Certes, nous avons déjà essayé la Toyota C-HR, mais il s’agissait d’une présentation internationale à l’étranger et nous étions curieux de voir comment se comporte le dernier-né de Toyota sur nos bases habituelles. La C-HR est un modèle strictement voué à l’Europe. Et parce que les quartiers européens de Toyota se situent à Zaventem, on peut parfaitement imaginer que les ingénieurs ont sillonné nos routes pour le développer.

Est-ce que le C-HR n’est qu'un modèle européen ?

C’était initialement le cas. La plateforme de ce SUV est en effet la nouvelle architecture mondiale TNGA de Toyota, reprise entre autres par la Prius, mais le C-HR ne devrait normalement être disponible qu’en Europe. Au pays du soleil levant, ils ont décidé avec enthousiasme que ce nouveau SUV allait être distribué ailleurs. Étant donné la popularité croissante des SUV, ce n’est pas une mauvaise décision.

Il reprend des éléments de la Prius ?

Le plus important est le moteur, que nous retrouvons ici. Le C-HR peut ainsi utiliser la même plateforme et, dans sa version hybride, le même groupe motopropulseur que la Prius mais il a des dimensions bien différentes. Le C-HR est évidemment plus élevé sur ses jantes, mais il est aussi un peu plus petit. Avec une longueur de 4,36 mètres, il est même de quelques centimètres plus court que le RAV4. En d'autres termes, le C-HR est le plus petit SUV de Toyota.

Comment cela se traduit-il en terme d'espace à bord ?

L’habitacle est acceptable pour quatre adultes, mais vous remarquerez rapidement que les aspects pratiques ont été sacrifiés sur l'autel du design. Les massifs montants C créent non seulement une atmosphère sombre aux sièges arrière, mais ils rendent également les manœuvres difficiles pour le conducteur. Ensuite, il y a le lourd hayon qui donne accès à un coffre peu modulable : le siège arrière rabattu, par exemple, ne donne pas de plancher plat.

Beaucoup d'ostentation, mais si peu de contenu ?

Non, au contraire : nous en avons quasiment fini avec tous les points négatifs de ce C-HR. Vous devez l’admettre : le look est sympa et nous avons également noté des commentaires de certains passants intéressés. Un geste audacieux de la part d'une marque qui souffre parfois d’une image un peu étouffante, et en phase avec la filiale (Lexus) aujourd'hui très surprenante. Dans l’habitacle, les choses sont également intéressantes : l'intérieur a l'air rafraîchissant et la finition paraît très solide. La position de conduite est encore plus réussie : volant et pommeau de levier de vitesses tombent confortablement en main.

Donc, il y a un moteur Prius sous le capot ?

Dans le cas de l'hybride seulement. Celui-ci combine un quatre cylindres essence de 1,8 litre avec un moteur électrique, ce qui donne 122 ch et 142 Nm. Le tout est couplé à une boîte automatique CVT. Le 0-100 km/h est annoncé en 11 secondes et la vitesse de pointe de 170 km / h n’en fait pas un miracle de rapidité, mais bien un miracle de l'économie : Toyota annonce en effet une moyenne de 3,8 l/100 km, et nous avons conclu l’essai avec 5,3 l/100 km. Un résultat obtenu principalement sur des axes rapides, où l’hybride Toyota est moins efficace. La moyenne pourrait donc être encore bien plus basse.

Y a-t-il un autre moteur?

Oui : un 1.2 T, un quatre cylindres turbo essence de 116 ch et 185 Nm. Il promet des performances à peine meilleures (0-100 km/h en 11,1 secondes et une vitesse de pointe de 185 km/h) et se voit annoncé à une consommation moyenne de 5,9 l/100 km - nous avons même mesuré 8,2 l/100 km - mais peut être lié à une transmission automatique CVT ou à une traditionnelle boîte manuelle. Il est également le seul moteur du C-HR à être disponible avec quatre roues motrices.

Quel est le meilleur des deux?

Dans le plaisir et la facilité d'utilisation, cela ne fait aucun doute: le 1.2 T. En dépit de sa capacité pulmonaire limitée, il est doté d’un caractère enthousiaste, et parce que son couple est disponible dès 1500 tr/min, il démarre très souplement. Si vous recherchez surtout un moteur à la faible consommation, l'hybride est le meilleur choix. Il est seulement victime d’une CVT assez nerveuse, ce qui pousse l'aiguille du compte-tours dans les hauteurs au moindre contact de l'accélérateur, avec l'effet infâme effet "moulin à café" qui s’en suit.

Et en terme de confort de conduite?

Ici aussi, nous avons une préférence pour l'essence turbocompressé, quoique cela soit principalement dû au silence du moteur à essence. En outre, le confort de suspension est similaire, avec un amortissement relativement ferme, mais tolérant malgré tout. Dynamiques, ces deux versions le sont, certainement par rapport à une Prius. A cet égard, les ingénieurs japonais ont correctement interprété les désidératas européens, mais il ne faut toutefois pas considérer le C-HR comme une voiture de sport.

Combien coûtent-ils?

Le C-HR est affiché au catalogue à partir de 22.580 €. Pour ce budget, vous ne pouvez choisir que le 1.2 T avec boîte de vitesses manuelle à six vitesses. La version CVT et hybride affichent un niveau d'équipement plus élevé, et coûtent respectivement 26.080 € et 27.850 €. Les équipement supplémentaires, vous les trouverez, selon une vieille tradition japonaise, surtout dans les niveaux de finition supérieurs et non pas dans la liste des options.

En conclusion ?

Le Toyota C-HR est une curiosité frappante dans nos rues, et elle est bienvenue. Son style n’est peut-être pas au goût de tout le monde et impose quelques sacrifices pratiques, mais en retour, vous obtenez un SUV unique et ludique. La gamme des moteurs est limitée, en particulier parce que Toyota ne propose même pas de diesel. L'essence 1.2 T est le plus agréable des deux, et doit seulement en termes de consommation, admettre sa défaite face à l'hybride. Une question de priorités...