Lancée en 1961, la Lancia Flavia remplaçait à la fois l’Appia et la luxueuse Flaminia. En dépit d’un gabarit relativement imposant d’environ 4,60 mètres de long, elle ne disposait à ses débuts, que d’un modeste quatre cylindres de 1.488 cc sous le capot. Sa particularité ? Il s’agissait d’un moteur à plat (boxer), une première pour une marque italienne ! Au fil des années, la cylindrée a augmenté et de nouvelles versions sont apparues aux côtés de la classique berline à 4 portes : un coupé signé Pininfarina, une version Zagato et un cabriolet dessiné par Vignale. C’est justement cette déclinaison découvrable que nous avons pu essayer lors d’un essai organisé par le Lancia Club Belgio, qui nous a également permis de tester l’emblématique Delta HF Integrale et la Thema 8.32 « Ferrari ».
Quatre phares ronds, une calandre proéminente et quelques touches de chrome ci et là : le design de la Lancia Flavia Cabriolet (œuvre de Giovanni Michelotti) est d’un minimalisme assumé, même pour l’époque. Aucun pli sur les flancs ! Avec des lignes aussi douces, elle fait presque penser à une boîte à savon ! Mais ce serait manquer de respect envers ce modèle. Et ce n’est sûrement pas comme ça qu’on gagnera la sympathie du propriétaire, que nous préférons garder dans notre camp… D’autant que nous avoir fait grogner les pignons plus d’une fois durant les premiers mètres !




Réapprendre à conduire
Il faut l’admettre : conduire une ancienne de cette époque, ce n’est plus tout à fait comme rouler avec une voiture (relativement) moderne…. Et cela commence par le maniement de la boîte à quatre vitesses, qui nécessite des mouvements de près d’un demi-mètre pour changer de rapport ! Vous l’aurez compris, il faut un certain temps d’adaptation. Mais à force d’essais (et d’erreurs), on commence à prendre le coup. On tient le levier avec légèreté, à la recherche d’une légère résistance, et les passages des deuxième et troisième rapports deviennent nettement plus fluides. Enfin, on commence à prendre du plaisir !
Un moteur boxer capricieux
Lorsque la route s’ouvre, on peut enfin libérer un peu le moteur boxer. Ce quatre cylindres de 1,8 litre distille une sonorité unique, mais n’est pas spécialement friand des hauts régimes ! Il faut dire que ces mécaniques sont réputées difficiles à régler : les versions ultérieures ont reçu un moteur à injection et une boîte cinq vitesses, ce qui les rendait bien plus utilisables. Ce 1800-ci semble davantage taillé pour la balade, ce que confirment la suspension ultra souple et l’absence totale de maintien latéral des sièges !



Un cabrio rare
Au final, cette Lancia Flavia Cabriolet nous a vraiment marqué. Certes, elle n’est pas aussi excitante que la Delta HF Integrale, ni aussi luxueuse que la Thema 8.32, mais avec son design minimaliste, son format contenu et son habitacle entièrement ouvert, elle procure un vrai plaisir de conduite. D’autant que bien la conduire exige un peu d’expérience pour ne pas maltraiter la mécanique…



Vous êtes séduit ? Sachez que seuls 1.601 cabriolets furent produits par Vignale, sur un total de 105.848 Flavia. Le nombre d’exemplaires actuellement à vendre en Europe se compte littéralement sur les doigts des deux mains et les orteils d’un seul pied ! Les prix commencent aux alentours de 40.000 euros, mais la plupart tournent autour de 50.000 euros. Et n’espérez pas trouver un exemplaire rouge comme celui sur les photos !


