L'ancien bloc n'a pourtant pas freiné le succès du Mokka, déjà vendu à plus de 340.000 exemplaires (dont 100.000 sur les seuls sept derniers mois!), faisant de ce modèle le troisième plus vendu de la marque, après les indéboulonnables Corsa et Astra. Rien d'étonnant sans doute sur un marché qui porte aux nues le SUV compact, qui semble soudain paré de toutes les vertus!

Le Mokka surfe sur la vague, s'octroyant par la même occasion 17% de parts du segment, se classant même en tête dans cinq pays. C'est simple, Opel n'en produit pas assez! Parmi l'ensemble des Mokka vendus, 40% le furent avec une motorisation diesel, de quoi justifier pour le constructeur l'implantation de son nouveau bloc sous le capot du Mokka, un bloc qui fit d'abord son apparition dans le Zafira Tourer, le Meriva et l'Astra.

Né d'une feuille blanche

D'un enjeu capital pour Opel, ce bloc a fait l'objet de toutes les attentions. C'est ainsi que l'aluminium a été privilégié à la fonte, une première chez le constructeur allemand. Outre sa belle puissance spécifique (85 ch/litre), il répond aux normes Euro 6 et se veut une référence en matière de vibrations et de niveau de bruit.

Bloc alu donc, côtes presque carrées, quatre soupapes par cylindre, entraînement des deux arbres à cames par chaîne, vilebrequin à quatre contrepoids, turbo à géométrie variable, pression d'injection de 2.000 bars, rien ne manque!

Résultat, malgré une cylindrée moindre que son prédécesseur qui cubait 1.7 L, il gagne 6 ch (136 ch), 20 Nm (320 Nm), et la consommation chute de près d'un demi litre, pour se limiter à 4,1 l/100km avec des rejets réduits de 11 g/km de CO2, soit maintenant 109 g/km. Convaincant, sur le papier, voyons ce que ça donne au volant, lors d'une brève prise en mains au sud de Dublin.

Look inchangé…

Rien n'a changé point de vue design, le Mokka est encore un peu jeunot pour se faire repoudrer le nez, pas d'évolution dans l'habitacle non plus, même si la qualité de finition semble avoir progressé depuis sa présentation en automne 2012. Notre Mokka possédait un intérieur havane du plus bel effet, même la planche de bord se couvrant de ce ton flatteur.

Ce choix élégant ne masque pourtant pas l'aspect vieillot de l'agencement, avec une console qui croule sous les commandes et un écran GPS idéalement placé mais hélas minuscule et illisible. Espérons qu'Opel s'y attelle pour le prochain facelift!

Cette petite déception oubliée, nous trouvons très vite nos marques au volant de ce Mokka 4X4 à boîte manuelle six vitesses et finition "Cosmo", la plus richement nantie.

Notre parcours débute sur des petites routes de campagne, étroites et sinueuses, un terrain de jeu idéal pour ce Mokka! La transmission intégrale, un "plus" indéniable, qui seul donne sens au choix d'un SUV, y participe.

Agrément transfiguré!

Opel a privilégié le plaisir de conduire sur son Mokka, avec une prise de roulis parfaitement maîtrisée, au prix sans doute d'un amortissement qui peut se montrer ferme sur route dégradée. Les excellents sièges rendent malgré tout le bilan confort plutôt positif. Aucun problème de motricité: la transmission 4X4, privilégiant le train avant mais transférant du couple sur le train arrière dès que nécessaire, rend le Mokka précis et réactif en toutes circonstances.

Nous prenons beaucoup de plaisir à arpenter le bocage irlandais en profitant de la rondeur du nouveau bloc, bien né et particulièrement convaincant en termes d'agrément. Le 1.6 se révèle à ce point discret qu'on finit par remarquer quelques remous d'air devenus audibles au niveau des montants de pare-brise, sur autoroute parcourue à (trop!) vive allure!