Evolution et non révolution
Au niveau du style, le Freelander semble plus massif que son prédécesseur même si ses dimensions n’évoluent finalement que dans de faibles proportions (sauf en largeur). En tout cas, s’il ne révolutionne pas le genre à ce niveau, au moins se montre-t-il immédiatement reconnaissable en tant que Land Rover.
Cuisine française allégée d’un turbo
Sous le capot, on trouve un quatre cylindres diesel de 2,2 litres, développé conjointement par Ford et PSA, mais avec un turbo de moins. Certes, il en reste toujours un, mais la puissance est en baisse : 160 (voire 150 pour la version fiscale belge) chevaux, contre 173 pour les Françaises. Rien de dramatique, surtout que le couple, lui, passe de 380 à 400 Nm ! Ce qui, dans le cas d’un tout-terrain tel que celui-ci, est nettement plus important qu’une valeur de puissance extravagante… A cet ensemble, est accouplé une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, une offre qui sera très prochainement complétée par une unité automatique à 6 rapports elle aussi.
A l’usage, on retrouve toute l’onctuosité de ce moteur, déjà essayé sous le capot de la 407. La perte d’un turbo ne change pas grand chose à son caractère : très élastique, reprenant souplement dès les plus bas régimes, il ne rechigne pas pour autant à monter dans les tours. Bref, une motorisation parfaitement adaptée au Freelander, dont la souplesse s’accommode parfaitement d’un usage hors des sentiers battus, et dont la nervosité permet d’affronter avec prestance les longs rubans autoroutiers.
La boîte seconde parfaitement cet ensemble, se montrant précise et suffisamment ferme dans les verrouillages. Juste un petit regret : il est dommage que Land Rover n’ait pas cherché à l’équiper d’une gamme courte, ce qui aurait encore accru son efficacité en tout terrain et l’aurait, accessoirement, clairement distingué de ses rivaux.
Incollable
C’est clairement au chapitre du comportement routier que ce Freelander se distingue face aux BMW X3 et autres Rav4… Si le béhème se montre impérial sur la route, affichant une efficacité de berline, il est nettement moins à son aise dès que l’on quitte le bitume. En tant que spécialiste du tout-terrain, Land Rover se devait de faire les choses correctement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est stupéfiant !
Sans atteindre l’efficacité du X3 sur le bitume, où il se montre moins enjoué, le Freelander ne démérite cependant pas, se montrant d’une agilité surprenante sur routes sinueuses et affiche une excellente stabilité sur autoroutes. Facile et efficace, il se manie alors comme n’importe quelle berline qui aurait été un tant soit peu surélevée.
Avant d’aborder ses capacités en off-road, un petit mot d’abord sur sa transmission. Le coupleur Haldex qui l’équipe réagit en un temps record et permet une répartition optimale du couple entre les essieux. Tout cela marche à la perfection, le Freelander se jouant des difficultés du terrain avec une aisance réjouissante. Au conducteur toutefois, d’avertir sa monture du type de terrain sur lequel il se trouve (herbe, boue, sable ou bitume) via la molette du « Terrain Response ».
Confort première classe
Plus polyvalent qu’un X3, le Freelander se montre incomparablement plus confortable. Sa suspension est, en effet, nettement plus conciliante au point qu’il en devient l’allier idéal pour les longs trajets. L’habitabilité est plus que correcte, accueillant quatre adultes sans aucune concession, et les sièges se montrent remarquables. La position de conduite est logiquement dominante, ce qui n’est, en aucun cas, un reproche. Un sans faute alors ? Pas tout à fait… Si l’insonorisation face aux bruits de vent et de roulement est bonne, le moteur se montre un peu trop bruyant, rappelant par sa frappe caractéristique, son mode de fonctionnement. Ensuite, on regrettera la qualité de certains matériaux, notamment des plastiques de la console centrale, qui font franchement « cheap ». Enfin, et ce sera notre dernière remarque, l’ergonomie de cette même console n’est pas si évidente, se révélant en tout cas moins intuitive que celle de la concurrence.
Tarifs de base correct
En terme de prix, à 31.200 € le Freelander se situe plus près d’un Toyota Rav4 (27.080 € mais 136 chevaux seulement) que d’un BMW X3 (150 chevaux, 38.550 €) qu’il vise pourtant plus clairement. On pourrait dès lors, le croire bon marché… Ce qu’il est, mais modérément. La version de base, E, est véritablement dépouillée, demandant un supplément pour l’air conditionné automatique, le cache-bagages, l’ordinateur de bord, le Terrain Response,… Bref, autant monter en gamme et opter pour le S, facturé 34.700 € et déjà convenablement équipé. Les versions SE et HSE, si elles se montrent pléthoriques, s’échangent contre des suppléments conséquents.
Au niveau de la consommation, le résultat est correct, sans plus, avec une moyenne de 11,5 litres aux 100 kilomètres.
Conclusion
L’arrivée de ce nouveau Freelander risque de chambouler le segment des SUV compacts. Bien plus polyvalent que ses rivaux qui n’offrent que de maigres capacités en tout terrain, ce Freelander n’en oublie pas pour autant de se montrer confortable, efficace et performant dans la vie de tous les jours. Une véritable réussite, qui se montre de surcroît, bien moins cher que son plus coriace rival, le BMW X3. Bref, le nouveau maître-achat de la catégorie !
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