SL

A l’origine, dans l’abréviation « SL », il y a Sport et Leicht (léger). Un constat évident lorsque l’on considère la 300 SL de 1952 et ses légendaires portes papillon. Mais voilà, si le nom est resté, les voitures se sont faites de moins en moins sportives et… de plus en plus lourdes ! La stricte notion de sportivité qui faisait la réputation de la première du nom s’est donc étiolée sur l’autel du confort. Mais la nouvelle venue remet les horloges à l’heure : la masse est en baisse d’une grosse centaine de kilogrammes, notamment grâce à la structure en aluminium. Le sport serait-il donc de retour ?

Classicisme de rigueur

La SL ne fait pas partie de ces sportives extravagantes qui s’empressent de nous foudroyer la rétine avec des traits nerveux et un festival d’appendices soi-disant aérodynamiques. Non, avec la SL, le dessin se veut sportif, moderne, mais élégant et classique dans ses proportions. Dans l’habitacle, même constat, avec une ergonomie parfaite, une certaine fibre sportive et des matériaux de très haute qualité. Tout cela respire la perfection et les longues recherches… Mais pas vraiment l’émotion !

Un toit magique !

Actionnons le petit basculeur permettant de transformer le coupé en cabriolet. Vingt secondes sont nécessaires et la cinématique de repliement mérite le coup d’œil ! Et si la météo est maussade, on n’est pas trop frustré non plus : le Magic Sky Control permet d’éclaircir ou d’obscurcir le toit, histoire d’illuminer l’habitacle ou… de le protéger des rayons surchauffés du soleil !

Toujours au rayon des équipements « magiques », épinglons le lave-glace intégré aux essuie-glaces et dont le jet est calculé en fonction de la vitesse, de la température, de la position du toit, de l’âge du capitaine… Pour une surface impeccable et une économie d’eau au final. Le système fonctionne bien en effet, mais pas au point de révolutionner complètement le domaine de la visibilité…

Confort avant tout !

Les premiers mètres à bord de la SL sont stupéfiants : l’impression de survoler la route domine, sans bruit, sans percussion, avec une infinie douceur. La stéréo Bang & Olufsen aux haut-parleurs intégrés dans la structure est absolument symphonique, l’acoustique est digne d’une cathédrale, mais il faudra débourser près de 6.000 € pour bénéficier de cette merveille de technologie ! A ce stade, la SL semble toujours plus axée vers le confort que vers le sport. Quel que soit l’état de la route, la suspension semble presque aussi tolérante que celle d’une limousine…

Lâchez la cavalerie !

Mais à forcer l’allure et on se rend vite compte que la SL est capable de beaucoup plus ! Oubliez les précédentes versions, cette mouture-ci présente un dynamisme de voiture de sport… le toucher de route soyeux en plus ! Direction précise, amortissement parfait, motricité excellente, tout concourt à une expérience de conduite stupéfiante, surtout avec le système ABC (Active Body Control, soit la suspension active) optionnel (3.641 € !)... La SL dévoile un immense potentiel, capable de donner du fil à retordre à des sportives bien plus typées et surtout… sans avoir l’air d’y toucher !

SL 350 ou 500 ?

Vient la question du moteur. Le V6 de la version 350 affiche une cylindrée de 3,5 litres, pour une puissance de 306 chevaux. Un moteur atmosphérique qui aime grimper dans les tours et qui émet alors un feulement grisant, mais feutré. Un moteur léger, linéaire, particulièrement agréable et superbement secondé par la boîte automatique à 7 rapports.

La SL 500 au V8 biturbo 4,6 l de 435 chevaux affiche bien entendu une toute autre verve. Les accélérations se font nettement plus brutales, le couple titanesque de 700 Nm n’attend qu’une pression sur la pédale de droite pour catapulter les occupants sur orbite ! Et pourtant, moins fin, moins subtil que le petit V6, il se révèle moins linéaire à l’usage et au final, pas forcément plus agréable. Le mieux est parfois l’ennemi du bien… D’autant que sa sonorité est ici, trop étouffée…

Trop cher, mon fils…

Question prix, la SL est onéreuse… La version de base dépasse de peu les 100.000 € et il conviendra de rajouter 20.000 € pour profiter des bourrades velues du V8 de la 500. Et même à ce prix-là, Mercedes se montre toujours aussi indigent sur l’équipement de série : le toit en verre, les rétroviseurs anti-éblouissant, voire rabattables électriquement, le contrôle de la pression des pneus, l’éclairage d’ambiance et même les… porte-gobelets sont en option ! Fou ! Même constat pour la garantie de série : deux ans seulement !

Quant à la consommation, elle se cantonne à des niveaux vraiment raisonnables pour les deux moteurs : il est tout à fait possible de consommer moins de 10 l/100 km avec la 350 et environ 12 l/100 km avec la 500, sans se forcer.

Conclusion

Unique en son genre, la SL l’est devenue en poussant à l’extrême le cahier de charge, le niveau de qualité ainsi que la technologie embarquée. La démonstration est totale, la SL endosse à volonté et avec un égal bonheur, le survêtement de sport ou la tenue de ville. Reste un prix en rapport avec les prestations, complètement stratosphérique et… une politique d’équipement pingre à ce niveau de gamme.