Olivier Maloteaux

17 MAR 2025

Essai : Mini Cabrio, le plaisir d’essence

La 4e génération de « Mini by BMW » enlève le haut. Cette variante taillée pour le plaisir et les beaux jours n’existera pas en électrique mais carbure uniquement à l’essence. Découverte.

{"fr":"Cabriolet Mini Cooper moderne en mouvement sur route bordée de palmiers.","nl":"Moderne Mini Cooper cabriolet in beweging op met palmbomen omgeven weg."}
{"fr":"Intérieur de la MINI Cabrio électrique au bord de l'océan, ciel ensoleillé en arrière-plan.","nl":"Interieur van de elektrische MINI Cabrio aan de oceaan, zonnige lucht op de achtergrond."}

"On apprécie toujours ce Cabrio Mini pour son style rafraîchissant, son charme ambiant et sa vivacité de comportement. Une offre unique sur le marché."

Depuis sa renaissance sous finances BMW au début des années 2000, la Mini s’est toujours déclinée en Cabrio. Cette 4e génération ne fait pas exception. Mais, contrairement à la tendance actuelle, point d’ions sous son petit capot : cette nouvelle Mini Cabrio n’embarque que des moteurs à essence. Et, contrairement à ses sœurs tôlées à pile construites en Chine, cette découvrable conserve une âme British, puisqu’elle est assemblée à Oxford (aux côtés des Mini 3 portes essence à toit dur). Ce Cabrio est un modèle unique en son genre, puisqu’on ne pointe plus aucune petite découvrable 4 places à essence à ce niveau de prix depuis la disparition de la Fiat 500C. Le concurrent le plus proche est le Volkswagen T-Roc Cabrio, plus cher et plus haut sur pattes.

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Design

Un style iconique

On dit qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Admettons… Mais pourquoi changer de style quand on a un look qui fait tant craquer ? C’est ce qu’ont dû penser les designers de chez Mini. En particulier dans le cas de ce Cabrio, qui conserve des traits vintage abandonnés par ses sœurs à toit dur, comme les feux arrière rectangulaires aux bords arrondis (les autres nouvelles Mini disposent de feux arrière triangulaires). Ce nouveau Cabrio conserve aussi des poignées de portes apparentes (comme sur les nouvelles Mini 3 portes à essence) alors que les électriques s’équipent de poignées affleurantes.

Bref, en surface, ce nouveau Cabrio ressemble assez fort à son prédécesseur... Et c’est encore plus vrai sur le fond puisque la plate-forme technique est reconduite pratiquement sans changement. Côté gabarit, ce nouveau Cabrio évolue donc peu : d’une génération à l’autre, le modèle s’allonge de seulement 3 centimètres (3,88 mètres) et ne prend qu’un centimètre en largeur (1,74 m) et hauteur (1,43 m). L’empattement, lui, n’évolue pas (2,49 m).

En bonne Mini, ce nouveau Cabrio a toujours droit à plusieurs éléments de personnalisation esthétique, à commencer par un choix de 12 teintes extérieures, mais aussi des coques de rétroviseurs de couleur contrastée. En option, la toile de la capote peut aussi toujours se parer d’un drapeau britannique. Et, rassurez-vous, le dessin de l’Union Jack ne s’effacera pas au lavage, puisque le motif est piqué à même le tissu.

Expérience

Ambiance néo-rétro

À bord, on retrouve le mobilier des dernières Mini à essence et électriques, recouvert de matériaux et tissus recyclés colorés de bel effet. Un tableau de bord stylé et personnalisable. Malgré plusieurs plastiques basiques, l’ambiance est agréable et tendance. Comme sur les anciennes Mini, on trouve au centre un grand cadran rond façon pèse-personne. Il affiche ici 24 cm de diamètre (9,5 pouces), et est totalement digital (OLED) et tactile. Cette interface pilote un système multimédia moderne et connecté (MINI Operating System 9).

