Lexus se porte comme un charme ! En dépit d’un marché automobile russe en très grosse perte de vitesse, la marque premium annonce une hausse de ses ventes de quelque 23 % pour cette année 2015 en Europe. Et le RX a un rôle clé à jouer, ayant rapidement acquis le titre de best-seller, notamment au sein de notre royaume !
Quatrième du nom
Le premier RX a été dévoilé en 1998. Si son style peut sembler fort insipide aujourd’hui, surtout comparé au dernier venu, il a néanmoins le mérite d’avoir ouvert la voie des SUV à la marque. Depuis, il s’est vendu quelque 2,2 millions de Lexus RX ! Arrivé aujourd’hui à sa quatrième génération, le RX suit la tendance actuelle en se bardant de technologies et en étirant ses dimensions. Il gagne ainsi 12 centimètres par rapport au précédent modèle et culmine à 4,89 mètres de long !
Hybride, encore et toujours
Si Lexus a abandonné le diesel, c’est pour mieux rebondir sur l’hybride essence ! Il ne s’agit toutefois pas d’un modèle hybride rechargeable comme on en voit pulluler au sein de la concurrence, mais bien d’une hybride classique qui se recharge sur la seule énergie cinétique, sans l’aide d’une prise. Le constructeur s’explique à ce sujet : « Si la solution plug-in hybrid semble une voie d’avenir inévitable, nous pensons qu’aujourd’hui, en l’état actuel des choses, le marché n’est pas encore prêt. C’est la raison pour laquelle nous persévérons avec cette solution-ci ».
Le RX propose donc toujours une version hybride 450h qui fera le gros des ventes. Celle-ci n’évolue pas radicalement face au modèle précédent, car elle en reprend le V6 essence de 3,5 l associé à un moteur électrique. La puissance combinée affiche 313 chevaux, alors que les émissions sont annoncées à 120 g CO2/km. Nous ne retrouvons pas de boîte de vitesses à proprement parler, mais bien une transmission intégrale composée du moteur essence et d’un moteur électrique animant les roues avant et d’un moteur électrique pour les roues arrière.
Le côté Vivaldi
Lexus a porté un soin tout particulier à la finition de l’habitacle et à la qualité des matériaux. Et de fait, l’intérieur du RX respire le luxe à plein nez ! On y voit du cuir partout et des inserts dans des matériaux véritables. La qualité d’ajustement est superbe et, ce qui ne gâche rien, l’habitabilité a fortement progressé depuis le modèle précédent, notamment en ce qui concerne la garde au toit ! Le RX n’est toutefois pas un monstre de modularité, se contentant d’un coffre de 539 litres (450h), extensible via une banquette rabattable (électriquement) 1/3-2/3, mais ne formant pas de plancher plat.
Un écran cinéma à bord
Une fois habitué à tout ce luxe, vous pouvez vous concentrer sur les innombrables gadgets et autres équipements de confort : de l’immense écran multimédia de 12,3 pouces à l’affichage tête haute en passant par les béquilles électroniques dans le style du régulateur de vitesse adaptatif, rien ne manque, à l’exception de l’assistant de conduite dans les embouteillages. Regrettons toutefois que cette débauche de technologie se concrétise par un impressionnant arsenal de boutons peuplant le volant et la console centrale.
Allez, on vous emmène faire un tour !
A bord, en bonne Lexus, l’ambiance est calme et reposante, notamment grâce à l’excellente insonorisation. En revanche, vos vertèbres se sentiront plus proches de la route : Lexus a en effet voulu dynamiser sa RX, quitte à perdre quelques plumes au niveau du confort d’amortissement. Rien de vraiment rédhibitoire, d’autant que le RX est effectivement bien plus dynamique qu’auparavant, plongeant plus volontiers dans les virages et maitrisant les courbes avec plus d’assurance. N’en faites toutefois pas trop : la chose pèse vraiment lourd et cela se ressent tant au freinage qu’en terme d’adhérence pure !
Le moteur, lui, semble plus réactif, surtout sur le mode sport. Les accélérations sont toujours soulignées par un feulement continu, mais, s’agissant d’un V6, on ne se plaindra pas trop de l’intrusion sonore de ce dernier. Si les sensations sont lissées, le compteur grimpe néanmoins prestement ! Plus engageant, mais pas énormément plus sobre : il semble difficile de consommer moins de 8,5 l/100 km en conduite souple sur de grands axes. Les trajets urbains feront baisser la moyenne, grâce à l’usage étendu du moteur électrique.
RX 200t
Pour compléter ce compte-rendu, nous avons pu exécuter un petit galop d’essai au volant de la version de base, baptisée « 200t » et animée par un 2 litres turbo essence de 238 chevaux. Certes, fiscalité désavantageuse oblige, il devra se contenter d’une diffusion restreinte sur notre marché. Il n’est cependant pas à négliger pour autant. D’autant que, bien plus léger que le 450h, il se montre finalement… plus sympa à conduire ! Son moteur très silencieux, sa boîte automatique traditionnelle et son équilibre naturel font en effet pencher la balance en sa faveur. Mais face à la pompe, il convainc encore moins, avec une moyenne très supérieure à 10 l/100 km…
Budget et fiscalité
En bonne japonaise, le RX propose une gamme articulée autour de divers niveaux de finition (Base, Business, Executive, Privilege et F-Sport au traitement esthétique spécifique), sans grandes possibilités de personnalisation. Les tarifs démarrent à 55.095 € pour le RX 200t de base et à 62.450 € pour le RX 450h de base. L’équipement de série est déjà très généreux dès ce modèle d’entrée de gamme et devient même pléthorique avec la finition Business à peine plus chère. Le haut de gamme (Privilege Line) est quant à lui vendu à… 81.350 € ! Boum !
Du côté de la fiscalité, le RX 450h profite de ses émissions réduites pour prétendre à une déductibilité de 80 %. Pour le reste, tout dépend de… votre région ! En Flandre, tout va bien avec une TMC de 173,5 € et une taxe de circulation de 1.273,92 €. En Wallonie et à Bruxelles, tout va mal, avec une TMC de… 4.957 € et une taxe de circulation de 1.498,73 € !
Conclusion
Avec un nouveau SUV compact dans la gamme au look accrocheur (le NX), le RX a-t-il encore une chance de préserver son statut de « best-seller » ? Oui, car il se montre en définitive, bien plus convaincant à l’usage, ne serait-ce que par son confort très largement supérieur. Face à la génération de RX précédente, cette mouture-ci évolue également sur les plans de la finition, de l’équipement et du dynamisme. Rien de tout cela n’en fait une voiture radicalement différente, car les habitués retrouveront vite leurs marques. C’est reparti pour un carton ? On l’espère pour lui, en dépit de quelques petits défauts et d’une forte concurrence de SUV hybrides rechargeables.