En près de 35 ans et quatre générations, l’Ibiza a séduit près de 5,5 millions de clients. Pour mettre toutes les chances du côté de sa pépite, Seat ne lésine du coup pas sur les moyens techniques. La dernière génération s’est notamment vu offrir le plaisir d’étrenner la toute nouvelle plateforme MQB A0 du groupe Volkswagen destinée aux VW Polo et autres futures Audi A1. Mais ce n’est pas tout : la palette mécanique s’offre une autre première. Après la petite Mii et la grande sœur Leon (et en attendant le SUV Arona !), l’Ibiza propose en effet dorénavant aussi une mécanique carburant au gaz naturel dans son catalogue.
De TSI à TGI
Techniquement, cette version baptisée 1.0 TGI se base sur la mécanique 1.0 TSI de 95 ch de sa sœur à essence traditionnelle. Durant la transformation nécessaire pour autoriser ce moteur trois cylindres suralimenté de brûler du gaz naturel, le bloc perd une poignée de chevaux et développe dorénavant 90 ch. Les différentes modifications techniques nécessaires, comme l’abandon de l’injection directe par exemple, diminuent également aussi un peu le couple développé par le moteur. Il passe de 175 à 160 Nm.
262l
Outre ces modifications internes apportées au bloc trois cylindres, la Seat Ibiza TGI se démarque bien sûr aussi de sa cousine à essence par l’apparition… d’un réservoir permettant de contenir le gaz naturel ! Il peut contenir 13 kg de gaz naturel compressé et se situe intégralement sous le plancher du coffre. Outre de condamner la possibilité d’embarquer une roue de secours, il rogne aussi d’une centaine de litres le volume total de chargement. On ne dispose plus que de 262l de coffre. C’est suffisant pour un usage normal. Mais un peu juste pour charger des « extras » à l’occasion ! Mais les dossiers arrière restent rabattables de manière traditionnelle.
Bi-fuel
Plus que comme une voiture au gaz naturel, la Seat Ibiza TGI se présente plutôt comme une voiture bi-fuel. Car si elle privilégie toujours le gaz naturel pour avancer, une fois les 13 kg de CNG brûlés, elle bascule automatiquement vers l’essence. Le réservoir traditionnel d’essence, situé sous la banquette arrière, reste en effet bien présent. Il peut contenir 40l d’essence afin d’offrir un rayon total d’action confortable. Selon les chiffres officiels, les deux réservoirs permettent à l’Ibiza TGI de couvrir 1.194 km avant d’être totalement à court de carburant. De quoi laisser voir venir…
230 km d’autonomie…
Mais ça c’est pour la théorie. En pratique, on devra plutôt se diriger vers une (trop rare, du moins en Wallonie) pompe délivrant du CNG tous les 230 km environ. Quand on fait l’effort de payer un supplément d’un peu plus de 1.400€ pour commander la version TGI par rapport à la version TSI, c’est que l’on compte en effet au maximum profiter du coût inférieur du gaz naturel pour amortir son investissement ! En roulant « normalement », il faut tabler sur une consommation d’environ 5,5 à 6 kg de gaz naturel pour parcourir 100 km. Les 13 kg que peuvent stocker le réservoir n’offrent alors qu’une autonomie réelle de +-230 km avant que le moteur ne bascule automatiquement vers le mode « essence ».
Rapide et peu coûteux
Si l’on possède une pompe délivrant du gaz naturel sur son trajet, remplir son réservoir ne prend toutefois que quelques minutes et ne coûte pas grand-chose. Le prix moyen du CNG étant inférieur à 1€/kg, on peut faire le plein pour un peu moins de 13€ et repartir pour 230 km supplémentaires. Soit +- 5,5€/100 km. Ce qui est économiquement assez intéressant. Au prix moyen de l’essence 95 (+-1,3€/l), c’est comme si l’on évoluait dans une Ibiza TSI consommant réellement 4,2l/100 km.
Equilibre (légèrement) perturbé
En route, les performances de l’Ibiza TGI s’avèrent globalement suffisantes même s’il ne faudra pas hésiter à « essorer » le compte-tours pour jouir de relances soutenues à l’occasion. La mécanique se montre néanmoins globalement ronde et discrète à l’usage. Elle paraît même un peu moins sonore que la version TSI fonctionnant à l’essence. Le comportement dynamique de l’Ibiza TGI reste également sûr et prévenant. On note toutefois un changement de la répartition des masses assez sensible. Plus lourde, la partie postérieure a tendance à rendre le train avant plus léger. Ce qui confère parfois une impression de flottement dans la direction et rend l’Ibiza TGI plus sensible au vent latéral sur les autoroutes.
CO2 plancher
Seat propose sa mécanique TGI avec les différentes exécutions que l’on retrouve sur les autres Ibiza. La version d’accès Référence est ainsi disponible à partir de 16.690€. À l’autre extrémité de la liste de prix, on retrouve l’Ibiza Xcellence, la version haut de gamme, facturée 20.560€. L’Ibiza TGI intermédiaire, Style, est quant à elle facturée 18.500€. Sur le plan fiscal, on appréciera son homologation à seulement 88g de CO2/km.
Conclusion
À l’usage, on aurait préféré que la Seat Ibiza TGI se présente davantage comme une voiture fonctionnant au gaz naturel pouvant à l’occasion aussi rouler un peu à l’essence en cas de besoin… que comme une voiture à essence pouvant aussi un peu rouler au gaz naturel ! Bref, on aurait aimé jouir d’un réservoir de gaz naturel au volume de stockage plus généreux pour espacer les arrêts à la pompe. Car quiconque fait l’effort de commander une Ibiza TGI devrait, en toute logique, toucher le moins possible aux 40l d’essence stockés dans le réservoir « d’appoint » pour profiter du prix alléchant du gaz naturel à la pompe afin de diminuer son coût à l’usage.