Jaguar, ça marche !

Entre la future petite XE qui viendra concurrencer les BMW Série 3 et autres Mercedes Classe C, le SUV qui se profile gentiment mais sûrement, et les ventes qui explosent dans tous les pays, chez Jaguar, on a bonne mine ! Et ça fait plaisir à voir parce que Dieu sait s’il y a quelques années, les fonds tiroir de la vénérable marque britannique furent raclés ! Mais le repreneur indien Tata (un comble, une ancienne colonie britannique !) entend préserver ce précieux bijou de la Reine.

Come-back !

Petit retour en arrière, d’un an pour être précis : Jaguar nous présentait la F-Type dans sa version Roadster. Le coup de foudre fût immédiat. Mais la Belgique, que voulez-vous, c’est un pays de coupé : plus pratique, plus confortable et moins chère. Des atouts qui font mouche dans un pays où le soleil n’a que trop rarement l’occasion de se manifester.

Beauté divine !

Vous avez aimé le cabriolet ? Vous allez adorer le coupé ! Cette ligne de toit effilée, cette douce descente de toit, ces hanches musclées… L’une des plus belles voitures du monde, sans doute ? Le coupé relève encore d’un cran l’élégance et, cerise sur le gâteau, offre enfin un coffre digne de ce nom : avec 407 litres, la F-Type Coupe se veut nettement plus polyvalente que le cabriolet au coffre rachitique ! Même si ce volume est tout, sauf régulier…

Une gamme simple…

Rien de très compliqué dans la gamme puisqu’elle est globalement calquée sur celle du cabriolet, à un – gros – détail près. On commence donc avec la V6 de 340 chevaux qui se profile comme le ticket d’entrée. On enchaîne (avec plus d’une dizaine de milliers d’euros supplémentaires) avec la V6 S de 380 canassons. Voilà qui devient sérieux, d’autant que Jaguar en profite pour équiper sa belle de suspensions adaptatives et de l’échappement sport actif. Mais le meilleur est pour la fin…

Elle ne manque pas d’ « R » !

Mais quand la gamme du cabrio culmine avec le V8 compresseur de 495 chevaux, celle du coupé est coiffée d’une sulfureuse variante « R » qui signifie 550 chevaux depuis le même V8 compresseur de 5 litres, avec bien entendu, un différentiel autobloquant actif et un amortissement finement étudié. Bref, ici, on touche au fin du fin, à la Jaguar ultime en quelque sorte…

Commençons calmement

Inutile de tourner autour du pot, la V6 S, avec ses échappements centraux en guise de joyaux de la couronne, sera notre préférée. Le châssis, tout d’abord, est une merveille de précision, avec un amortissement qui annihile tout mouvement de caisse en conduite « enlevée » et une direction qui manque de consistance, certes, mais qui se révèle directe et précise.

Petit regret : un amortissement figé à basse vitesse qui titille les vertèbres plus que de raison. Dommage, il y a pourtant une suspension pilotée à deux réglages (normal et sport), cela aurait été l’occasion de différencier plus nettement les modes.

Et puis il y a cet accord moteur-boîte : si le V6 n’est jamais qu’un V8 auquel les deux derniers pistons ont valdingué dans les oubliettes, il n’en reste pas moins un vrai morceau de bonheur ! C’est vif, ça prend ses tours à une vitesse météorique, ça vibre juste ce qu’il faut et surtout, ça chante d’une voix incroyablement profonde et riche en harmonie. Et avec l’échappement sport, vos voisins ne vous diront pas merci, mais bon Dieu ce que c’est bon !

F-Type R

Après les choses sérieuses, voici les choses musclées ! D’ailleurs, Jaguar nous invite à faire connaissance avec son missile sur circuit, un tracé espagnol d’une complexité totale, alternant longues courbes et virages serrés avec un certain folklore ! Bref, il faudra se cracher dans les mains.

Et tout de suite, l’animal se dévoile : plus brutal, plus sauvage et aussi, plus survireur. Normal, me direz-vous, avec un gros demi-millier de canassons sur les seules roues arrière… Mais sachez qu’au freinage (indestructible, avec l’option céramique), le museau se jette dans la corde et l’arrière enroule avec gaieté ! On a déjà connu plus efficace car le pilotage s’apparente à une séance de rodéo (quelques flottements de suspension), mais promis juré craché, question adrénaline, j’ai fait le plein pour le mois !

Sur la route, la F-Type R débite ses 650 Nm avec rage, en vociférant des borborygmes gutturaux tonitruants en charge et en pétaradant fougueusement au freinage. En haut ou en bas, ça pousse avec violence ! Un dragster ! Mais la belle sait aussi faire patte de velours, en enchaînant avec souplesse les diverses courbes. D’autant que, très curieusement, son confort nous a semblé meilleur à basse vitesse.

Tarifs

Bonne nouvelle : le coupé est moins onéreux que le cabrio ! Mais si on navigue loin des tarifs d’une Porsche 911, ça reste costaud : 68.800 € pour le modèle « de base », 80.400 € pour la V6 S et 106.000 € pour la « R ». Faites votre choix ! L’équipement est hélas calqué sur la concurrence germanique : pas grand-chose de série et un paquet de trucs en option !

Conclusion

Oui, le bonheur a un prix ! D’accord, celui-ci est élevé, mais quel engin ! Plus polyvalent que le cabrio (pour des raisons de coffre), le Coupé offre également un dessin d’une finesse remarquable et une partie dynamique encore plus tranchante, voire radicale. Trop, objecteront certains… Pour ma part, j’en ferais volontiers mon ordinaire !