Alors que plusieurs groupes automobiles européens plaident pour la création d’un Airbus de la voiture électrique, afin de contrer l’invasion de véhicules made in China, il semble que la Commission prenne enfin la mesure des dégâts que la concurrence chinoise occasionne sur le marché des voitures électriques. C’est que plus encore que Tesla, les nouveaux constructeurs chinois ont mis en évidence le déficit de compétitivité voire le retard technologique des grands constructeurs européens. Sachant que cette industrie emploie près de 13 millions de personnes sur le continent, l’exécutif européen ne pouvait rester les bras croisés…
La Chine triche-t-elle ?
Depuis plusieurs mois, la Commission européenne mène une enquête sur d’éventuelles aides financières accordées par la Chine au bénéfice de ses constructeurs nationaux. De quoi permettre à ces derniers d’exporter des voitures électriques à des prix imbattables. La même Commission affirme aujourd’hui avoir récolté des preuves de « transferts directs de fonds » et de divers mécanismes financiers déloyaux confirmant ce soutien étatique.
Dans ce contexte, l’Europe envisage tout logiquement d’appliquer des droits de douane plus lourds sur les véhicules électriques chinois importés en Europe afin de protéger l’industrie automobile locale. Un réflexe d’ores et déjà adopté par les Etats-Unis avec l’Inflation Reduction Act dont un volet encourage l’achat de produits locaux tout en défavorisant ceux qui sont importés, grâce notamment à un crédit d’impôt pouvant aller jusqu’à 7.500 $ à l’achat d’un véhicule électrique fabriqué aux Etats-Unis. De quoi plomber de facto les voitures électriques produites en Chine mais aussi en Europe.
Ce 5 mars 2024, la Commission européenne a donc annoncé la mise en place d’une taxe sur l’importation de voitures électriques chinoises. Celle-ci devrait entrer en vigueur dès juillet 2024 mais on ignore encore sous quelle forme.