Style
Extérieurement, la Série 5 a forci et un œil un tant soit peu attentif aura tôt fait de deviner que ce break dissimule une mécanique sulfureuse. Des badges M dispersés un peu partout, quatre sorties d’échappement, des boucliers retravaillés,… la parure de guerre est de sortie. Notons qu’elle parvient néanmoins à rester assez discrète, même si une Mercedes E63 AMG break sera sans doute encore plus anonyme…
Moteur
Face à l’ancienne M5 V8, la cylindrée ne croisse pas, mais la puissance et le nombre de cylindres bien ! 10 cylindres en V, 5 litres de cylindrée, une puissance de 507 chevaux tout près des 8.000 tr/min transitant par une boîte séquentielle à 7 vitesses, ce moteur est un summum de technologies !
Mais avant de pouvoir profiter de tout le potentiel de la mécanique, un petit détour par le manuel d’emploi s’impose. En effet, la boîte peut être pilotée automatiquement ou manuellement via les palettes, la vitesse (et donc la brutalité) de passage des rapports peut être également modifiée, tout comme la… puissance du moteur ! Pour celui-ci, la puissance au démarrage est de 400 chevaux et peut grimper à 507 en mode sport !
Une fois le tout bien assimilé, on se trouve face à mécanique survoltée, dotée d’un caractère bien différent du V8 AMG Mercedes. Si ce dernier est sans doute plus coupleux, avec une rondeur d’utilisation incroyable, le V10 BMW fait valoir un tempérament de feu, une fois dans les tours ! Pour le son, le V10 n’est pas spécialement mélodieux à bas régime où il s’exprime d’une manière très discrète. Mais une fois dans les tours, les dix cylindres entonnent une superbe mélodie, qui rappelle les Formule 1 V10 !
Quant à la boîte… Et bien tout dépend du mode et de la vitesse sélectionnée ! Pas spécialement agréable en mode automatique, elle devient plus sympathique à vivre en mode manuel. Naturellement, au plus la vitesse de passage sélectionnée est rapide, au plus le changement de rapport se fait de manière brutale ! Tout est une affaire de compromis, mais c’est au conducteur de le trouver !
Tenue de route
Comme pour le moteur, le comportement routier peut lui aussi être adapté selon les désirs du conducteur. EDC, ASR, autobloquant variable, tout est réglable selon vos envies ! Si bien qu’au final, réglages moteur et boîte compris, ce sont 297 possibilités qui vous sont offertes ! Voilà qui promet de jolies migraines pour s’y retrouver ! Notons toutefois qu’un bouton ciglé M permet de prédéfinir les options préférées du conducteur. Mais de toute manière, on ne peut que louer la précision des trains roulants ainsi que la franchise de la direction ! Pour un break mesurant 4,85 m, la performance est exceptionnelle ! On se croirait vraiment aux commandes d’une GT !
Ou presque : une GT actuelle est livrée avec des étriers fixes, voire mieux, des freins en carbone céramique quand cette M5 s'en remet à des étriers flottants ! Résultat, si ça freine fort, mieux vaut ne pas répéter l’expérience de manière trop répétée ou l’endurance partira en fumée… Refrain connu…
Confort
L’avantage d’un système adaptable au gré des envies comme celui-ci, c’est qu’il permet de préserver un bon confort lorsque le conducteur ne se sent pas d’humeur à taquiner le chronomètre. Cette M5 Touring étant parfaitement utilisable au quotidien, il était donc primordial de conserver un certain confort à bord. BMW l’a parfaitement compris et nous présente une M5 qui, si le bon réglage est sélectionné, peut absorber avec délicatesse les bosses et fosses peuplant nos routées détériorées.
Pour le reste, on se trouve à bord d’une Série 5 Touring classique. En d’autres termes, si on loue la position de conduite, on peut reprocher une habitabilité arrière assez quelconque pour la catégorie. En outre, les espaces de rangement sont assez comptés. Le volume du coffre varie entre 500 et 1.650 litres.
Tarifs et équipement
Prix de base : 95.850 € ! C’est sûr, pour un break BMW, cela fait fort cher ! Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle béhème et cette M5 Touring réussit le pari d’intégrer plusieurs genres automobiles en une seule voiture ! Break pour les loisirs, GT pour le circuit, elle cumule les genres pour accentuer d’autant le plaisir. Au final, avec 507 chevaux, elle offre tout de même 27 chevaux de plus qu’une… Porsche 911 Turbo, bien plus chère et qui n’offre pas la même fonctionnalité que cette M5 Touring !
L’autre bonne nouvelle, c’est que l’équipement fourni est des plus complets : Climatisation automatique à trois zones, peinture métallisée, cuir, régulateur de vitesse, contrôle de stabilité,… Le tout vous est offert de série !
Reste la consommation : tablez sur une consommation moyenne de 20 litres aux cent, un chiffre qui peut joyeusement s’envoler en ville ou dans le cadre d’une utilisation sportive ! Du côté des émissions, ce n’est pas triste non plus, avec 352 grammes de CO2 au kilomètre ! On reste toutefois loin des chiffres annoncés par Ferrari et Lamborghini pour leurs supercars !
Conclusion
Dans la catégorie des breaks sulfureux, on compte également la Mercedes E63 AMG. Plus simple d’appréhension, avec son gros V8 et sa boîte automatique, il suffit, dans celle-ci, d’un bon coup de mollet droit pour voir l’horizon se rapprocher vitesse grand V dans le rugissement des huit cylindres ! La BMW est d’une approche plus sophistiquée et, sans doute, plus raffinée. La complexité des réglages permet, malgré tout, d’obtenir une voiture à la carte qui fait fort dans bien des domaines ! Reste qu’entendre ce feulement de V10 survolté dans un break classique, a quelque chose d’assez enivrant !