Fin communicateur, André Citroën n’a jamais voulu enliser sa gamme dans une sobre banalité. C’est donc sous sa houlette qu’il a mené une vraie dynamique de l’audace ! Le sommet en la matière fut la Traction, qu’il n’a hélas jamais connu fiabilisée, décédant à l’aube de sa commercialisation. Brisant les codes, la Traction ouvrit la voie à deux autres modèles sortant complètement de l’ordinaire : la 2 CV, génialissime de simplicité et la DS, dont la technologie embarquée semblait absolument lunaire, en 1955 ! Outre ces trois modèles de légende, nous avouons un faible pour deux autres… Envie de les découvrir ? Lisez ce qui suit !
1. Traction Cabriolet 15/6
Carrosserie monocoque. Roues avant motrices (d’où le nom du modèle). Direction par crémaillère. Freinage hydraulique. Toutes ces technologies, que l’on retrouve encore sur les voitures actuelles, étaient déjà présentes sur la Traction. Citroën ne les a pas inventées, mais elle les a réunies sur un seul et même véhicule ! Mieux : il ne s’agissait pas d’une voiture haut-de-gamme mais bien d’une familiale ! Notre modèle préféré ? Le sommet de la gamme, si l’on omet la chimérique 22 : le cabriolet 15/6. Une ligne à tomber par terre, un copieux 6 cylindres, un train avant toujours moderne, mais hélas, une immense rareté. Seule une poignée d’exemplaires furent produits.
2. 2 CV Sahara
On ne présente plus la 2 CV, qui fut un véritable moteur pour remettre l’hexagone sur roues. De toutes les 2 CV, notre version préférée est clairement la Sahara. Car c’est tout simplement la plus délirante de toutes ! En effet, pour transformer sa petite voiture à roues avant motrices en 4X4, Citroën a tout simplement implanté un… deuxième moteur sur le train arrière ! Bien plus pêchue et… bruyante que les autres 2 CV de la gamme de l’époque, la Sahara est aussi redoutable en tout-terrain ! Ce gros délire sur 4 roues s’échange toutefois contre des sommes folles aujourd’hui…
3. DS 19
La DS, c’est Citroën à son sommet. Du « cerveau » hydraulique à sa forme futuriste, cet engin tenait bien plus de la soucoupe volante à sa sortie (en 1955), que de la routière familiale ! Et quitte à opter pour une DS, autant y aller pour le sommet de la gamme, la plus aboutie de toutes : la 23 IE Pallas, avec injection électronique, phares suivant la courbe des virages, magnifique sellerie cuir et moteur de 2,3 litres ! Un véritable palace sur roues et nous ne sommes d’ailleurs pas loin de penser qu’il s’agit de la voiture la plus confortable au monde ! Sauf… que nous avouons un faible pour le look pur et rétro des premières DS !
4. SM
Sublime, la DS ne pêchait finalement que par un seul point faible… mais de taille : son moteur ! Un vulgaire 4 cylindres culbuté, qui tranchait désagréablement avec le reste du contenu technologique. Parce que de nombreux dirigeants français se prenaient à rêver, voire à réclamer une « Super DS » avec un moteur digne de ce nom, Citroën a fini par accéder à leur demande en développant la SM, pour « Sport Maserati » ! Profitant de la toute fraîche acquisition de la marque italienne, Citroën développa un coupé reprenant les trains roulants et la suspension de la DS, mais animé par un V6 Maserati ! Le résultat ? L’une des GT les plus déroutantes de son époque, mais hélas lâchée en pleine crise pétrolière ! Si le V6 taillé à la hâte connut quelques problèmes de fiabilité à ses débuts, les spécialistes savent aujourd’hui le maîtriser et le fiabiliser.
5. AX Sport
Bien avant l’ère Sébastien Loeb et les nombreux championnats remportés en rallye, Citroën s’est essayée plusieurs fois à la compétition… Hélas, la marque, plus portée sur le confort que sur le sport, ne s’était alors jamais vraiment risquée à développer des modèles dérivés de la course. Parmi les rares exceptions, pointons l’AX Sport, la sœur de la 205 Rallye. Au programme : un châssis nerveux, une légèreté délirante (715 kg) et un moteur de 1,3 l pétillant car gavé par deux gros carburateurs double corps. Dans une sonorité d’enfer, ce moulin grimpe à 7.000 tr/min et emmène l’ensemble dans une samba des plus convaincantes dans les virolos ! Une petite tuerie !