Eric Spitzer

22 JAN 2013

Offensive européenne

Ces dernières années, les concepteurs de chez Toyota ont quelque peu manqué d’inspiration. Mais les choses sont en train de changer. Suite à son profond restylage, on ose même dire que le monospace Verso a désormais l’esprit dynamique.

De l’avant, le Verso semble totalement neuf. Les membres du studio de design européen de la marque (dénommé ED² et situé à Nice) ont en effet profondément revu le dessin du véhicule. De manière globale, les concepteurs ont d’ailleurs modifié 470 pièces, dont 60% de changements extérieurs et 40% de modifications touchant au châssis et au moteur, afin surtout de diminuer les vibrations et les bruits.     

Esthétiquement, le nez est totalement renouvelé. Il s’orne d’un logo plus grand et d’une calandre à lamelle chromée, qui se prolonge jusque dans les phares. Le tout est souligné par un nouveau pare-chocs. De quoi dynamiser la face avant. Une opération plutôt réussie… De profil et de l’arrière, les lignes sont pratiquement inchangées. On note simplement des rétroviseurs plus petits, ce qui améliore l’aérodynamisme.

Par et pour l’Europe

Au-delà de son dessin, le nouveau Verso a bien d’autres gènes européens. Ce modèle est le premier projet de la marque entièrement réalisé par et pour l’Europe : du développement (notamment à Zaventem) à la production (en Turquie). Toyota fait donc tout le contraire de Ford et opte pour une production plus locale. Avec ses nouvelles Auris, Auris Touring Sports et Verso, le constructeur japonais veut en effet conquérir la classe moyenne européenne. Depuis son lancement en 2009, le Verso actuel s’est écoulé à près de 145.000 exemplaires. De ce nouveau modèle, Toyota espère déjà produire 50.000 unités cette année. Mission possible ? Voyons cela en prenant le volant des versions 2.0 Diesel et 1.8 à essence.   

Un Diesel souple

L’ancien Verso n’était pas le monospace le plus silencieux du marché, tant en ce qui concerne les bruits de roulement que les bruits mécaniques. Mais les ingénieurs ont bien amélioré ces points. C’est en tout cas ce qui ressort de ce premier essai. D’autant qu’à allure légale en 6e sur l’autoroute, le moteur Diesel 2.0 D-4D tourne paisiblement à 2.000 tr/min. Il est également un peu plus souple qu’avant et peu tracter de plus lourdes charges. Le moteur ne se fait entendre que lorsque l’on sollicite fortement ses 126 ch. Ce Diesel est aussi devenu un brin plus sobre : la consommation normalisée est désormais de 4,9 l/100 km. En pratique, l’ordinateur de bord indiquait 6,2 l/100 km durant notre essai.   

Sur le marché belge, c’est bien sûr ce 2.0 D-4D qui fera le gros des ventes. Mais l’importateur propose toujours au catalogue la version 2.2 D-4D (150 ch) et les variantes à essence 1.6i (132 ch) et 1.8i (147 ch). Cette dernière, nous avons pu la tester brièvement en association avec la boîte automatique à variation continue (CVT). Une boîte agréable en ville, mais pénible lors des grosses accélérations. Dans ce cas, la boîte hésite et fait hurler le moteur. 
Ceci dit, cette version 1.8i affiche une tenue de route plus agile que celle des Diesel, grâce à des réglages de suspension spécifiques et au poids moins élevé du moteur sur le train avant. La direction reste certes trop artificielle à notre goût, mais, pour le reste, le Verso sait convaincre. Il affiche un comportement sain et confortable en toutes circonstances.  

Un habitacle pratique

À bord, le nouveau Verso conserve les aspects pratiques de son devancier : nombreux espaces de rangement, de la place pour 5 ou 7 passagers et un plancher de chargement parfaitement plat. Ceci dit, les deux sièges du 3e rang n’accueilleront toujours que des enfants.  

Côté finition, Toyota a fait des progrès, mais pas de miracles : les baguettes de chrome font toujours un peu « cheap », tandis que les plastiques des contre-portes et de la boîte à gants sont durs et non moussés. Le bouton de verrouillage des portes à l’ancienne n’est pas non plus à notre goût.    
Toujours au rayon des déceptions : on regrette que le siège du passager avant ne soit pas réglable en hauteur et que le volant (bien que réglable en hauteur et en profondeur) soit  toujours trop bas et incliné. 

Les prix

Dès le début du projet, le responsable du développement, Mehmet Kiliç (originaire de Genk et officiant chez Toyota depuis 11 ans) a fixé deux impératifs : le nouveau Verso ne doit pas être plus cher que son prédécesseur et le client doit même en avoir plus pour son argent. Concrètement, le 2.0 D-4D débute à 21.590 €, tandis que le moins cher des essence (1.6i) est affiché à 19.530 €. Pour la version 7 places, il faut débourser un supplément de 600 €. Mais dans tous les cas, le Verso est donc sensiblement moins cher qu’un Renault (Grand) Scénic. 

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