Au sein du marché des petites compactes, le diesel perd de plus en plus de plumes face au moteur essence. Plus lourd, plus nocif et plus cher, il peine souvent à convaincre les petits rouleurs. Mais quid de ceux qui n’ont pas peur d’avaler des kilomètres avec une petite voiture ? Mazda continue de croire qu’il existe un marché et n’hésite pas à convertir sa nouvelle 2 au mazout.
Moteur débridé !
Sur le papier, la combinaison semble alléchante, car Mazda reprend tel quel le 1.5 diesel apparu sur le CX-3 et équipant également, depuis peu, la Mazda 3. Ce petit bloc délivre quelque 105 chevaux et 220 Nm de couple. Vu le poids plume de la Mazda 2, on s’attend à des performances de premier plan, ce qui est confirmé par les chiffres : 0 à 100 km/h en 10,1 secondes et 178 km/h en pointe ! Si vous cherchez quelque-chose de plus calme, il faudra se tourner vers une motorisation essence. Côté transmission, sachez que Mazda le propose exclusivement en association avec une boîte manuelle à 6 rapports.
Le tour du proprio
Chez Mazda, on sait incontestablement construire des voitures. La qualité de la finition, les assemblages, les matériaux utilisés et l’ergonomie ne suscitent quasiment aucune critique. Sur la finition la plus élevée (Skycruise), la petite japonaise accueille ses occupants sur des sièges en cuir, reprend ce dernier matériau sur la planche de bord et présente quelques surpiqûres qui devraient séduire les plus exigeants !
Crise du logement
Tout n’est cependant pas rose : les impératifs stylistiques qui valent à la petite Mazda sa bouille craquante, rognent un peu sur l’espace à bord. En dépit d’un gabarit important pour le segment (4,06 mètres), la Mazda 2 ne se montre pas très généreuse envers ses passagers arrière. Ceux-ci devront de plus, faire preuve d’un brin de gymnastique pour grimper à bord. Même constat au niveau du coffre : le volume quelconque est accessible depuis un seuil trop élevé à notre goût.
Silence, on tourne !
Chez Mazda, on sait construire des voiture, mais on sait aussi les étudier ! Une fois en température, le petit diesel se montre remarquablement avare en nuisances sonores et vibratoires. On pourrait presque penser qu’il tourne à l’essence… Souple, il ne se montre pas aussi enthousiaste à bord de cette petite voiture que la fiche technique aurait pu le laisser croire. Très lisse, il s’essouffle à l’approche des 4.000 tr/min. Heureusement, il se voit secondé par une excellente boîte mécanique, à la commande précise.
Comportement
Légère, la Mazda 2 est une voiture particulièrement sympa à mener dynamiquement. A son bord, on se régale des routes sinueuses ! Son comportement assez souple ne gâche même pas la fête. On prend plaisir à placer le train avant à l’entrée d’une courbe et à laisser le train arrière enrouler dans une dérive aussi facile que plaisante à contrôler.
Confort
L’amortissement souple favorise bien entendu les longues étapes et préserve vos vertèbres sur les routes dégradées. Les sièges, en revanche, ne sont pas tout-à-fait à notre goût, avec une assise un peu trop courte et un brin trop haute pour les grands gabarits. Quant à l’insonorisation, elle est très réussie en ce qui concerne le moteur, mais elle laisse filtrer un peu trop de bruits de roulement. Rien de vraiment dérangeant.
Equipement
Histoire de ne pas se laisser distancer par ces Européennes aux dents longues, la petite Mazda 2 fait le plein de technologies : phares LED, avertisseur d’angle mort, avertissement de franchissement involontaire de bande, freinage d’urgence en ville, système multimédia à connexion Internet doté de diverses applications (dont Facebook, Aha, Twitter…) et commandé par molette (dispositif très intuitif), avertisseur de trafic arrière transversal, affichage tête haute, grands phares automatiques… Reste que vous ne saurez pas vraiment personnaliser votre voiture, car ces équipements sont disponibles à partir d’un certain niveau d’équipement, plutôt que dans la liste d’options.
Budget
La Mazda 2 est affichée à des prix échelonnés entre 16.740 € et 21.240 €, soit environ 500 € de plus que la plus puissante des versions essence à équipement équivalent. A vous de voir si le jeu en vaut la chandelle, sachant que notre consommation moyenne s’est stabilisée à 4,9 l/100 km. Une valeur remarquable, il est vrai obtenue en roulant principalement sur autoroutes. Mais n’est-ce pas là le terrain de jeu idéal d’une motorisation diesel ? Enfin, sachez que Mazda annonce des émissions de CO2 de 89 g/km.
Conclusion
Mazda confirme le positionnement assez « haut-de-gamme » de sa 2 en lui octroyant pour seul moteur diesel, un moulin de 105 chevaux ! Une puissance qui ne transforme cependant pas la petite Japonaise en un mini dragster, mais qui lui donne de l’allonge et surtout, une très faible consommation sur longue distance. Le jeu en vaut-il la chandelle ? A vous de calculer, sachant qu’au niveau de l’agrément, ce petit diesel ne convainc pas plus que les moteurs essence.