Quand un nouveau constructeur de voitures de sport voit le jour, et surtout lorsqu’il est soutenu par un constructeur avec des années d'expérience en la matière, nous pouvons généralement nous attendre à de sacrés résultats ! La "1" de Polestar, la nouvelle filiale de Volvo, est un coupé hybride de luxe en fibre de carbone développant 600 ch. Alpine (d’accord, il s’agit d’une ancienne marque qui a été ressuscitée) a pour sa part dévoilé une fantastique petite sportive, l’A110, avec l'aide de Renault.

Ainsi, lorsque Seat présente la marque Cupra comme une extension sportive de son propre ADN, tous les espoirs sont permis. D'autant plus que toute la banque d’organes du groupe VW est réquisitionnée. Alors, qu’en est-il dans les faits ? S’agit-il d’un coupé reposant sur la plate-forme de l'Audi R8 ou de la Porsche 911 ? Ou d’un roadster plus modeste dérivé de l'Audi TT ? Non. Cupra démarre avec un... SUV compact, à savoir un Ateca revisité.

Un logo qui en jette

Il ne s’agit pas d’un vague exercice de marketing : Cupra a développé cet Ateca plus profondément que vous ne le pensez. Le look a été épicé par des spoilers, les pare-chocs et les jantes sont revisités et même le logo Cupra dégage plus de dynamisme que le traditionnel "S" de Seat ! Rajoutons également que l'intérieur peut se voir doté de sièges baquets à l'allure agressive mais à part quelques décorations en fibre de carbone, la sportivité ambiante fait plus preuve de sagesse que de bravoure.

Cupra nous met toutefois du baume au cœur en annonçant que : "La sonorité sportive du moteur provient uniquement de l'échappement et n'est en aucun cas générée artificiellement par les haut-parleurs ou via d'autres moyens artificiels". Voilà un discours qui nous plaît.

Un cœur puissant

Mais surtout, le département technique de Cupra a sérieusement revu ce SUV d’ordinaire plutôt tranquille… Il est équipé de série, d'amortisseurs adaptatifs et les suspensions ont été retravaillées pour rendre la voiture plus dynamique. Ses quatre sorties d'échappement rappellent toutefois que sous le capot du Cupra Ateca, se trouve un 4 cylindres turbo de 2 litres et délivrant 300 ch et 400 Nm de couple. Un moteur directement dérivé de la Seat Leon Cupra !

Et, comme promis, ce quatre cylindres a une belle sonorité lorsque vous conduisez sportivement, mais il ne devient jamais bruyant. Cependant, il troque le différentiel à glissement limité de la Leon pour une transmission à quatre roues motrices pour transmettre sa fougue sur le sol en toute sécurité...

4x4 ? Quel 4x4 ?

Cependant, il n’y arrive pas tout-à-fait... Nous reviendrons plus en détail sur le comportement de la chose, mais nous pouvons déjà vous dire qu’en cas de conduite musclé, le train avant souffre, cherche son adhérence, et que le tout se traduit par des réactions de couple dans le volant. Il semble parfois que les quatre roues motrices n'osent pas dissiper plus de 20 % du couple sur les roues arrière ! Bizarre, bizarre...

Néanmoins, le SUV Cupra promet un 0 à 100 km/h en 5,2 secondes. C'est un très beau résultat… Toutefois, les Espagnols visent comme concurrente, la Mercedes-AMG GLA 45 (ainsi que la Porsche Macan et la future BMW X3M), et il lui faut presque une seconde de moins sur le même exercice.

Pas pour le Nürburgring

Une excursion sur un tronçon fermé nous a beaucoup appris sur le comportement de ce premier modèle signé Cupra. La suspension parvient à assez bien contrôler les mouvements de carrosserie, mais elle communique comme un politicien pendant les négociations de coalition : c’est vague et à côté de la question ! Et bien que le moteur déborde de vie, la boîte DSG de série vous laisse parfois tomber en réagissant un peu lentement, tant en mode manuel qu'en mode automatique.

Non, là où ce Cupra Ateca excelle particulièrement, c'est lorsqu’il s’agit de « manger des kilomètres » sur un rythme élevé. Que vous rouliez sur des routes sinueuses ou simplement sur l'autoroute, le filtrage des suspensions est presque toujours excellent. Les sièges, tant les modèles standards que les baquets optionnels, offrent un excellent maintien et l'ergonomie est bonne.

La seule chose qui nuit à ce confort, c’est le bruit de roulement des gros pneus de 19 pouces. Et si vous voulez vraiment l'utiliser pour de longs voyages, sachez que l’autonomie est réduite... Selon l'ordinateur de bord, un trajet de 30 kilomètres sur autoroute à une vitesse de 100 km/h s’est traduit par une moyenne de 8,6 l/100 km. Et tout cela avec un réservoir de 55 litres...

Non, le Cupra Ateca n'est certainement pas une mauvaise voiture. Au contraire : il nous semble être une excellente voiture de tourisme, qui excelle par sa suspension très confortable en toutes circonstances. Comme n'importe quel Seat Ateca, en fait. Mais en tant que premier produit pour une nouvelle marque de voitures sportives, nous nous attendions à quelque chose de plus radical et de plus pointu. Sachez cependant qu’il y aura des secondes sessions, car Cupra annonce de nouveaux modèles en 2019 et 2020.