Présentation

Certes, le volume de ventes sera sans doute anecdotique face aux best-sellers de la gamme, mais cette Laguna Coupé se situe dans un segment en pleine expansion. Les égarements de l’Avantime et de la Vel Satis sont oubliés et Renault revient donc sur le marché du haut de gamme avec un produit plus classique.

Du point de vue du style, cette Laguna Coupé semble plaire, son style effilé et racé se termine même sur une poupe qui n’est pas sans rappeler les Aston Martin actuelles… Il y a pire comme référence !

Moteurs

En diesel, la gamme propose le bien connu 2.0 dCi, en 150 ou 180 chevaux, ainsi qu’un tout nouveau V6 3 litres de 235 chevaux. En essence, le 2 litres suralimenté fournit 170 ou 205 chevaux. Tout en haut, on retrouve le 3.5 l V6 Nissan de 240 chevaux.

Commençons par le plus petit de ces moteurs, à savoir le dCi 150. Pareil à lui-même, il offre souplesse, nervosité ainsi qu’un remarquable silence de fonctionnement. Elastique depuis les plus bas régimes, il affiche une rondeur telle que l’on en vient vite à oublier le levier de vitesses ! L’un des meilleurs de sa catégorie, assurément…

Si ce 2.0 dCi 150 est déjà largement suffisant pour exploiter le comportement de ce Coupé, la version 180 rajoute encore un peu de piment ! D’autant qu’il se trouve associé au fabuleux châssis 4Control, à quatre roues directrices ! Fougueux, il se réveille à 1.500 tr/min pour ne plus vous lâcher jusqu’à la zone rouge ! La cerise sur le gâteau ? Il fonctionne dans un mutisme absolu qui impose de garder l’œil sur le compte-tours, pour éviter d’aller pulvériser la limite des 5.000 tr/min !

Ces deux derniers moteurs sont associés à une boîte manuelle à 6 rapports, dont ni la commande, ni l’étagement ne supportent la critique. La version 180 chevaux, uniquement disponible avec la finition GT, dispose d’un pommeau en aluminium, ce qui donne envie de s’en servir… en été ! L’hiver, son contact froid n’est pas forcément agréable…

Enfin, le superbe V6 essence d’origine Nissan fait valoir lui aussi, une très belle rondeur. Disponible à tous les régimes, il affiche une poigne en rapport avec sa copieuse cylindrée ! Certes, sa puissance spécifique n’a rien d’extraordinaire, mais cela lui permet au moins de présenter un caractère bien rond dès le ralenti. Enfoncez la pédale de droite et il se réveille dans un feulement réjouissant tout en allant chercher ses derniers tours sans rechigner ! Dommage qu’il soit associé à une boîte automatique manquant de réactivité en conduite sportive ! Douce et programmée pour un usage typé « Grand Tourisme », elle ne présente aucun mode sport. Ce qui est une lacune. Quant à la fonction manuelle, elle manque de rapidité et ne se commande que depuis le levier. Pas de palettes au volant. Voilà qui plante le décor : la sportivité à outrance, c’est pour les petites sœurs badgées RS !

Tenue de route

La véritable pièce de résistance, c’est ici ! Si les finitions Confort et Dynamique équipées de 4 cylindres (2.0 dCi 150 et 2 l essence 170 ch) reposent sur un châssis à deux roues directrices, les versions GT et 6 cylindres proposent de série, le châssis 4Control, à 4 roues directrices.

Même dénué des roues arrière directrices, le châssis fait preuve d’une remarquable précision, doublée d’une excellente efficacité. Le train avant tranchant se place sur un léger coup de volant et le reste suit sans broncher, même aux allures les plus illégales ! Alors… Que dire du châssis 4Control ? Une merveille, tout simplement ! Certes, il faut un petit temps d’adaptation au début, la direction hyper directe et l’arrière mobile demandant une certaine accoutumance. Mais au bout de quelques centaines de mètres, vous voilà au volant de l’une des voitures les plus efficaces qui soient ! A croire que ce châssis affiche d’inépuisables réserves et qu’il défie les lois de la physique ! Le train arrière enroule les virages les plus serrés en singeant un peu le survirage typique d’une propulsion, mais d’une manière désarmante de naturel et de facilité… Superbe ! Les variantes à 6 cylindres se montrent un peu plus pataudes, du fait d’un train avant nettement plus chargé. Des petits reproches ? Un feeling de direction pas très naturel et une masse trop élevée.

Confort et aspects pratiques

Pour un coupé au châssis aussi affiné, le confort peut être considéré comme excellent. Certes, certaines irrégularités se répercutent assez sèchement à basses vitesses, mais il suffit d’accélérer l’allure pour que tout rentre dans l’ordre. Cette Laguna Coupé est une véritable grande routière, qui se savoure à quatre.

Car en effet, en dépit de son format de coupé, cette Laguna propose de la place pour quatre personnes adultes. Naturellement, à l’arrière, les plus grands gabarits souffriront d’une garde au toit un peu plus limitée et d’un espace aux jambes sensiblement plus restreint. Quant au conducteur, il se trouvera particulièrement bien installé, surtout s’il a retenu les sièges électriques, qui proposent un réglage en hauteur de la partie avant de l’assise. Les grands échalas regretteront juste de ne pouvoir s’installer plus bas.

L’insonorisation frise le sans faute, tout comme la climatisation à plusieurs niveaux de diffusion.

Naturellement, la modularité n’est pas la qualité première d’un coupé, mais cette Laguna s’en tire avec les honneurs, notamment en proposant des sièges arrière rabattables via de simples manettes situées dans le coffre ! Les espaces de rangement sont présents en nombre suffisant et le coffre, d’un volume de 423 litres, est correct, sans plus.

Tarifs et équipement

Version d’accès en diesel, la 2.0 dCi Confort (150 chevaux) est affichée à 32.450 €. Une sacrée somme, mais qui comprend les sièges avant réglables en hauteur, le volant en cuir, le régulateur-limiteur de vitesse, les capteurs de pluie et de lumière, les phares Bi-Xénon, la climatisation bizone, les jantes de 17 pouces, le filtre à particules, la radio CD développée par Arkamis, les capteurs de parking arrière,… Le 2.0 dCi 180, uniquement associable à la finition GT et au châssis à 4 roues directrices, s’échange quant à lui contre 36.550 € et rajoute la sellerie cuir bi-ton, un volant spécifique, le pédalier en aluminium, les surtapis avant,… Le 3.5 V6 essence (finition Dynamique) est annoncée, elle, à 38.650 €.

Si le 2.0 dCi est incontestablement un excellent moteur, pétri de qualités dynamiques, il se montre toutefois un peu plus glouton que de raison. Ainsi, la version 150 chevaux a demandé 8,3 l/100 km, pour 8,8 l/100 km pour la variante 180 chevaux. Le 3.5 l V6 est naturellement très nettement plus gourmand, demandant pas moins de 13 l/100 km…

Conclusion

Si le marché du haut de gamme boude un peu les produits français, Renault se donne malgré tout les moyens d’y faire une percée remarquée. La Laguna Coupé est un beau produit, parfaitement abouti et capable de concurrencer les grosses pointures du segment. La version 2.0 dCi 180 ch nous semble la plus enivrante, avec son moteur costaud et son châssis époustouflant ! Spécialité française : le confort reste de premier plan, avec notamment, une insonorisation remarquable !