Comme souvent, il faut un petit temps d’adaptation pour s’y retrouver dans les menus, ambiances et mode d’affichage proposés. Et la plupart des fonctions de bord se pilotent via les menus de cet écran central. Mais Mini a tout de même eu la bonne idée de conserver quelques raccourcis physiques pour les fonctions importantes, comme le dégivrage de la lunette arrière ou le désembuage du pare-brise.

On regrette par contre qu’il n’y ait plus de véritable tableau de bord derrière le volant, mais uniquement un affichage tête haute (facturé en option…), permettant d’avoir devant les yeux la vitesse et les indications de navigation, mais pas le compte-tours, par exemple.

GPS à réalité augmentée

La connectivité est soignée et les fonctions Android Auto/Apple CarPlay sont offertes de série. La liaison s’effectue avec ou sans fil, mais l’intégration est moyenne car les infos du téléphone ne s’affichent que sur une petite partie centrale de l’écran. La surface digitale est donc mal exploitée. Dommage… Mais la connexion fonctionne heureusement de manière fluide et rapide. Un chargeur smartphone à induction est également proposé en option (205 €).

Le GPS intégré (offert d’origine) est très compétent et peut se compléter (en option…) d’une fonction de réalité augmentée : des flèches de guidage apparaissent alors sur l’écran projetant la vue de la caméra avant, pour vous indiquer précisément où tourner. Pratique en ville.

Places arrière pour enfants

Pas d’évolution en matière d’habitabilité pour cette nouvelle génération de Mini Cabrio, puisqu’elle reprend la base technique du modèle précédent. Rien à redire à l’avant, où l’on dispose de beaucoup d’espace en largeur. À l’arrière, par contre, c’est moins la fête. D’abord car l’accès est assez acrobatique, mais aussi car l’espace y est réduit pour les jambes et les coudes, tandis que le dossier est implanté de manière trop verticale. Bref, ces deux places arrière sont à réserver aux enfants et n’accueilleront des adultes que pour de courts trajets.

Petit coffre, mais modulable

Comme pour l’habitabilité, le coffre n’évolue pas non plus d’une génération à l’autre. Et son volume reste donc limité, avec 215 litres capote fermée et seulement 160 lorsqu’elle est dépliée. C’est peu pour 4 passagers… Mais si vous n’utilisez pas les places arrière, vous pouvez gagner en volume de chargement, puisque les dossiers de banquette se rabattent en deux parties. L’opération peut même s’effectuer depuis le coffre via deux leviers. Et pour faciliter l’accès à la soute, la partie arrière de la capote peut se relever manuellement de quelques centimètres, via des bras télescopiques. Bien vu.

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Conduite

Un seul bloc, trois puissances

On l’a dit, il n’y a que de l’essence sous le capot de la nouvelle Mini Cabrio (l’ancienne eut droit à un moteur électrique en série spéciale). Et l’essence coule ici dans un seul et même bloc : un deux litres à 4 cylindres suralimenté (nom de code B48), que l’on retrouve aussi dans plusieurs BMW. Mais il n’y a pas ici d’assistance électrique, pas même de micro-hybridation 48V, pourtant très répandue au sein du groupe allemand. Et plus de boîte manuelle au programme comme sur l’ancienne Mini Cabrio : toutes les versions sont désormais obligatoirement associées à la boîte robotisée à double embrayage et 7 rapports.

Côté puissance, ça commence avec la Cooper C de 163 ch (250 Nm, 0-100 km/h en 8,2 secondes et 220 km/h en pointe) et ça culmine avec la John Cooper Works de 231 ch (380 Nm, 0-100 km/h en 6,4 secondes et 245 km/h en pointe). Entre les deux, on trouve la Cooper S de notre essai, forte de 204 ch (300 Nm, 0-100 km/h en 6,9 secondes et 237 km/h en pointe).

N'oubliez pas les palettes…

Performant, le moteur de notre Cooper S est bien rempli à bas et mi-régimes (le couple maxi reste présent de 1450 à 4500 tr/min), mais n’affole jamais le compte-tours. Ce 2 litres atteint d’ailleurs sa puissance maxi dès 5.000 tr/min et la maintient jusqu’à 6500 tr/min. Le tout dans une sonorité plutôt agréable et engageante. La boîte robotisée imposée se montre assez lente en mode normal, mais devient réactive en « sport », avec des passages plus rapides et un rétrogradage au freinage. Mais plus moyen de passer les rapports au levier comme avant, ce dernier ayant été remplacé par un petit commodo sous l’écran... Pour gérer vous-même le passage des rapports, il faut donc absolument opter pour les palettes au volant optionnelles (de série sur la ligne John Cooper Works).

