Wim Bervoets

25 MAI 2018

Essai Volvo V90 T4, l’outsider suédois

Volvo a récemment renforcé ses ambitions écologiques, notamment en lançant Polestar, une marque de voitures de sport électriques, en déclinant à partir de l’année prochaine chaque nouveau modèle en au moins une version hybride « light » et en abandonnant le moteur diesel pour la prochaine S60. Nous avons grimpé un échelon supplémentaire, en essayant la V90, histoire de voir ce que les Suédois ont à offrir en dehors des versions diesel.

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On vous l’avoue, cela aurait dû être un essai de la T8, la version plug-in hybride de 407 ch. Celle-ci est un exemple de la volonté de Volvo de s'attaquer à cet avenir vert. Malheureusement, l'importateur Volvo a appelé la veille de l’essai pour nous annoncer que la T8 avait été endommagée lors du précédent emprunt. Ils nous ont toutefois offert une alternative avec la T4, équipée du quatre cylindres essence de 190 ch et qui fait office de version de base dans la gamme V90.

Concept

Cette T4 a des airs d’une V90 traditionnelle. Cela signifie donc que nous avons affaire à un break Volvo avec ses points positifs et négatifs : reposant sur la plate-forme SPA (ce qui lui vaut une longueur de 4,94 mètres), elle partage ses dessous avec les autres séries 90 (XC90 et S90) et 60 (XC60, V60 et bientôt S60). Le design du break suédois paraît réussi avec la calandre verticale, les phares rappelant le "marteau de Thor" et la ceinture de caisse légèrement ascendante qui se termine par un hayon incliné.

L'inconvénient de ce design, c’est le coffre : il n'est plus aussi généreux qu'autrefois, lorsque votre armoire Ikea rentrait sans effort dans le coffre de votre V70. Il vaut désormais mieux transporter vos meubles suédois en plusieurs paquets : le coffre de la V90 engloutit 560 litres d'espace de chargement. Si vous rabattez la banquette arrière (selon le rapport 60/40), vous obtiendrez un plancher de chargement plat et 1.526 litres. Cela signifie que la Volvo est larguée par ses rivales : la Mercedes Classe E Break offre de 640 à 1.820 litres d'espace de chargement, la BMW Série 5 Touring de 570 à 1.700 litres et la nouvelle Audi A6 Avant de 565 à 1.680 litres.

Heureusement, Volvo réussit toujours aussi bien les intérieurs : l'ensemble est minimaliste et invite à la détente. L'écran tactile vertical domine la console centrale et fonctionne rapidement et intuitivement. Toutefois, nous aurions préféré des commandes de climatisation avec des boutons. La qualité de l'assemblage est satisfaisante, les sièges soutiennent parfaitement et l’habitabilité avant et arrière est exempte de critiques.

Au volant

Passons au moteur T4. Ce moteur d’accès ne sert actuellement que cette version V90 et la berline, la S90, en dépit d’une plate-forme SPA plus largement partagée. Il n’y a donc pas de T4 dans les XC60 et XC90 et pour le moment, la plus petite V60 n'en a toujours pas. Le bloc essence y fera toutefois son apparition plus tard. Sous une forme légèrement modifiée, ce T4 officie également sous le capot de la XC40.

Ce quatre cylindres turbo essence fournit 190 ch et 300 Nm de couple, et exécute le 0 à 100 km/h en 8,9 secondes. Sa vitesse maximale est de 210 km/h. Des performances honnêtes donc, qui correspondent parfaitement au caractère d'un moteur d'entrée de gamme. Le T4 s’apprécie surtout pour son couple à bas régimes : plus haut dans les tours, il se sent moins à l’aise. Cela est d'autant plus frappant lorsque vous conduisez plus sportivement et bousculez donc la transmission automatique à huit rapports d’ordinaire très sage. Le quatre cylindres est cependant correctement insonorisé.

Le confort d'amortissement est le point fort de cette Volvo : elle offre une suspension lisse qui absorbe les irrégularités. Les amortisseurs adaptatifs optionnels et la suspension pneumatique sur l'essieu arrière savent en effet vous dorloter. Si vous augmentez le rythme, vous remarquerez que cette Suédoise a peu d'ambitions dynamiques : les trois Allemandes font mieux à cet égard. Ceux qui veulent malgré tout une Volvo plus sportive, peuvent se tourner vers la version R Design.

Les équipements

L'écran d'infodivertissement vertical est disposé de manière logique et peut être utilisé assez intuitivement. En option, il peut être étendu avec la navigation, la radio digitale, Apple CarPlay, Android Auto et un excellent système audio de Bowers & Wilkins. Le tableau de bord peut être entièrement numérique. L'avertissement de collision intervient jour et nuit et prend en compte les piétons, les cyclistes et les gros animaux. Ensuite, relevons également le système Pilot Assist, avec lequel vous conduisez la V90 de manière semi-autonome sur autoroute. Il y a aussi une assistance au stationnement étendue avec caméra à 360 degrés et créneau semi-autonome.

L'addition

Le prix de la Volvo V90 T4 débute à partir de 47.150 €. Cela maintient cette Suédoise sous le prix de ses concurrentes : la BMW 520i Touring (184 ch) est affichée à partir de 53.300 € et la Mercedes E 200 Break (également 184 ch) demande un minimum de 51.909 €. La nouvelle Audi A6 Avant n'a pas encore annoncé ses prix. Avec une climatisation bizone automatique, un régulateur de vitesse adaptatif, des phares LED et le Pilot Assist, la V90 profite d’un équipement de base assez généreux.

Pour cette T4, Volvo annonce une consommation moyenne de 6,8 l/100 km et des émissions de CO2 de 158 g/km selon l'ancien cycle NEDC. Selon la nouvelle norme WLTP, cela se traduit par 7,4 l/100 km et 169 g/km de CO2. Nous avons noté une moyenne de 8,6 l/100 km sur notre ordinateur de bord à la fin de notre essai.

Le verdict

La Volvo V90 est doublement attrayante : elle combine un style réussi avec un intérieur à la fois minimaliste et spacieux. Dommage que le coffre souffre de ce design. Avec un prix compétitif et un équipement généreux, cela en fait un véritable outsider face aux trois Allemandes. La version T4 propose un moteur d'entrée de gamme typique : il offre des performances correctes et ne perd pas de vue le confort de conduite. Nous aurions toutefois préféré qu’il ingurgite un litre de moins...

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