Mois après mois, le diesel continue sa chute en Europe alors que, pour rappel, c’était déjà quasiment le seul endroit de la planète où ce carburant gras trouvait grâce auprès des conducteurs particuliers ! En Belgique, par exemple, les statistiques publiées par la Febiac, la Fédération belge de l’Automobile et du Cycle, nous apprenaient dernièrement que le diesel ne représente plus que 36,1% des ventes de voitures neuves en ce début 2018 contre… 75,3% fin 2011 ! Une chute vertigineuse qui profite, dans l’immense majorité des cas, aux motorisations à essence.

« Tout propre »

Parallèlement à cette baisse de popularité du gazole, entrainée par des effets d’annonce anti-diesel qui se sont multipliés ces derniers temps, les nouvelles normes anti-pollution Euro 6D-TEMP ainsi que le cycle d’homologation WLTP imposent de nombreuses contraintes supplémentaires aux constructeurs. Dans le cas des moteurs à essence, cela implique généralement, d’aussi ajouter un filtre à particules. Un organe qui réduit les performances des moteurs non-développés à la base pour fonctionner de concert avec lui (comme lors de l’introduction du « catalyseur » à l’époque !). Pour éviter cet écueil, l’autre solution est de développer un nouveau moteur étudié dès sa conception pour fonctionner avec cet appendice supplémentaire.

Aux petits oignons !

Comme le 1.3 TCe, développé par l’Alliance Renault/Nissan/Mitsubishi et Daimler ! Un moteur tout neuf qui profite en outre de nombreuses technologies de pointe. Comme une soupape de décharge électrique pour son turbocompresseur, le « Bore Spray Coating » qui consiste à déposer sur les fûts des cylindres une très fine pellicule d’acier spécifique améliorant la conductivité thermique ou encore une pression d’injection qui monte à 250 bars.

5 usines

Il faut dire que ce moteur se destine à évoluer sous le capot des modèles des trois marques de l’Alliance Renault / Nissan / Mitsubishi ainsi que de ceux du partenaire Daimler (dont notamment les nombreux futurs modèles compacts de Mercedes dérivés de la nouvelle Classe A). Au total, cinq usines dans le monde sont chargées de sa fabrication. Et elles devraient en assembler jusqu’à un million d’unités par an !

Puissance variable

Etrenné par le monovolume Scénic, le 1.3 TCe est proposé sous le capot du monovolume en différentes versions. Dans sa version d’accès, ce nouveau moteur développe 115 ch. Comme le précédent 1.2 TCe qu’il remplace donc, mais tout en délivrant un couple plus généreux (220 Nm contre 190 Nm). La version intermédiaire développe, quant à elle, 140 ch et 240 Nm. C’est 10 ch et, surtout, 35 Nm de plus que l’ancien 1.2 TCe 130. Enfin, le 1.3 TCe est également proposé dans une variante inédite portée à de 160 ch et 260 Nm. Une version qui impose d’office la boîte à double embrayage EDC (proposée en option sur la version 140 ch). Mais d’autres déclinaisons sont également prévues pour les modèles plus compacts ou plus encombrants.

Agrément de premier ordre

Dans notre cas, c’est le TCe 140 et sa boîte manuelle que l’on retrouve sous le capot de notre Scénic. Sur la route, le constat est sans appel : le 1.3 TCe gagne clairement en agrément par rapport au précédent 1.2 TCe qu’il remplace. Offrant plus de couple, il se montre plus rond à l’usage tout en maîtrisant, en outre, mieux ses vibrations. Sa consommation réelle baisse également de manière significative. Certes, on n’égale évidemment pas la sobriété d’un petit moteur diesel et, en outre, il faut toujours éviter de trop solliciter la mécanique pour éviter de voir son appétit s’envoler ! Mais une conduite « raisonnable » permet de tabler sur une consommation moyenne d’environ 7l/100km sous le capot du Scénic.

Finition soignée

Pour le reste, le Scénic continue de séduire à l’usage même si sa mutation vers l’univers des « crossover » réduit légèrement ses aspects pratiques (on ne retrouve plus trois sièges indépendants à l’arrière, par exemple). Sa finition est soignée et ses espaces de rangement très nombreux. En route, il présente des aptitudes dynamiques convaincantes et parvient à conserver un niveau de confort appréciable malgré ses étonnantes grandes roues de 20 pouces offertes/imposées en série.

Prix

Pour jouir du nouveau TCe sous le capot du Scénic il faudra débourser au minimum 22.875€. On repartira alors avec la déclinaison de 115 ch. Pour gagner en agrément, la version portée à 140 ch nécessitera au minimum 26.225€ (mais l’équipement de série est plus généreux). La version 160 ch ne se couple, quant à elle, qu’à une boîte à double embrayage on l'a dit. Mais également à l’exécution haut de gamme. Son prix passe alors la barre des 30.000€: 31.775€.

Conclusion

Bonne nouvelle quand on sait qu’on va le retrouver sous le capot de très nombreux modèles : ce moteur est une réussite ! Dans sa version de 140 ch, en tous les cas, il assure un excellent rapport prestation/consommation. Certes, les grands rouleurs gagneront toujours à se tourner vers les mécaniques diesel. Mais pour les autres, le 1.3 TCe offre un excellent agrément et se montre, sous le capot du Scénic, très discret.