Sportive à la sauce « bourgeoise », la Polo GTI n’a pas la réputation radicale des Ford Fiesta ST, Peugeot 208 GTI et autres Renault Clio R.S.. Sa dernière génération peut-elle inverser la tendance ? En tous les cas, elle ne lésine pas sur le « palpitant » qu’elle embarque pour tenir tête à ses rivales ! Alors que la tendance dans le segment des petites sportives est plutôt au « downsizing », avec des blocs 1.6l suralimentés voire même un trois cylindres 1.5l turbo dans le cas de la dernière génération de Ford Fiesta ST, la Polo GTI abandonne son précédent 1.8l turbo… pour accueillir un « gros » 2.0l turbo sous son capot avant. On se retrouve alors avec 200 ch mais surtout 320 Nm de couple sous le pied droit ! Un moteur qui n’est, pour le moment, proposé qu’avec une boîte DSG à 6 rapports. Mais que donne, dès lors, cette configuration face au couple 1.6l turbo 220 ch/280 Nm et boîte EDC 6 rapports de la Clio Renault R.S. Trophy ?
Finition, équipement : avantage Volkswagen
Déjà lors de lancement, la Clio d’une manière générale ne se démarquait pas par le soin apporté à sa finition. Arrivée en fin de vie, le constat semble encore plus cruel pour la petite française face à des modèles plus récents même si la Clio a profité d'une évidente remise à niveau sur ce plan à l'occasion de sa refonte de mi-carrière. Et surtout si la concurrente est estampillée VW… Bref : il n’y a absolument pas photo, la Clio R.S. se fait « démonter » en règle par la Polo GTI dans le domaine de la finition. Il suffit de prendre le levier de la boîte EDC de la Renault, au rendu particulièrement cheap, après avoir manipulé celui de la commande DSG de la VW pour se rendre compte qu’on évolue dans un autre univers. Et ce n’est qu’un simple petit exemple ! Même constat côté équipement : la Polo GTI peut s’offrir de très nombreuses options indisponibles chez Renault, tant dans le domaine de l’infodivertissement, que de la sécurité ou du confort.
Confort : avantage Volkswagen
Le constat n’est pas beaucoup plus flatteur pour la Renault dans le domaine du confort. Seule variante de Clio R.S. encore proposée au catalogue, la version Trophy se campe sur un amortissement abaissé et raffermi. Certes, les suspensions à butées hydrauliques permettent de conserver un typage acceptable pour une utilisation quotidienne. Mais la Polo GTI, en plus campée sur son amortissement piloté proposé en option, se montre nettement plus civilisée. Le moteur allemand, avec son couple plus généreux, offre également davantage de rondeur pour se glisser dans le trafic. Et puis côté insonorisation, il n’y a pas non plus photo : la Polo GTI filtre mieux les bruits provenant de l’extérieur et ses plastiques ne couinent pas contrairement à ceux de la française…
Moteur : avantage Renault
La bataille devient nettement plus serrée quand il est question de moteur ! Ok, sur le papier, avec son 2.0l développant 320 Nm de couple, celui glissé sous le capot de la Polo GTI se montre a priori plus convaincant. Et son accord avec sa boîte DSG est également plus efficace que celui entre le moteur Renault et sa boîte EDC quand on évolue « calmement » dans la circulation. Par contre, quand on adopte un style de conduite plus sportif, le bloc de la Clio R.S. devient plus grisant à cravacher et présente un caractère moins lissé. La puissance maximale du moteur de la Polo GTI est en effet déjà développée à partir de 4.400 tr/min. Le moteur allemand semble alors, à ce moment, déjà avoir délivré sa quintessence contrairement au moteur de la Renault qui en garde encore clairement sous le coude ! Notons également qu’avec la version « 18 Final Edition » mise à notre disposition, on profite d’un échappement signé Akrapovic en série avec la Clio. Un système qui assure des vocalises plus démonstratives que celles de la Polo GTI. Sans parler des explosions lors des changements de rapports quand la Clio R.S. est configurée en mode Race ! Notons, enfin, qu’avec ses 20 ch supplémentaires, et ce malgré son couple sensiblement inférieur, la Clio R.S. Trophy EDC accélère sur le papier (légèrement) plus vite que la Polo GTI DSG avec 6,6 s contre 6,7 s pour l’exercice traditionnel du 0 à 100 km/h !
Comportement routier : avantage Renault
Ici, c’est au tour de la Clio R.S. Trophy d’envoyer la Polo GTI dans les cordes ! Indiscutablement, la dernière génération de Polo GTI devient plus efficace et plaisante à conduire sportivement que ses devancières. Mais l’Allemande ne rivalise toujours pas avec la Clio R.S. sur ce point ! Surtout quand la Française se présente dans sa déclinaison Trophy : la Clio affiche alors un train avant nettement plus tranchant et autorise, en outre, son train arrière à enrouler les courbes lors des levers de pied. Dommage que cette version acérée ne puisse toutefois pas jouir d’un « vrai » différentiel autobloquant mécanique pour parfaire le tableau. Un équipement qui n’est, du reste, pas non plus proposé chez VW pour sa Polo GTI qui se contente aussi d'un module électronique. On notera également que l’attaque de la pédale de frein de la Renault se montre plus adaptée à une conduite sportive que celle de la Polo GTI.
Budget : avantage Volkswagen
La Clio arrivant doucement en fin de vie, Renault ne propose plus sa Clio R.S. qu’en version Trophy 18 Final Edition au catalogue. En Belgique, il faudra alors vous alléger de 31.025€ pour repartir à son volant. Voilà qui est plutôt salé pour le segment. Mais il faut reconnaître que l’équipement de série offert sera alors plutôt généreux tandis que son côté « collector » devrait lui assurer de conserver une certaine valeur sur le marché de l’occasion. Cela dit, avec un prix de base affiché à 27.670€, la Polo GTI se montre plus « compétitive ». Certes, on note plusieurs lacunes du côté de l’équipement de base. Mais avec un budget optionnel de 3.355€ (soit la différence de prix avec la Clio R.S. 18 Final Edition), on aura déjà de quoi remédier à quelques mesquineries de la dotation de base…
Conclusion : avantage Volkswagen
Plus polyvalente et mieux finie, la Volkswagen Polo GTI remporte la bataille finale. Mais indiscutablement, si c’est une « véritable » sportive que l’on cherche, il faudra s’orienter vers la Clio R.S. Trophy ! Voire attendre une future version plus radicale dérivée de la Polo GTI qui reste, dans sa version « normale » globalement moins tranchante que la bouillonnante petite française…