Bruno Wouters

5 MAI 2014

Vespa GTS Super 300: Vespa des villes, Vespa des champs!

Née au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Vespa défie les décennies, intemporelle mais toujours actuelle. La Vespa GTS, née GT125 (et GT200) en 2003, démontre une fois encore qu'une Vespa ne subit pas les outrages du temps. La GTS Super 300 qui nous est présentée aujourd'hui dans la campagne toscane le prouve à suffisance: seuls le cache de colonne de direction, les LEDs de jours intégrés aux clignotants, le feu arrière et le tableau de bord permettront aux plus pointus des spécialistes de la marque de déceler ce nouveau millésime.

Un examen plus attentif de la fiche technique relèvera toutefois l'adoption du nouveau système de fourche à balancier inauguré sur la récente Primavera, mais aussi l'adoption de l'ABS à deux canaux et de l'antipatinage ASR, sans oublier la possibilité de connecter la Vespa à un smartphone, via le "Vespa Multimedia Platform" déjà vu sous un autre nom chez Piaggio ou Aprilia.

La GTS, la Vespa "grande coque", si elle garde la silhouette bien connue de la famille, s'en démarque toutefois par de plus amples proportions. Comparée aux LX remplacées depuis peu par les Primavera, ainsi qu'aux Sprint dérivées de ces dernières, son gabarit généreux en impose. Bon, d'accord, mises l'une à côté de l'autre, la comparaison tourne vite en faveur des "petites", plus proches des anciennes Vespa, et véritables reines des villes. Mais le coup de crayon inspiré de la GTS n'a non seulement pas pris une ride en dix ans, il reste aussi agréablement proportionné.

Vespa des champs

Ces amples dimensions autorisent un empattement plus généreux et la monte de roues de 12 pouces, sans altérer les proportions. Résultat, un comportement routier beaucoup plus efficace et rassurant, la possibilité donc de monter en cylindrée et en performances. Après le rat des villes, le rat des champs!

Pour nous le prouver, le staff Vespa nous emmène parcourir la campagne toscane. De jolies routes qui serpentent au gré des collines, des alignements de cyprès et des charmants villages à la riche histoire, comme celle de Scarperia, fondé en 1306 non loin du Mugello, une place stratégique sur la voie reliant Bologne à Florence. Si le temps frais et les routes humides gâtent un peu la fête, ces tristes conditions valident l'utilité de l'ABS, monté pour la première fois sur les deux roues et, dans une moindre mesure, de l'antipatinage.

Normale ou Super?

A notre disposition, la GTS et la GTS Super, une variante au style plus sportif. Cette dernière se démarque de la GTS par un ressort de suspension avant rouge, des roues aux branches noires, une grille sur le flanc droit héritée des mythiques GS des années '50, une selle noire soulignée d'un passepoil blanc, une poignée de maintien qui supplée à la disparition du porte paquets chromé que possède la GTS, un éclairage du tableau de bord d'une autre couleur et quelques autres bricoles discrètement différenciées.

Les GTS sont proposées en Nero Vulcano, Blu Midnight et Grigio Dolomiti, toutes avec selle beige, tandis que les Super se couvrent de Nero Lucido, Montebianco, Rosso Dragon ou Blu Gaiola, avec la selle noire dans tous les cas. Une affaire de goût donc, puisque techniquement les deux modèles restent strictement identiques!

Le bon compromis

Le bloc 300 (en réalité 278 cc) fait preuve d'une délicieuse onctuosité. Quasiment exempt de vibrations, sauf au ralenti, il se montre volontaire dès les plus basses rotations, et alerte aux allures usuelles. Ses 22 chevaux peineront sans doute à aller grappiller les derniers kilomètres/heure (environ 125 km/h en pointe), mais est-ce bien le but?

Nous enquillons les kilomètres, parfaitement installés sur la selle moelleuse, les pieds bien à plat sur le tablier. Un usage plus intensif de la belle Vespa vous poussera toutefois certainement à opter pour une bulle qui protégera avantageusement de la pression du vent et des intempéries. Les suspensions, les roues de 12' et l'empattement généreux octroient à la GTS le titre de Vespa la plus confortable de tous les temps.

La fourche à balancier revue pour l'occasion filtre très correctement les irrégularités et supprime l'effet de plongée occasionnée par une classique fourche télescopique. La stabilité, sans se montrer réellement critiquable, n'atteindra bien sûr jamais celle offerte par de vrais scooters GT de cylindrée équivalente, a contrario l'agilité de ces derniers n'approchera jamais celle de notre guêpe.

Les vacances, romaines ou toscanes?

Pourrait-on voir une Vespa plus performantes dans les années à venir? D'après ses créateurs, nous sommes arrivés au bout du concept. Plus de puissance impliquerait des dimensions encore augmentées, plus de rigidité, de plus grandes roues, un équilibre difficile à atteindre en préservant les caractéristiques qui créent le mythe Vespa, comme la coque tout acier (une spécificité de la marque), la fourche à balancier, les petites roues et la silhouette générale.

Faut-il s'en plaindre? La Vespa ne sera jamais la reine des autoroutes, mais distille un sacré agrément en ville, de par sa position de conduite et sa maniabilité. La 300 offre en plus le plaisir de parcourir la campagne en toute sérénité, et avec un style qui n'appartient qu'à elle. Vous voulez vous sentir en vacances dès les premiers tours de roues? Craquez pour la GTS, même si vous n'avez pas la chance d'habiter en Toscane!

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