Appareil photo en bandoulière, le regard inquisiteur, je déambulais dans les allées du salon de Genève à la recherche de la perle rare ou de la première mondiale. Soudain, ce fût le choc ! Un confrère médusé, semblant avoir aperçu le monstre du Loch Ness et sa ribambelle de fantômes, me pointa du doigt un engin innommable !

Les goûts et les couleurs

Avec la crise qui frappa de plein fouet le monde automobile et ses clients les plus téméraires, je me fis rapidement une raison, pensant que les délires pour cheikhs et autres milliardaires du Moyen-Orient appartiendraient au passé… Pourtant, l’année passée à Francfort, nous avions bien aperçu une Bentley rose d’un kitsch improbable, sur le même stand de Mansory, cet artisan suisse. Mais l’engin était destiné à l’impayable Paris Hilton… Soit… Cette année, Mansory revient plus en forme que jamais, avec ses designers bigleux et très probablement daltoniens : la Ghost affichée sur le stand a tout du monstre mutant, imaginé par les esprits les plus cruels pour terroriser les enfants pas sages. Dans le genre Bling-bling, difficile de faire pire… Ou mieux. Vous jugerez !

Le raffinement ? Quel raffinement ?

Rolls-Royce se doit d’être à l’Automobile ce que le Cardinal Richelieu fût à la langue française : un ardent défenseur des bonnes manières. Prophète du mariage cuir/bois, Rolls est passé maître dans l’art de présenter ses habitacles de la manière la plus raffinée qui soit… Mansory a manifestement une vision différente des choses : bois clair, cuir bleu Schtroumpf et inserts dorés. De l’extérieur ou de l’intérieur, le Gentleman aristocratique s’est transformé en King du Rap…