Souvent considérée comme une bête de somme fonctionnelle et pratique, la Passat montre aujourd’hui qu’elle peut également rivaliser avec la catégorie premium. VW parlait de « montée en gamme » lors de la présentation à la presse, mais force est de reconnaître que ce ne sont pas des paroles en l’air ! La technologie embarquée a de quoi d’ailleurs faire pâlir quelques prestigieux modèles du segment premium.

Technologie dernier cri

Pour sa Passat, VW ne lésine donc pas sur les moyens. Rien n’est trop beau : capteur de trafic transversal arrière, caméra « vue hélicoptère », assistant de manœuvre avec remorque (jouez de la commande des rétroviseurs pour la trajectoire et le tour est joué !), système de freinage d’urgence et même assistant de conduite dans les embouteillages jusqu’à 60 km/h ! Rajoutez à cela un moteur biturbo diesel et une boîte DSG à 10 rapports (c’est pour bientôt) et vous comprendrez ce que VW signifie par « technologie de pointe ».

Regard menaçant

C’est vrai, la rigoureuse Passat s’est longtemps interdite toute révolution stylistique. Rien de neuf sous le soleil, même si la face avant arbore le nouveau regard de la marque, avec un nez de requin pour le moins agressif. De l’autre côté du véhicule, la Passat reste fidèle à son style carré et sans fioriture.

Habitacle inchangé ?

Dans l’habitacle, même constat : les matériaux sont irréprochables, la finition ne mérite que des éloges, les ajustements sont ultra rigoureux mais… où est le festival technologique annoncé par VW ? Contact coupé, l’habitacle ne change pas vraiment face aux précédentes versions. Mais une fois la machine réveillée, le miracle se produit : l’instrumentation entièrement digitale et personnalisable (en option ou de série sur Highline, hélas…) apporte une incontestable touche High-Tech !

Crise du logement ? Connaît pas !

Les passagers, eux, sont toujours à la fête. La Passat est tout l’opposé d’un studio monégasque : ici, question espace, on ne mégote pas ! Même les gabarits les plus généreux se sentiront à l’aise. Et ils pourront également emporter leurs petites friandises pour les voyages : le coffre dispose de 650 litres et, banquette rabattue, peut offrir jusqu’à 1.780 litres. C’est énorme !

Les dessous

Outre l’équipement sécuritaire, la Passat renouvelle également ses dessous : reposant sur la plateforme MQB, elle fait un large usage d’aciers à haute résistance pour revoir sa masse à la baisse. VW annonce à ce titre un gain allant jusqu’à 85 kg ! Du coté des moteurs, les diesels offrent des puissances allant de 120 à 240 chevaux quand les moteurs essence délivrent de 125 à 280 chevaux. Des puissances généreuses, mais aucun 6 cylindres au programme !

Un gros bébé

Les premiers tours de roue se font avec un minimum de précaution : pensez, la chose mesure 4,77 mètres de long ! Mais on s’habitue assez vite aux dimensions et, après quelques centaines de mètres, on virevolte gaiment avec ce long break. Facile et maniable, il profite d’un excellent calibrage des commandes. C’est du VW tout craché !

Un moteur largement suffisant

Si VW propose encore nettement plus copieux, ce 2.0 TDI 150 est très largement suffisant. Ses 150 chevaux et son couple de 340 Nm permettent des reprises énergiques et n’ont pas trop de mal à déclencher l’antipatinage sur les deux premiers rapports. En dépit d’un étagement long de la boîte, les performances n’ont donc rien de ridicules. Disponible avec l’excellente boîte DSG, la Passat s’apprécie aussi avec la très bonne commande manuelle aux 6 rapports.

Comportement sûr et serein

La tenue de route, elle, reste fidèle aux principes de la marque. Rigoureuse, c’est le mot qui lui convient le mieux : la Passat reste rivée sur des rails, enchaine les virages tel un métronome et affiche une stabilité de roc. Les esprits fantaisistes recherchant un train arrière volage devront se raviser. Ici, c’est du sérieux !

Confort assuré

Le confort, lui, a progressé par rapport aux précédentes générations, avec un amortissement bien calibré et digérant efficacement nos routes. Les sièges participent à cet excellent constat, soutenant idéalement le dos. Votre serviteur, aux vertèbres douloureuses, apprécie ! On pointe aussi la très bonne insonorisation mécanique, ce qui fait relever quelques bruits de vent étonnement présents sur autoroute. Spécifique à notre exemplaire ?

Budget et consommation

Sur un parcours de plus de mille kilomètres, mené relativement dynamiquement mais en favorisant les reprises sur le couple, notre belle Passat se sera contentée de 5,5 l/100 km. Remarquable ! Comptez un litre en plus si votre pied droit est vraiment lourd ou si vous roulez majoritairement en ville.

La montée en gamme se remarque aussi du côté des tarifs, avec un prix de base de 30.340 €. Equipée du 2.0 TDI 150, la Passat Variant réclame un minimum de 32.300 €. C’est près de 3.000 € supplémentaires par rapport à une Mazda 6 Wagon 2.2D 150 moins fonctionnelle, mais plus dynamique. Notre version de prédilection ? La Variant Highline TDI 150 à boîte DSG. Un summum, mais comptez alors 37.950 €…

Conclusion

Pas de doute, la Passat mérite bien son titre. Sans ostentation, ni exubérance, elle rappelle à chaque mètre parcouru pourquoi elle reste au sommet. Son confort, son habitabilité, sa technologie et son agrément de conduite la conduisent au titre de référence, aujourd’hui encore plus qu’hier. Et c’est justement cette polyvalence absolue, cette quête de la perfection qui la fait paraître comme « trop lisse » ou comme « n’ayant aucun caractère » aux yeux de ceux qui ne l’ont jamais conduite. Nous, nous en ferions bien notre quotidien ! Mais pour cela, il va falloir demander une augmentation : là aussi, elle monte en gamme !