Fallait-il, comme de nombreux amateurs le réclamaient, repartir d'une feuille blanche et créer le scooter sportif ultime? Nombreux parmi ceux-ci rêvaient d'un 750, trois cylindres pourquoi pas, capable de damer le pion en performances pures au Gilera GP800, capable aussi de tenir à distance l'épouvantail BMW. Yamaha a sagement choisi de peaufiner le Tmax existant, en améliorant encore ce qui pouvait l'être. Un travail difficile, tant le Tmax cumulait les qualités. Un choix raisonnable aussi, de ne pas céder à la démesure, comme on le voit de plus en plus dans le monde de la moto, avec des engins tellement performants qu'il faut les barder d'électronique pour les rendre exploitables!
Nouvelle robe
Histoire de marquer le coup et de flatter les futurs acheteurs du Tmax 530, la ligne a été entièrement redessinée, dans un style beaucoup plus tendu et agressif qu'auparavant, tout en préservant une silhouette qui reste directement perçue comme celle du Tmax. Des goûts et des couleurs nous ne discuterons pas, laissant à chacun le soin d'apprécier la nouvelle plastique affichée par le Tmax. Personnellement nous ne sommes pas fous de sa nouvelle face avant aux arêtes marquées, ni de sa poupe, moins sobre qu'auparavant. Ceci dit, le Tmax 2012 a raflé le Red Dot Design Product Award 2012, dans la catégorie "véhicules commerciaux, automobiles, de transport et aquatiques" (ouf!) sur 4515 candidatures, par un jury composé de trente experts internationaux, excusez du peu! Hormis la ligne, le tableau de bord évolue aussi, reprenant deux cadrans qui encadrent un pavé digital bourré d'infos.
Nouveau tableau de bord
Un prix de design, certes, mais ce tableau aux formes ridicules singeant les échappements d'une BKing, là, vraiment, c'est au dessus de nos forces! P… que c'est laid! Il se rattrape heureusement avec une foultitude d'informations, que vous ne pouvez hélas faire défiler que par ces imbéciles boutons, inaccessibles, posés dessus. On y trouve l'horloge, la température extérieure (enfin!), la jauge, la température du moteur, le totalisateur, deux trips partiels, avec la consommation moyenne, et l'intervalle d'entretien pour la vidange et le remplacement de la courroie. Sous le tableau de bord, le vide poche gauche se réduit à la portion congrue, tandis que le droit se verrouille enfin à clé!
Plus (ou moins!) pratique
Restons sur le tablier pour noter que la bulle peut se régler, mais avec des outils, dommage. Les rétroviseurs, toujours fixés sur le tablier, ont migré. Ils sont plus bas, ce qui devient ennuyeux dans les embarras de la circulation, où ils se retrouvent à la même hauteur que ceux des voitures, alors qu'auparavant ils passaient au dessus. Va falloir se calmer dans les remontées des files! Le profil évolue très peu, l'emplacement sous la selle ne change pas, contrairement aux roues, à cinq bâtons maintenant, à la transmission qui abandonne les chaînes en bain d'huile pour une courroie, laissée apparente. Plus performante, paraît-il, plus légère aussi, et certainement moins chère. Le reste de l'évolution se cache dans les entrailles de la bête.
Démarche intelligente
Pas de révolution, mais un consciencieux développement à tous les niveaux. Résultat: + 30cc, + 3 ch, + 5 Nm de couple, obtenus en retravaillant l'équipage mobile, les chambres de combustion, les arbres à cames, en montant des soupapes de plus grand diamètre, de nouveaux injecteurs… Cette optimisation à tous les niveaux, y compris la transmission, ne transfigure pas le Tmax, mais le rend encore plus vif et réactif. Sans enterrer l'ancien, il accélère mieux, augmente légèrement sa vitesse maximale, offre un freinage plus mordant et un comportement impérial en toutes circonstances. L'équilibre entre la motorisation, légèrement plus performante qu'auparavant, et un châssis encore meilleur apparaît en finale comme une intelligente réponse de Yamaha à l'arrivée de nouveaux concurrents, en évitant une surenchère inutile de chevaux et dommageable de kilos…