà le commander en Visia + pour 16.190€. Autant s’orienter vers les exécutions intermédiaires Acenta (16.990€) voire N-Connecta (18.190€) pour jouir d’un équipement de série nettement plus généreux. La version haut de gamme Tekna reste également sous la barre des 20.000€ (19.390€).

On l’a écrit, si l’on opte pour le 1.0 Boosterjet chez Suzuki, les versions d’accès GL et GLA ne seront pas disponibles. Il faudra débourser au minimum 17.899€ pour la version GL+ (mais qui comprend toujours quelques lacunes comme l’impossibilité de régler le volant en profondeur ou l’absence de régulateur de vitesse) ou s’orienter vers le haut de gamme GLX soit avec la version hybride (20.399€) ou la boîte automatique (20.699€).

Conclusion : avantage Nissan

La Suzuki Swift gagne clairement en polyvalence d’usage grâce à son nouveau moteur turbocompressé qui assure des reprises soutenues. L’espace habitable force également le respect pour une voiture qui a réussi à conserver un encombrement extérieur réduit (3,84m, un vrai régal pour la ville !). Dommage que ses équipements modernes, notamment de sécurité, restent l’apanage de la variante GLX, la plus onéreuse et que sa présentation intérieure paraisse un peu « cheap ». La Nissan Micra, elle, en « jette » davantage, surtout avec ses packs qui permettent de colorer son habitacle. La Nissan prend d’ailleurs finalement l’avantage principalement grâce à un programme de personnalisation nettement plus souple. Ce qui permet d’avoir une voiture mieux équipée pour un tarif plus intéressant. Dommage, par contre, que son espace habitable, à l’arrière, reste assez moyen compte tenu de son encombrement (4m) et que le filtrage de ses suspensions s’avère si ferme.