Contrer l’offensive allemande…
Sur le segment E, les Allemands ont opéré une véritable razzia : avec les BMW Série 5, Audi A6 et autres Mercedes E, pas de quartier pour la concurrence ! Chères, très chères les Teutonnes, mais toujours autant plébiscitées car… adaptées à nos marchés ! Les 2 litres turbo diesel, sur ce segment, le marché en raffole !
Avec sa GS, Lexus vient se positionner en tant qu’outsider : pas de break (40 % du marché) et, plus embêtant encore, pas de diesel… En lieu et place, deux V6 essence, dont un hybride ! Et c’est là le joker ! Avec sa 450h, Lexus propose, sur le papier, une berline mieux équipée que la concurrence, plus puissante que les V6 3.0 TDI allemands, mais plus frugale encore ! Alléchant !
4ème du nom ! Et une belle écurie sous le capot pour fêter ça !
L’histoire a commencé en 1993 avec la première génération de GS. Aujourd’hui, nous en sommes à la quatrième génération et la deuxième à proposer une solution hybride, baptisée 450h dans ce cas-ci. Et c’est précisément sur cette dernière que reposent tous les espoirs (et les prétentions !) de la marque : 345 chevaux, 5,9 secondes pour le 0 à 100 km/h, 250 km/h, mais 5,9 l/100 km et des émissions de CO2 de 137 g/km ! Voilà pour les chiffres…
Equipement haut-de-gamme
En bonne Lexus, la GS soigne son équipement de confort, au contenu technologique. Ainsi, les Japonais n’ont pas lésiné sur la taille de l’écran d’info-divertissement, qui peut atteindre 31 centimètres ! Quasiment un téléviseur ! Ce système se manipule via une molette, pas forcément intuitive au premier abord, par ailleurs… Une question d’habitude…
Pour les mélomanes, soulignons la sono Mark & Levinson, qui comprend 17 haut-parleurs et une puissance sonore de 835 Watts… Promis, c’est du lourd, qui envoûte ou détruit les tympans, c’est selon !
Question confort climatique, Lexus présente une climatisation dotée de la « nano-technologie », qui promet une désodorisation complète de l’habitacle… Chaque détail compte !
Enfin, notons que la finition F-Sport, outre une présentation intérieure spécifique (pédalier alu, ciel de toit noir…), profite de roues arrière directrices et de tarages de suspension plus sportifs.
Rayon sécurité…
Pas moins de 10 airbags sont recensés dans l’habitacle ! En outre, le régulateur actif de vitesse va jusqu’à l’arrêt sur la 450h et un détecteur de fatigue espionne nos clignements d’yeux… Et puis, il y a la structure de caisse, plus rigide, mais plus légère également, l’avertissement de franchissement involontaire de la ligne blanche et l’affichage tête haute (head-up display pour les intimes).
Quatre modes de conduite
Selon l’humeur, les circonstances voire… l’empressement (ou non) du conducteur, quatre modes sont disponibles : Normal, Eco (qui modifie la cartographie de l’accélérateur, éclaire les cadrans en bleu, et ajuste les réglages climatisation/sièges chauffants), Sport S (modification de la cartographie de l’accélérateur, des priorités de passages des rapports et qui éclaire les cadrans en rouge) et Sport S+ (qui en profite pour modifier les réglages du système de stabilité, de la direction ainsi que de la suspension variable).
Ambiance qualitative ?
Cuir profond, différentes essences de bois, aluminium brossé, Lexus n’a pas lésiné sur la qualité des matériaux pour donner une ambiance exclusive à sa GS. Pourtant, quelques détails perturbent et laissent sceptiques : quelques boutons semblent chipés à une vieille Corolla et l’affichage de la température sélectionnée par le climatiseur fait franchement années 80… Epinglons également le système d’info-divertissement, complet, remarquablement performant, mais dont la présentation semble un peu datée…
De l’espace, vraiment ?
Face à la génération précédente, cette mouture-ci gagne en habitabilité et en volume de coffre. Pourtant, les grands gabarits ne seront toujours pas satisfaits, avec une position de conduite trop haute et une habitabilité arrière somme toute, relativement réduite. Quant au coffre, son volume de 465 litres sur l’hybride est tout juste satisfaisant sur une berline de ce segment (les batteries prennent de la place !), mais on regrette la banquette arrière fixe (ces fichues batteries, toujours !).
Confort avant tout !
Si Lexus a longtemps fait du confort son leitmotiv, la marque semble désormais attachée à une politique plus dynamique du produit. Sans doute histoire de coller davantage aux basques de BMW et Audi… Alors, une ballerine rageuse, cette GS ? Non, loin de là. Le toucher de route est assez curieux, le conducteur se sentira détaché du bitume, la direction laisse une consistance artificielle et seul le mode Sport S+ redonne une assise et un ressenti plus naturel.
En revanche, question confort, c’est carton plein ! Les passagers sont préservés de toutes les agressions extérieures, que ces dernières se présentent sous la forme d’ornières ou d’une manière sonore. Seuls quelques bruits de vent sont perceptibles ! Le V6 essence de l’hybride mugit en sourdine et ne lance son cri lancinant qu’en pleine accélération, où il se stabilise sur un régime donné.
Banzaï !
Hybride peut-être, mais la 450h n’est pas amorphe pour autant, loin de là ! Les accélérations sont certes d’une grande linéarité, mais le compteur s’envole vite vers des sommets inavouables ! Heureusement, les autoroutes bavaroises de ce premier essai sont un terrain de jeu tout indiqué : les 250 km/h sont rapidement atteints et en parfaite décontraction. En revanche, oubliez le mode séquentiel, si ce n’est pour procurer du frein moteur : les palettes ne semblent pas avoir une grande influence sur le régime moteur !
GS 250
Face à la toute puissante hybride, la GS 250 ne peut opposer qu’un petit V6 essence de 2.5 l, dénué de tout soutien, que ce soit sous la forme d’un turbo ou d’un moteur électrique ! Les 209 chevaux sont atteints haut dans les tours et pour conserver des accélérations dignes du rang, prière de conserver la chose au-dessus des 4.000 tr/min !
Ce qui n’est pas toujours de tout repos, car l’étagement de la boîte est assez calamiteux, avec des trous béants entre les rapports. Pourtant, on y trouve un certain agrément : le V6 sonne puissamment, d’un timbre sportif (nettement plus enivrant que sur l’hybride) et la boîte automatique claque rapidement les 6 rapports !
Budget !
Concentrons-nous sur la 450h, destinée à faire l’immense majorité des ventes dans notre plat pays : elle est affichée à 58.580 € en version de base. Une jolie somme, mais qui donne accès à un véhicule déjà joliment doté et d’une puissance tout de même gratifiante : 345 chevaux, ça avance !
Et puis il y a les à-côtés : de par les émissions de CO2 mesurées, l’Avantage Toute Nature est réduit (y compris par rapport aux 6 cylindres turbo diesel de la concurrence), la TMC en Flandre est ridicule, la consommation devrait se cantonner sous les 8 l/100 km (à vérifier sur un essai plus longue durée), aucun écomalus ne lui est attribué en Wallonie et cette GS450h profite d’une déductibilité fiscale de 75 %...