Dans l’inconscient collectif, les noms de Land Rover, Range Rover et Defender ont tendance à se mélanger. Land Rover met de l’ordre en établissant trois familles : la première, baptisée Range Rover (composée du Range, de l’Evoque et du Range Sport), est orientée vers le raffinement ; la deuxième, nommée Discovery (modèles Discovery et Discovery Sport), joue plutôt la carte de la polyvalence ; enfin, la troisième se compose de l’invincible Defender qui représente à lui tout seul cette famille ciblant la robustesse. Enfin, « invincible » est un terme mal choisi, car cette légende se verra retirée du catalogue à la fin 2015… Patience, là encore, on nous annonce des nouveautés !
Adieu au Freelander
Avec ses traits à mi-chemin entre le Range Rover Sport et l’Evoque, le Discovery Sport fait immédiatement oublier son prédécesseur, le Freelander, plutôt taillé dans la masse. Si certains regrettent une trop grande familiarité de style entre les divers modèles de la marque, on ne peut contester l’élégance du nouveau venu ! D’autant que celui-ci, en moins de 4,6 mètres, déboule avec des arguments forts : pour s’en convaincre, il nous suffit de grimper à bord !
De la qualité et de l’espace !
D’emblée, la qualité de finition (en dépit de quelques grincements) et de présentation saute aux yeux : on pourrait presque se croire à bord d’un Evoque ! Ensuite, c’est l’espace qui impressionne : l’habitabilité est généreusement octroyée, notamment pour les passagers arrière. A ce sujet, ce « Disco Sport » s’enrichit d’une banquette coulissante.
Et ce n’est pas fini, car il est même possible d’opter pour une troisième banquette ! Mais dans ce cas, à moins de mesurer 1m20 et d’être assidu à la gymnastique, ne comptez pas trop sur elle pour transporter des humains. On se consolera avec un coffre aux dimensions en très nette hausse, proposant de 479 à 689 litres.
Un vrai Land…
Cet univers spacieux regorge aussi de technologie : enfin, Land Rover s’est décidé à développer un nouveau système multimédia, bien plus complet et facile que le précédent. Son fonctionnement calque d’ailleurs les tablettes numériques avec un écran tactile capacitif.
L’électronique ne s’arrête pas là, car le petit Disco embarque aussi le « Terrain Response » (qui ajuste les réglages du véhicules selon 4 modes prédéfinis, en fonction des conditions) et une kyrielle d’équipements destinés à la sécurité, depuis le freinage automatique à l’airbag de capot, ce qui lui vaut d’ailleurs d’avoir brillé aux tests EuroNCAP avec 5 étoiles. Un petit regret : l’absence de régulateur de vitesse adaptatif.
Moteurs
Un détour sur la fiche technique lève quelques questions : Jaguar-Land Rover n’a de cesse de vanter les mérites de son nouveau 2.0 turbo diesel mais ce dernier n’est pas encore disponible sous le capot. Dans un premier temps, c’est donc le bon vieux 2.2 l qui rempile, proposant 150 ou 190 chevaux et accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports ou automatique à 9 rapports (sic !). En essence, Land Rover reprend le 2 l turbo de 240 chevaux, uniquement en boîte auto.
Et le tout-terrain, dans tout ça ?
Un dernier mot encore concernant la transmission : chantre du tout-terrain, Land se plie aux besoins du marché et proposera une version traction avant (avec le futur 2.0 diesel) annoncée à 119 g CO2/km. Pour le reste de la gamme, la transmission intégrale (4x4) est imposée, toutefois dénuée de réducteur et de différentiel autobloquant entre les roues arrière.
Sur la route…
Très bien amorti, sûr et équilibré, il se faufile sur la route avec beaucoup d’assurance, sa boîte auto préservant une douceur bienvenue. Cette première prise en main s’étant déroulée dans les rudes conditions hivernales islandaises, inutile de vous préciser que nous n’avons pas exactement poussé ce joli bébé dans ses retranchements ! Mais à première vue, il se dépatouille comme un champion et peut regarder l’arsenal teuton droit dans les yeux ! Bravo ! Quant à son moteur 2.2 diesel, il assure de belles prestations, mais il nous semble assez porté sur la boisson : il paraît franchement ardu de descendre sous les 7,5 l/100 km !
…Plutôt qu’en dehors !
Hors des sentiers battus, s’il se hisse largement au-dessus du niveau moyen de la concurrence, c’est plus parce que cette dernière n’est pas du tout armée pour le tout-terrain que pour ses authentiques qualités de baroudeur. Le Discovery Sport n’a pas le panache des autres modèles de la marque en tout-terrain, mais il s’en sort avec la mention « satisfaisant ». C’est déjà très brillant pour un SUV de cette classe, mais un peu décevant pour un produit de la marque. Celle-ci nous rétorque, à raison, que la clientèle cible n’est probablement pas prête à payer la technologie requise pour grimper aux arbres !
Budget
Pour se porter acquéreur de ce nouveau joyau britannique, il faudra débourser 32.900 € minimum pour la future version traction avant et 35.400 € pour la première Discovery Sport en transmission intégrale. Des tarifs honnêtes, mais un peu flingués par une politique optionnelle calquée sur la concurrence germanique : à savoir, très longue !
Conclusion
Avec ce Discovery Sport, Land Rover vise large, très large et bouscule les références connues ! Outre des arguments subjectifs séduisants (ligne et ambiance intérieure), il convainc surtout par ses qualités rationnelles, alliant confort et sécurité avec une très grande maîtrise. Confirmant le renouveau de la marque, le Discovery Sport marque aussi une légère évolution philosophique, avec un esprit moins « aventurier » et plus routier qu’auparavant. Nous, on l’aime beaucoup !