Juste avant de ranger leurs carrosses pour l’hiver, le Peugeot Club Belgium nous a permis de prendre le volant de certains exemplaires phares de la marque au lion. Forcément, on ne s’est pas fait prier ! L’occasion de retracer rapidement l’histoire de la marque, décennie par décennie, en passant d’une voiture plaisir à une autre.
Les années 50 et la 403
Lancée en 1955, la popularité de la 403 n’est plus à faire. Il faut dire qu’elle a été bien aidée par un certain lieutenant de police célèbre du petit écran. Avec son petit 4 cylindres ne produisant même pas 60 ch, notre exemplaire cabriolet du jour ne fait certainement pas dans la sportivité. Le plaisir est ailleurs : la balade. Et c’est une excellente chose ! D’abord parce qu’il n’y a pas de ceinture de sécurité, ensuite parce que les freins ont pratiquement 70 ans ! Du coup, on préfère les ménager, tout comme la boîte de vitesses un peu particulière installée directement sur la colonne de direction. Très confortablement installé dans ce qui s’apparente plus à un canapé qu’un siège de voiture, on boit les paroles de Frank, son propriétaire. Toutes les aspérités de la route sont gommées par une suspension incroyablement souple. On ne cesse de rire et de sourire, tout comme Frank qui nous raconte les aventures de sa voiture. Véhicule ayant appartenu à son père avant qu’il n’en hérite et parcourt l’Europe à son volant : Italie, France, Angleterre, c’est qu’elle en a fait de la route la mamie !
Les années 70 et la 304
Pratiquement 15 ans après la 403, Peugeot dévoile la 304. Les chiffres sont placés dans un ordre différent, mais ce sont les mêmes, finalement comme le comportement des deux autos. Les assises de notre exemplaire cabriolet du jour sont encore une fois aussi confortables qu’un canapé de salon. Quant à la suspension, elle a probablement été réalisée dans le même matériau que les sièges. Tout est mou ! Y compris la commande de la boîte 4 dont la distance entre chaque rapport semble faire des kilomètres ! Son 4 cylindres est à peine une dizaine de ch plus puissant que celui de la 403. Autant dire qu’il n’est pas des plus vigoureux. Mais c’est largement suffisant pour déplacer les 900 kg de l’engin. Contrairement à la 403, la 304 parait minuscule sur la route. Pourtant, on ne manque pas de place dans l’habitacle. Encore une fois, on profite cheveux au vent d’une belle balade dans les Ardennes belges.
Les années 80 et la 505 V6
Bon, fini de se trainer, car prendre du plaisir au volant d’une Peugeot, ça passe aussi par un certain dynamisme ! Enfin, plus ou moins… En effet, la 505 a beau profiter d’un V6 de 2,8 litres et 170 ch, son caractère tire plus vers celui d’une GT. La sportivité étant plutôt réservé à la GTI, quoique… Son V6 est rond, il distille constamment de la puissance et prend son temps pour monter dans les tours. En revanche, il ne cesse de grimper ! La boîte automatique à 4 rapports n’est pas des plus efficaces. En même temps, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle joue avec les vitesses aussi vite qu’une transmission actuelle à double embrayage ! En revanche, elle colle comme un gant à la philosophie de grande routière de la Française. Au volant, un sentiment identique à celui de la 304 se dégage : la 505 est petite à l’extérieur, mais grande à l’intérieur ! On n’y manque pas de place, même à l’arrière ! Traverser la France au volant de cet exemplaire en parfait état ? C’est quand vous voulez !
Les années 90 : la 405 Mi16
Cette fois ça y est, avec la 405 Mi16, on est enfin dans la sportivité ! La direction non assistée est précise et on ne peut plus communicative ! Quant au bloc 4 cylindres de 1,9 litre qui se cache sous le capot, il ne demande qu’à monter dans les tours pour offrir ses 160 ch à son conducteur. Il permet à la berline française d’atteindre les 100 km/h en 9 s et de culminer à 220 km/h. Si cela peut paraitre modeste au regard des performances affichées par les sportives actuelles, sachez que dans une berline de 30 ans, c’est sportif ! Surtout qu’il faut y mettre du sien pour aller chercher cette puissance. Le bloc doit être cravaché, travaillé au corps en jouant de la boîte manuelle à 5 rapports pour titiller au maximum la zone rouge. Et la récompense n’en est que plus belle et gratifiante !
Aujourd’hui : la 508 PSE
Avec la 508 PSE, on saute quelques décennies par rapport à la 405. Et ça se sent ! Fini les blocs atmosphériques, on passe carrément à une motorisation hybride rechargeable associant un 2 litres turbo à de puissants moteurs électriques pour développer un total de 360 ch et 520 Nm de couple. De quoi lui permettre d’atteindre les 100 km/h en 5,2 s et de pointer à 250 km/h ! Pas mal pour ses 1.925 kg. Sa batterie de 12,4 kWh lui autorise une autonome 100 % électrique d’une cinquantaine de kilomètres. Contrairement à tous ses ancêtres dont les intentions étaient claires, la version PSE ne semble pas sûre de qu’elle est vraiment. Sur voies rapide et même en ville, elle brille par son silence et la souplesse de sa motorisation. Mais ses jantes de 20 pouces et sa suspension ferme entachent son confort. Une fois en conduite sportive dans les enchainements de virages, ses pneus Michelin et sa direction vive et précise impressionnent ! En revanche, son moteur manque cruellement de caractère… Bref, le tableau n’est pas parfait, mais le plaisir est tout de même au rendez-vous, comme c’est le cas pour toutes les Peugeot du jour. Nous remercions encore une fois le Peugeot Club Belgium pour cette belle opportunité.