En très résumé, BMW a voulu avec cette Série 7 créer une limousine qui roule comme une Série 5, mais au confort absolu et à la technologie époustouflante. Pour ce faire, rien ne semble trop beau : clé intelligente, capteurs de gestuelle, amortissement prédictif et j’en passe… Bref, cette Série 7, c’est un festival technologique !

Plus légère !

Repartant d’une page blanche, les ingénieurs ont conçu une Série 7 bien plus légère qu’auparavant. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à faire appel à des matériaux exotiques à l’instar du plastique renforcé à la fibre de carbone, de l’aluminium, voire de l’acier à haute limite élastique. Tout cela concourt à réduire la masse de 130 kg. Ce qui est un superbe résultat, mais qui, soyons honnêtes, ne fait pas de la Série 7 un poids plume…

Style classique

Ce n’est sans doute pas au niveau du design que les bouleversements sont les plus fondamentaux. La Série 7 a connu en 2001 et sous l’influence de Chris Bangle, une mutation très profonde… Depuis, la grande limousine semble quelque peu rentrée dans le rang, n’évoluant que par petites touches. La nouvelle Série 7 préserve néanmoins l’essentiel : une agressivité élégante et… un côté statutaire assez appuyé, avec une longueur de 5,098 ou 5,238 m selon que vous optiez pour la version normale ou le châssis long.

Une ambiance connue…

Dans l’habitacle, nous sommes accueillis par un univers où seuls de nobles matériaux se côtoient : cuir, chrome et inserts en bois à gogo ! Quant aux geeks, ils seront sous le charme de l’instrumentation sur écran LCD, du grand écran multimédia et de la molette de contrôle avec pavé tactile. Toutefois, sous ce luxueux maquillage, nous retrouvons la disposition classique de BMW… C’était donc ça, ce petit air de « déjà-vu » !

Un long capot pour un long moteur !

Sous le capot de notre modèle, nous retrouvons une bonne vieille connaissance : un 6 cylindres en ligne de 3 litres, turbo diesel. Développant 265 chevaux (ou 211 pour les habituelles raisons fiscales), il déploie surtout un couple de 620 Nm dès les plus bas régimes. Il se voit associé à une boîte automatique à 8 rapports et, dans notre cas, à une transmission intégrale (xDrive).

Se familiariser avec la technologie…

Avant d’effectuer les premiers mètres avec ce monument, familiarisons-nous d’abord avec son contenu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est impressionnant, ce contenu ! Le système multimédia offre évidemment toutes les possibilités imaginables, depuis un service de conciergerie à un panel d’applications en ligne et connectées en passant, évidemment, par la stéréo et la navigation. Le tout se contrôle de quatre manières : la commande vocale, la molette rotative, le pavé tactile, voire… un capteur de gestuelle.

En effet, grâce à un capteur tridimensionnel qui interprète vos gestes pour commander une fonction, un mouvement suffit à augmenter le volume ou à changer de piste. Soyons sérieux, ceci tient surtout du gadget : peu précis et commandant un nombre très limité de fonctions, ce dispositif sert surtout à impressionner vos passagers… Enfin, les passagers ont également leur mot à dire, grâce une tablette insérée dans l’accoudoir central (avant ou arrière).

Une clé ultra sophistiquée

Outre la clé classique, la Série 7 est également livrée avec une télécommande intelligente qui présente un écran tactile commandant diverses fonctions telles que la climatisation, le verrouillage et… l’entrée (ou la sortie) du véhicule de son emplacement de stationnement ! En effet, via la clé, il vous est possible de sortir la voiture de son garage (ou de la y rentrer) sans pour autant être physiquement présent à bord. Magie ? Oui… Mais sachez malgré tout qu’il est nécessaire d’avoir 40 cm de libre de part et d’autre de la voiture pour que cela fonctionne…

Bon, et comment ça roule ?

Probablement la question la plus importante, finalement ! Fort bien, ma foi ! La Série 7, sans tout-à-fait offrir l’agilité d’un modèle plus compact, se révèle bien plus tranchante qu’une Classe S. On éprouve sans conteste un certain plaisir à son bord, y compris, surtout devrais-je dire, lorsque l’itinéraire devient sinueux. Dans tous les cas, l’amortissement garantit une stabilité exemplaire.

Quant au moteur, il délivre sa force dès les plus régimes, en évitant de jouer les troubadours dans l’habitacle. Honnêtement, au volant d’une 730d débridée (265 chevaux), on ne ressent jamais le besoin de recourir à une motorisation plus puissante. La boîte automatique à 8 rapports est fidèle à sa réputation : douce et conciliante en conduite relaxée et rapide et tranchante lorsque le conducteur s’enivre sur les virolos d’une petite route !

Du confort ? Assurément !

En option, il est possible de recourir à un amortissement « préventif » : grâce aux données de la navigation, la suspension pneumatique adapte automatiquement son tarage. Si des ornières viennent émailler votre trajet, une caméra les détecte et rectifie la suspension préventivement. Le but ? Un confort absolu ! Si vous désirez toutefois modifier les réglages, sachez qu’outre le mode « Adaptative », les traditionnels modes « Eco Pro », « Comfort » et « Sport » subsistent.

Si la Série 7 n’offre pas le confort « tapis volant » d’une Classe S, nos lombaires ont malgré tout énormément apprécié le filtrage parfait de ce nouveau modèle. Non, contrairement à la limousine étoilée, vous n’avez pas l’impression de voler au-dessus de la route. En revanche, vous avez plutôt le sentiment que les irrégularités sont nivelées avant que vous y posiez vos roues !

Budget

C’est cher ! Et pas qu’un peu : le prix de base d’une Série 7 diesel est supérieur à celui d’une Mercedes Classe S mazoutée ! Eh oui, les codes sont bousculés… Tout démarre à 83.500 € pour une 730d classique, pour grimper à 86.950 € pour une version xDrive, voire à 97.200 € pour une 740d xDrive au moteur poussé à 320 chevaux. A cela, il convient de rajouter la kyrielle d’options qui corseront sévèrement la facture. On peut raisonnablement envisager un extra d’environ 20.000 € pour une voiture très bien équipée… Non, vous ne rêvez pas ! Et hélas, ce genre de voiture s’apprécie principalement avec le plein d’équipements.

A la pompe, la Série 7 surprend agréablement. Avec une consommation d’environ 7,4 l/100 km, notre modèle s’est révélé d’une remarquable sobriété. Il est vrai que cette moyenne fût obtenue sur routes et autoroutes, avec un minimum de ville. Mais n’est-ce pas là, justement, l’environnement naturel de la Série 7 ?

Conclusion

BMW a mis de gros moyens en œuvre pour que cette Série 7 détrône la Classe S de son piédestal. Y parvient-elle ? Si la technologie embarquée et l’agrément de conduite sont pour vous des facteurs importants, oui. Notons toutefois que l’évolution technologique actuelle, d’une rapidité fulgurante, risque de donner lieu à une lutte acharnée entre ces deux titans… A moins que la nouvelle Audi A8 ne mette tout le monde d’accord ? Une chose reste néanmoins sûre : cette démonstration du savoir-faire maison se paye rubis sur ongle…