Esprit « kart » préservé

Sur les routes bien planes, la tenue de route se révèle très efficace et cette Cooper S Cabrio ne fait jamais son poids (1.455 kilos tout de même…). Sa direction directe, son châssis affûté (train arrière multibras) et son petit gabarit lui assurent agilité et précision. Un comportement vivant et amusant, bien secondé par le moteur coupleux et performant. Par contre, sur les revêtements dégradés, la conduite tient davantage du rodéo : le train avant se fait baladeur et les pertes de motricité sont assez nombreuses. Tout cela à cause de la fermeté de la suspension.

En conduite courante, le confort reste d’ailleurs toujours un point faible du modèle, surtout dans le cas de notre exemplaire chaussé en 18 pouces et doté de la suspension d’origine (des amortisseurs adaptatifs sont proposés en option).

Plein air ou toit semi-ouvert ?

Bien que ferme de suspension, cette Mini Cabrio se prête agréablement au jeu de la douce balade sous le soleil. La capote en toile se plie et se déplie de manière entièrement automatique, en 18 secondes. L’opération peut s’effectuer à distance, via la télécommande. Ou en roulant, mais pas trop vite (jusqu’à 30 km/h)... Toit ouvert, cette Mini nous protège bien des remous, en particulier avec le coupe-vent, malheureusement toujours optionnel. Le pare-brise haut et droit forme aussi un écran qui protège bien des bourrasques (du moins à l’avant…). Par contre, comme la capote se replie en sac à dos, elle masque fortement la visibilité vers l’arrière. Heureusement, la caméra de recul est offerte de série.

Notons que la capote dispose toujours de série de l’originale fonction « toit ouvrant », qui permet de n’ouvrir que la partie avant de la toile (sur 40 cm), pour un léger rafraichissement. Mais dans ce cas, les turbulences et bruits aérodynamiques sont très nombreux sur les grands axes. Cette fonction n’est agréable qu’à basse vitesse : en ville ou dans les embouteillages.

Prix

Prix Mini Cooper Cabriolet 2025

Le prix de base paraît raisonnable pour un petit Cabrio charmeur : en finition d’entrée de gamme (Trim Classic), le tarif débute à 32.100 € pour la Cooper C de 163 ch (c’est le même prix qu’une Mazda MX-5 biplace moins puissante) et à 36.100 € pour la Cooper S de 204 ch. L’équipement de base comprend notamment les jantes alu de 16 pouces, l’airco bizone, le volant sport chauffant, la caméra de recul ou le GPS intégré.

Gare aux options…

À cela peuvent s’ajouter les lignes esthétiques et d’équipements Trim Favoured et Trim John Cooper Works (cette dernière est de série sur la version JCW de 231 ch, affichée à 43.700 €). Il y a aussi de nombreux packs et une multitude d’options isolées décoratives ou de confort (on vous conseille les sièges chauffants et le filet coupe-vent), qui font rapidement flamber la note. Mais la Mini Cabrio conserve une très belle cote en occasion, en particulier les modèles bien équipés. Côté conso, c’est raisonnable, avec une moyenne de 8,1 l/100 km relevée à bord de la Cooper S lors de notre test.

Verdict

On ne va pas se mentir : à part le tableau de bord et l’écran central, ce nouveau Cabrio Mini n’a pratiquement pas changé par rapport à son prédécesseur. Mais pourquoi l’aurait-il fait ? On apprécie toujours ce modèle pour son style rafraîchissant, son charme ambiant et sa vivacité de comportement. Un petit jouet sympa et sans concurrence, qui donne aux trajets quotidiens un petit air de vacances, au doux son de l’essence. Ce plaisir des sens a forcément un certain prix.

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