Amusez-vous ! C’est ce que pourrait dire chaque concessionnaire Nissan remettant les clés d’une 350Z Roadster à son nouveau propriétaire. Déjà que le Coupé nous avait enjoué. La version cabriolet est du même tonneau malgré son embonpoint.

Antirégime

Chaque fois qu’une voiture perd son toit, elle prend du poids. C’est comme ça. La Fair Lady ne déroge pas à la règle. Ce n’est pas les fesses qui prennent mais les renforts de structure pour 70 kg, le mécanisme de la capote pour 30 kg et 10 kg pour les sièges électriques. Soit un total de 110 kg, mettant ainsi l’aiguille de la balance à 1645 kg.

Rigide

Plus lourd, le roadster reste plaisant à piloter même si on a l’impression de laisser au placard quelques-uns des 280 ch disponibles du V6 de 3498 cm³. Par contre, c’est le bonheur pour la rigidité. En fin de compte, la 350Z Roadster nous évite l’impression de décomposition. Tout reste bien en place, même sur les petites routes.

Faussement sauvage

L’essai s’est déroulé dans des conditions météo typiques de notre pays : sur des routes détrempées. Inutile de dire que la propulsion fait partir l’arrière à chaque écart d’optimisme. Assez rapidement étant donné que cette Nissan a un caractère sauvage. Mais le plus surprenant, c’est la rupture nette de la dérive dès que l’ESP se met en branle. Même en le coupant, il ne baisse pas la garde. On peut donc s’amuser à se faire peur, sans s’en mordre les doigts.

Sportive

Comme le coupé, le roadster est un véritable distributeur de frissons. L’accélération est digne d’une voiture sportive : 0 à 100 km/h en 6,4 secondes. La vitesse maximale est limitée à 250 km/h. Le plaisir passe aussi par une boîte à six rapports particulièrement bien pensée. De la 1re à la 5e, on a des rapports courts pour la vivacité. La 6e, tirant plus long, est destinée aux longs trajets autoroutiers. Ceci dit, la 350Z a une botte secrète : son couple de 363 Nm à 4800 tr/min.

Trop facile

La Nissan est incroyable souple, n’hésitant pas à rouler en sous-régime. Mais il serait sot de ne pas manier la commande mécanique à tringle. Les rapports s’enchaînent en toute rapidité et on a même droit à des passages de rapport qui se font entendre, comme sur une moto. Bref, avec une telle facilité, seul le plaisir subsiste. Surtout que la mélodie de l’échappement a été travaillée pour rendre le moteur musical lorsqu’on a le sang chaud et silencieux en conduite normale.

Brembo

Globalement, le cabriolet a repris le système de freinage du coupé : quatre grands disques avec étriers à quatre pistons à l’avant et deux à l’arrière. Des freins puissants et efficaces qui permettent une vraie conduite sportive. D’ailleurs, le roadster a reçu un nouvel amplificateur et de nouveaux réglages du système d’assistance.

Sucré salé

Par rapport au coupé, en version européenne, le roadster a une suspension plus souple. Rien d’handicapant, surtout que cheveux au vent, on est généralement un peu plus calme. La direction assistée est par contre directe et ferme. Idéale pour placer la 350Z en courbe ou pour bien connaître la position des roues lorsque l’on se met en travers.

20 secondes

Pour passer de toit fermé à toit ouvert, il faut compter 20 bonnes secondes. D’abord on déverrouille le triple système de fermeture de la capote en coton et PVC en actionnant manuellement un levier. Avant de laisser faire la fée électricité. Et pour éviter de se prendre le chignon dans la capote en mouvement, le siège passager s’avance de 6 degrés avant de reprendre sa place une fois le toit rangé. Ce dernier se loge élégamment sous un couvre-tonneau. Autre caractéristique de cette Nissan.

Aérodynamisme

Pour éviter les turbulences en conduite toit ouvert, les ingénieurs ont travaillé, en soufflerie, sur l’aérodynamique de toit, des dômes du couvre-tonneau et de la partie arrière. De plus, un coupe-vent est livré de série. On peut donc se laisser aller sans trop de remous.

Lacunes

Comme on retrouve l’ambiance du coupé, on peste aussi sur le GPS et son écran peu convaincants. Sans parler du cache. Il faut être précautionneux car ce couvre-écran en plastique est du genre fragile. À tel point que c’est noté dessus avec un autocollant : allez-y mollo avec cet accessoire… Les sièges posent aussi des problèmes de réglages portes fermées. On s’arracherait la main. Pour le coffre, il dispose de 130 litres de volume utile. Heureusement que les rangements et le système audio nous réconcilient avec la Japonaise.

Faites-vous plaisir

L’ambiance à bord est sportive avec notamment un voltmètre et un manomètre faisant référence à la 240Z. On a aussi le point rouge indiquant qu’il est plus que temps de changer de vitesse. Enfin, le compte-tours, le tachymètre et le témoin de température sont solidaires à la colonne de direction qui se règle en hauteur e�t en profondeur.

Rapport qualité prix

Il faut vraiment louer l’effort de Nissan d’offrir un véhicule distributeur d’adrénaline à un prix relativement raisonnable. On s’amuse vraiment beaucoup sans devoir sortir plus de 50.000 euros de la tirelire. Bon, il y a la consommation. Officiellement en cycle mixte, la 350Z roadster engloutit 11,7 litres à 98 octane aux 100 km/h. Mais il faudrait être bénédictin pour ne pas résister à la tentation d’ouvrir… Et donc d’avaler beaucoup plus de fuel.

© Olivier Duquesne & Lionel Hermans