En parlant de la taxation kilométrique, la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt annonçait dans L’Echo et De Tijd : « nous n’avons pas le luxe d’attendre à Bruxelles. Dans tous les cas, nous allons y aller ». Une déclaration qui n’a pas manqué d’engendrer de sacrées levées de boucliers, y compris au sein de sa propre majorité !

De quoi s’agit-il ?

La ministre est parti d’un constat : à l’heure actuelle, la taxe de circulation est fixe, peu importe l’usage que l’on fait de son véhicule. Son idée est donc d’utiliser des caméras (déjà installées pour contrôler les zones à basse émission) pour contrôler les allées et venues à Bruxelles. Les personnes pénétrant le territoire de la Région ou du Pentagone seraient alors taxées plus ou moins, en fonction des performances énergétiques de leur véhicule. Certes, la ministre déclare qu’elle préfère avoir un accord avec les deux autres Régions, mais elle n’est pas prête à attendre dix ans !

Du côté de Touring…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée ne fait pas l’unanimité : l’organisation de mobilité Touring, par l’intermédiaire de son porte-parole Danny Smagghe, souhaite plutôt voir « un système pour tout le pays, comme la tarification routière ou une redevance kilométrique, et non un système qui s'applique uniquement à Bruxelles ». Touring pointe également du doigt une taxe qui « punit les personnes qui subissent les embouteillages ». Et en ce sens, l’organisation insiste sur l’importance d’apporter des « solutions alternatives afin de réduire les embouteillages ».

Du côté de l’opposition

Le MR, dans l’opposition, annonce qu’il faut éviter une « surenchère entre Régions » en ce qui concerne la taxation automobile. Si le parti est favorable à une révision complète de la taxation, il n’approuve pas l’arrivée d’une nouvelle taxe. Au contraire, le MR préfère plutôt instaurer un « bonus fiscal progressif », en fonction des performances énergétiques du véhicule. Les députés Françoise Schepmans et Vincent De Wolf martèlent d’ailleurs que « Bruxelles n’est pas une île qui vit indépendamment des deux autres Régions ». Enfin, le CDH via Benoît Cerexhe et la N-VA via Cieltje Van Achter insistent sur les risques de délocalisation que cette mesure pourrait avoir !

Au sein de la majorité

C’est Sven Gatz, ministre Open Vld, qui le premier, a considéré que les déclarations de sa collègue étaient « prématurées ». André Flahaut, ministre (PS) sortant de la Fédération Wallonie-Bruxelles envoie ce tweet cinglant : « Imaginer que les navetteurs brabançons wallons et de toute la Wallonie accepteront la taxe kilométrique bruxelloise sans broncher... c'est naïveté ou mépris! ». Rudi Vervoort (PS), tempère en insistant qu’il ne faut pas « brûler les étapes » et que « chacun doit prendre le temps d'investir ses compétences et de travailler collectivement pour apporter des réponses concertées et crédibles pour améliorer la fiscalité environnementale ».

Bref, quelque-chose nous dit que nous ne sommes pas prêts à voir cette taxe condamner les navetteurs…