Downsizing et CO2

Même le gourou des monospaces à grand volume, le Renault Espace, a vu ses courbes de ventes sérieusement fléchir… Au point que la marque française se pose la question de la rentabilité d’une éventuelle remplaçante ! On peut y voir plusieurs raisons à cela : tout d’abord, l’émergence d’une nouvelle gamme de monovolumes, plus compacts et certes moins habitables, mais tout aussi pratiques et pouvant eux aussi présenter 7 places (Renault Grand Scénic, Citroën Grand Picasso, Ford S-Max, Opel Zafira, VW Touran…). Gros avantage de la formule, outre un encombrement plus facile à gérer, des émissions de CO2 et des performances globalement bien meilleures. Notons également que pas moins de la moitié de ces véhicules sont vendus à des flottes d’entreprise et que les nouvelles réglementations CO2 imposées contraignent largement l’acquisition d’un tel engin : avec des émissions supérieures à 145 g/km, le taux de déductibilité pour l’entreprise chute de 75 à… 60 % ! De quoi faire sérieusement réfléchir…

Une solution à tout !

Dans la galaxie VW, pourtant, il est des têtes pensantes qui sont convaincues qu’il est possible d’avoir le beurre et l’argent du beurre… Et peut-être même le sourire de la crémière ! Persuadés qu’il existe un marché pour des engins à gros volume, VW et Seat ont mis en chantier les remplaçantes des Sharan et Alhambra, en prenant bien soin de limiter les émissions au maximum ! De leur grand chapeau de magicien, ils nous ont donc dégainé des imposants monovolumes dont les émissions se limitent à 143 g/km, à la condition de choisir la version équipée du TDI 136 chevaux en boîte manuelle et avec 5 places. Une belle performance qui relancera sûrement l’intérêt des sociétés envers ce modèle, vu, comme expliqué ci-dessus, sa déductibilité à 75 %, contre 60 pour la concurrence !

Tout nouveau, tout beau !

Pour ce nouveau couple de monovolumes, les ingénieurs sont repartis d’une page blanche. Tellement blanche d’ailleurs que cet Alhambra n’a plus rien à voir avec le modèle précédent : les sièges étaient jadis extractibles ? Allons-y pour des éléments rabattables dans le plancher. Quant aux portes arrière « classiques », elles ont été jetées aux oubliettes pour faire place à des portes coulissantes et électriques (s’il vous plaît), qu’il est possible de manœuvrer via la télécommande.

Le jeu des sept erreurs !

Non, ce n’est pas en inspectant la fiche technique que vous trouverez des différences avec le Sharan. D’un point de vue technique, les deux modèles sont strictement similaires, tant au niveau des motorisations, que dans la définition des suspensions. D’un point de vue cosmétique, les différences sont minimes également : une nouvelle calandre, une poupe légèrement remaniée et un nouveau volant… En revanche, la fièvre hispanique se révèle moins onéreuse que la rigueur germanique, y compris à équipement égal. C’est que les niveaux de finition et la dotation de série se différencient, l’ibère ne comportant que 4 haut-parleurs dans sa version de base (contre 8 au Sharan) et oublie les rails de toit.

Modularité

Plus long de 22 cm (4,85 m) et large de 1,90 m (plus 9 cm), l’Alhambra s’étire pour mieux toiser les petits monospaces qui semblent vouloir faire la loi. Et de fait, avec un volume de chargement pouvant grimper à 2.430 litres (en version 5 places), il se fera rapidement l’ami des brocanteurs et autres déménageurs assidus. Pourtant, il n’oublie pas de repenser sa modularité en se révélant des plus pratiques au quotidien : les deux dernières rangées de sièges sont facilement rétractables dans le plancher (une poignée, et hop !), ce qui forme un plancher parfaitement plat. L’autre bonne nouvelle concerne l’habitabilité : même aux deux dernières places, il est possible de caser deux adultes ! Au-delà de 1,8 m, il faudra légèrement courber l’échine, mais la performance est suffisamment rare que pour être soulignée ! Les espaces de rangement sont pratiques et assez astucieux. Mais le véritable agrément provient bel et bien des deux portes arrière coulissantes et télécommandées. Voilà qui permet de sortir du véhicule sans pour autant massacrer la peinture de sa portière ainsi que de celle du véhicule garé à côté ! Une vraie bonne idée, un peu laissée de côté ces derniers temps il est vrai, mais qui a forcément un coût !

Equipements

Ne le considérez pas comme un Sharan bradé, car l’Alhambra sait lui aussi gonfler le torse en affichant ses équipements : phares bi-Xénon directionnels et à commutation automatique code-grands phares, aide au stationnement qui agit automatiquement sur la direction, GPS à écran tactile, climatisation à trois zones, hayon à ouverture électrique…Deux niveaux de finitions sont prévus : Reference et Style. L’équipement du premier nommé n’a toutefois rien d’indigent, surtout que pour le lancement, un pack d’options fort complet est offert.

Sous le capot

Forcément, c’est en diesel que l’Alhambra se vendra le plus (chez nous) ! Probablement une raison pour laquelle l’importateur n’a retenu que le seul 1.4 TSI de 150 chevaux en variante essence. Un choix toutefois judicieux pour qui parcourt moins de 15.000 km/an, d’autant que ce petit moulin affiche de belles réserves. En diesel, on retrouve deux moteurs bien connus : 2.0 TDI de 136 ou 170 chevaux. A noter que, contrairement au Sharan, cette dernière motorisation est disponible sur la version de base, Reference. La boîte DSG à double embrayage est disponible avec la palette entière des mécaniques. Enfin, une dernière précision : Start & Stop pour tout le monde !

Et sur la route ?

Finition de grande qualité, ajustements soignés, confort et habitabilité aux 7 places, l’Alhambra est une véritable invitation aux longs voyages. D’autant que ce n’est pas la place qui manque ! Une fois en route, le constat se confirme, avec une insonorisation épatante : on se croirait dans une grosse berline ! Le 2.0 TDI de 136 chevaux affiche une « cogne » étonnante et une frugalité qui l’est tout autant : nous avons réalisé un beau 5,7 l/100 km sur le parcours indiqué ! Certes, c’est l’ordinateur de bord qui le dit, mais la vérité n’est sans doute pas trop éloignée ! Question comportement routier, là encore, ce grand monovolume se dirige avec l’aisance d’un modèle bien plus compact. Les suspensions, quant à elles, exécutent un travail remarquable et filtrent efficacement les irrégularités de la route. Difficile de lui reprocher quelque chose sans devoir chicaner : un volant trop petit et à la jante trop épaisse pour les petites papattes !

Question prix

A première vue, il ne paraît pas si bon marché que ça : 30.790 € en Reference TDI 136 chevaux. Pourtant, il se situe sous ses principaux concurrents : les Ford Galaxy et VW Sharan ! Pour la finition Style, il faudra rajouter 2.400 € et la fabuleuse boîte DSG, 2.000 € également.