La poupe, de prime abord identique, évolue pourtant avec un feu à LED et des petits clignotants directement inspirés de la CB 1000 R. De cette dernière la CBF s'inspire encore, puisqu'elle bénéficie dorénavant d'un châssis en aluminium de type Mono Blackbone, au contraire de sa devancière qui se contentait d'un cadre en acier. Le moteur évolue en douceur. Toujours hérité des CBR, il voit son taux de compression légèrement augmenter, sa cartographie d'injection et ses arbres à cames retouchés, au bénéfice d'un couple et d'une puissance en légère augmentation. L'échappement abandonne ses deux sorties au profit d'une ligne quatre en un de facture très classique.
Revue de détail
La CBF 1000 se veut accessible à tous, facile mais performante, confortable et sûre. Nous retrouvons avec plaisir une position de conduite instinctive, et adaptable à toutes les morphologies, avec une selle et une bulle réglable en hauteur. Nous remarquons les leviers réglables, un "plus" bien agréable à l'usage, ainsi qu'un nouveau tableau de bord, sans conteste plus moderne, avec deux pavés digitaux encadrant le compte tours et une batterie de témoins encastrés au sommet du tête de fourche. Un ordinateur de bord permet de surveiller la consommation, avec un affichage des consommations moyennes et instantanées. S'y ajoutent une jauge, une horloge et deux trips, soit le minimum syndical pour ce type de machine. Les commandes, comme souvent, se limitent à deux boutons sur la planche de bord, inaccessibles avec des gants. En continuant à détailler le poste de pilotage, on remarque diverses vis d'assemblage et une finition bien éloignée des nouveaux standards apparus avec la récente VFR. Rien de rédhibitoire, mais on sent bien l'influence des "cost-killers"… On ne leur en voudra pas, le but étant de proposer une machine performante, polyvalente et accessible à tous. L'impact financier intervient pour une bonne part dans les motivations d'achat de ce genre d'engin.
Facile et intuitive
La prise en main est d'une évidence confondante, on retrouve ici la parfaite maîtrise du géant japonais, qui met un point d'honneur à proposer sur le marché des machines faciles et rassurantes dès le premier contact. Ce qui se ressent déjà sur des machines aussi spécifiques qu'une CBR ou une Goldwing, prend ici tout son sens. La CBF se veut accessible à tous, motard débutant ou expérimenté, homme ou femme, voyageur au long cours ou "commuter" urbain. Tout concourt à cette réussite, à commencer par la position de conduite et le dessin de la selle. La CBF n'est pas légère, avec un poids en ordre de marche de 245 kg, mais à aucun moment de la conduite ça ne se ressent, la CBF se montrant toujours vive et maniable. Sans doute le pneu étroit de 160, une monte de plus en plus rare, n'y est pas étranger.
Une somme de qualités…
Le carénage protège très efficacement dès que sont abordés les grands axes. Le moteur, particulièrement souple, accepte sans rechigner des passages de vitesses dès les plus bas régimes, permettant une conduite coulée et décontractée. Il ne rechigne pas pour autant à monter dans les tours, de manière toujours raisonnable et policée. Les 107 ch répondent présents, mais de façon domestiquée, histoire de rendre la machine facile à maîtriser en toutes circonstances. Peut-être peu spectaculaire, mais diablement efficace pour qui veut utiliser sa machine par tous les temps, sur toutes les routes. Boîte et embrayage participent à cette facilité de tous les instants avec des commandes précises et douces. Il en est de même pour le freinage combiné avec ABS, qui répartit l'effort de freinage entre l'avant et l'arrière. Les suspensions, réglées plutôt souple, privilégient un confort rarement mis en défaut, au prix peut-être d'un léger manque de précision à grande vitesse.
… Et bien peu de défauts
Rien d'inquiétant au demeurant, d'autant que notre essai s'est déroulé avec une moto équipée de deux larges valises latérales, une monte qui ne privilégie que rarement la stabilité à haute vitesse. Les valises en option brillent par leur capacité et leur facilité d'usage, un équipement qui complète bien la CBF dont les aspects pratiques n'ont pas été négligés, avec une béquille centrale et de la place dans la selle pour y enfourner un "U". La CBF "F" se montre encore plus convaincante que l'ancienne. Elle en a préservé toutes les qualités, y gagnant un style moins effacé et une qualité perçue en progrès, au prix d'un tarif augmenté de 800 €, soit 11090 €, ce qui paraît beaucoup malgré tout.