Le marché de la voiture de collection a connu pas mal de remous ces dernières années ! Après une folle envolée en 2015, puis une deuxième en 2020, voilà que le soufflé retombe. Les premières victimes ? Les splendeurs des années 50 et 60. Des voitures fabuleuses, mais qui ne parlent pas (ou peu) aux moins de soixante ans, bref, à ceux qui se constituent un pouvoir d’achat. Serait-ce le moment de craquer sur l’une de ces beautés ou faut-il encore attendre ?
1. Aston Martin DB5 : l’espion se fait vieux !
C’est probablement l’une des voitures les plus connues au monde. L’Aston Martin DB5, rendue célèbre par James Bond dans Goldfinger, incarne à merveille le luxe à l’anglaise. Construite à la main entre 1963 et 1965, cette GT est animée par un puissant 6 cylindres en ligne de 4 litres, offrant 282 ch ! Une valeur sans doute très optimiste mais qu’importe : oublions un moment le mythe de l’agent secret et savourez ces formes faites à la main, l’odeur entêtante du cuir et la fabuleuse voix sourde du moteur… Nous, on craque ! Et pourtant, si, il y a 10 ans environ, un modèle bien restauré pouvait tutoyer le million d’euros, aujourd’hui, environ 700.000 euros « suffisent ». Une bien jolie somme, malgré tout, certes !
2. Jaguar Type E : la « plus belle voiture du monde » prendrait-elle des rides ?
Sa beauté est ensorcelante et sur la route, son comportement reste bluffant, même plus de 60 ans après sa présentation ! La Type E, c’est un vélo souple, mais enragé par un gros 6 cylindres de 3,8 litres et 265 chevaux ! La première série est la plus pure, tandis que les dernières, armées d’un V12 de 5,3 litres, sont de formidables dragsters ! Dans tous les cas, il semble que la beauté ne suffise plus : il y a moins de 10 ans, on voyait régulièrement de magnifiques exemplaires (notamment les toutes premières séries à « plancher plat ») pulvériser la barre des 200.000 euros. Aujourd’hui, les prix se sont tassés, avec quelques très beaux exemplaires vendus à moins de 150.000 euros. Les modèles d’après 1965 cotent nettement moins. Bon à savoir : la génération de Jaguar précédentes, soit les XK120/140/150 connaît un effondrement encore plus brutal de la cote !
3. Ferrari Daytona : le sommet des seventies en perte de vitesse
C’était il y a un peu plus de 10 ans : on voyait des Daytona frôler le million d’euros. Il faut dire qu’avec cette ligne taillée d’un seul trait et ce copieux V12 de 352 chevaux, elle avait de quoi faire fondre le cœur des tifosis. Serait-ce sa réputation de « camion » due à une direction très ferme qui lui vaudrait ce désamour ? Il ne faut toutefois pas se fier aux rumeurs : en parfait état, la Daytona n’est pas aussi sévère pour les biceps qu’on ne le dit ! Et surtout, elle présente une stabilité renversante, une fiabilité étonnante et des performances encore impressionnantes ! Comptez environ 700.000 euros. Les premiers exemplaires à phares sous plexiglas cotent davantage que ceux à phares rétractables.
4. Plymouth Superbird : la plus pointue des « muscle cars » ratatouille !
Avec son aileron gigantesque et sa calandre atypique, la Plymouth Superbird n’est pas taillée pour longer les murs ! Conçue en 1970 pour dominer le championnat NASCAR, elle était propulsée par un moteur V8 426 HEMI, dont on a dit beaucoup de choses sur sa puissance. Plus de 400 chevaux ? Probablement. Produit à moins de 2000 exemplaires, on pourrait supposer que ce monstre sacré fasse l’objet de bien des convoitises ! Et en effet, la cote a grimpé jusqu’en 2023 environ, année où on voyait régulièrement des exemplaires changer de mains contre 350.000 dollars, voire parfois beaucoup plus pour des exemplaires exceptionnels ou avec un solide pedigree ! Un an plus tard, la cote est retombée à environ 280.000 dollars…
5. Porsche 911 SWB : star déchue ?
Pour les puristes (ils se reconnaitront), la première série de Porsche 911 (construite jusqu’en 1969) et plus connue sous le nom de SWB (pour Short Wheelbase, soit châssis court) est la plus désirable car… la plus pure ! En outre, les modèles d’avant 1965 sont éligibles dans un nombre impressionnant de courses historiques ! Rajoutez à cela un flat-six qui vocifère d’une voix plus métallique que jamais, des petits détails chromés comme on les aime ainsi qu’une planche de bord à tomber, et vous obtenez de quoi faire exploser les tarifs ! Et de fait, dans les années 2010, on les voyait régulièrement pulvériser la barre des 300.000 euros ! Aujourd’hui, ce n’est plus du tout la même limonade : les exemplaires à plus de 200.000 euros trainent sur le marché et de nombreux exemplaires se vendent aux alentours de 180.000 euros. Voire, parfois, très nettement moins !