François Piette

6 AOÛ 2007

SUV ascendant sportif

Vous aimez les SUV qui « avancent », mais la plus modeste des Porsche Cayenne reste encore largement inaccessible pour votre portefeuille ? Allez donc faire un tour en CX-7, vous risquez d’être étonnés.

On ne va pas vous refaire une tartine sur le succès des SUV. Car malgré les critiques et les protestations souvent très mal argumentées, l’engouement pour ces « 4x4 » (qui sont souvent des 4x2 d’ailleurs) ne se dément pas. Un chiffre vaut mieux qu’un long discours : en 2003, 25.000 unités s’étaient écoulées sur les 12 mois. En 2007, le marché en avait déjà absorbé 24.000 de janvier à juin ! Comme il se doit, ce sont les motorisations diesel qui se taillent la part du lion : plus de 90%. Et sur les 10% restant, on ne retrouve quasiment que des Porsche Cayenne et des Lexus RX. Dès la rentrée, ces deux leaders trouveront sur leur route un nouveau trouble-fête nommé Mazda CX-7. Un SUV typé sport qui n’ira pas jouer dans le mazout puisque Mazda ne propose son nouveau bébé qu’en version essence. Pourquoi ? Nous avons, vous vous en doutez, posé la question, sans obtenir de réponse satisfaisante. Toujours est-il que, jusque fin 2008, le CX-7 brûlera uniquement de l’essence, un point c’est tout. Bien profilé Mais ne boudons pas notre plaisir puisque, s’il est vrai que cette offre fort peu rationnelle limitera les volumes de vente à leur portion congrue, le nouveau CX-7 se positionne comme un SUV dynamique capable de distiller un véritable plaisir de conduite. D’ailleurs, il ne prétend pas cacher son jeu et ses lignes rappellent ci et là une certaine RX-8, notamment au niveau des musculeux passages d’ailes avant. Autre élément distinctif : le pare-brise, qui est incliné à 66 degrés, soit davantage que de nombreuses voitures dites de sport. Cette particularité lui confère non seulement une allure très élancée, mais aussi des propriétés aérodynamiques hors du commun puisque son coefficient de traînée se fixe à 0,34. Bien posé sur ses roues grâce à ses voies particulièrement larges, ce grand véhicule (4,67 mètre tout de même) ne donne donc jamais l’impression d’écraser les autres. En manque de coffre Sportif à l’extérieur, le CX-7 l’est aussi dans l’habitacle avec, notamment, le tableau de bord à double visière encadrant les cadrans rouges sur fond noir. Le levier de vitesse (manuel uniquement) surélevé tombe parfaitement sous la main, mais je suis toujours sidéré de voir une voiture de ce niveau sa passer de l’indispensable réglage en profondeur de la colonne de direction. Dommage car, hormis ce défaut de conception, Mazda a bien fait les choses. Le souci du détail va même jusqu’à l’abaissement du seuil latéral de manière à ne pas salir le bas de son pantalon en entrant dans la voiture. Assez spacieux pour accueillir confortablement deux (voire trois) adultes à l’arrière, le CX-7 doit par contre se contenter d’un coffre de 455 litres. C’est plutôt rikiki sachant qu’un Skoda Roomster de 4,20 mètres propose 450 litres. Mauvais point aussi pour la hauteur d’ouverture du hayon : je me le suis pris dans la tête ! Par contre, coup de chapeau à l’ingénieur qui a mis au point le système Karakuri permettant d’obtenir un vaste plancher plat via un astucieux système de déverrouillage à impulsion placé dans le garnissage du coffre. On obtient ainsi une surface de 176 cm de long et 105 cm de large, de quoi passer chez Ikea sans trop stresser. Mieux qu’une Cayenne On l’a souligné en introduction, le CX-7, malgré son statut de SUV, est né sous le signe du sport. Pourtant, les ingénieurs nippons ont tenu à soigner particulièrement son insonorisation. Vous n’entendrez donc pas le souffle du turbo, ni autre chose d’ailleurs. On se croirait dans une limousine ! Ce n’est qu’en titillant la pédale placée sous le pied droit que l’on se rend compte du potentiel de l’engin. Sous le capot, on retrouve le moteur 2,3 litres suralimenté à injection directe qui fait le bonheur des Mazda 3 et 6 MPS. Plus encore que les 260 vaillants chevaux, c’est le couple de 380 Nm disponible dès les plus bas régimes qui impressionne. Et comme le poids du CX-7 est largement inférieur à celui de ses concurrents (moins de 1,7 tonne), les reprises sont pour le moins vigoureuses. Quant au à 0 100 km/h, il est effectué en 8 secondes tout rond, soit un dixième de mieux qu’une Porsche Cayenne. Ca pose ! Traction intégrale Reposant sur une toute nouvelle plate-forme, le CX-7 est plus court de 8,5 cm qu’une Mazda 6 MPS, mais son empattement est plus long et son empreinte au sol est plus large de 9 cm. Combinées à une hauteur raisonnable, ces caractéristiques contribuent à l’excellent comportement routier de la voiture. Les réglages européens (il est commercialisé aux Etats-Unis depuis le printemps 2006) du CX-7 font merveille, et la direction relativement peu assistée (pas assez diront certains) permet de sentir parfaitement la route. Grâce à la transmission intégrale capable de répartir le couple entre les essieux en fonction de l’adhérence, il n’y a évidemment aucun problème de motricité, même sur route mouillée. Par contre, inutile d’espérer vous aventurer hors de la route avec votre CX-7, la garde au sol vous rappellera vite à l’ordre.
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