D’accord avec vous, la DS3 n’est pas un modèle de première jeunesse. La première mouture est apparue en 2010 sous l’appellation « Citroën DS3 ». Si le modèle a connu de nombreuses évolutions tout au long de sa carrière, ce n’est que début 2016 qu’il perd toute référence à Citroën. Et puis, parce qu’il faut bien raviver la flamme des sportifs qui regrettent feu la DS3 Racing, une version Performance est apparue.

Performance, vraiment ?

C’est vrai que de l’extérieur, ce modèle joue surtout sur la discrétion. Si l’on excepte les microscopiques logos et les jantes spécifiques, on pourrait parfaitement la considérer comme une vulgaire version mazoutée. Et c’est très bien comme cela ! Dans l’habitacle, les sièges baquet en Alcantara et le sigle Performance mettront la puce à l’oreille… du fin limier amateur de sportives !

Oui, vraiment !

Mais à la lecture de la fiche technique, on respire à nouveau : le bon vieux 1.6 THP turbo essence a profité d’une mise à jour qui lui font cracher 208 chevaux (et 300 Nm de couple), alors qu’un différentiel autobloquant s’invite entre les roues avant. La transmission est toujours assurée par une boîte manuelle à 6 vitesses. DS annonce un 0 à 100 km/h en 6,5 secondes et une vitesse de pointe de 230 km/h. Excusez du peu…

Un petit coup de vieux…

Lorsque votre œil se promène dans l’habitacle, le doute n’est plus permis : la DS3 a quelques heures de vol et elle a un peu de mal à dissimuler ses rides. Certes, le système multimédia profite de nombreuses mises à jour, donc une connexion à Apple Car Play et Android Auto, mais le tout n’est pas d’une simplicité biblique. L’agencement accuse son âge, la position de conduite également, perchant le conducteur inutilement haut…

Coup de clé et…

Non, pas de grondement rageur, ni d’explosion sonore. A l’instar de sa robe extérieure, la DS3 Performance joue la carte de la sobriété. Le discret murmure qui s’échappe de la double sortie d’échappement a quelques relents sportifs, mais le volume sonore est très contenu. Trop diront les plus expressifs.

Un peu sèche…

Si elle est silencieuse et discrète, la DS3 Performance avoue toutefois ses limites à allure sénatoriale. En effet, les parcours urbains mettront votre dos à rude épreuve, le filtrage n’étant pas le point fort de ce modèle. Fallait-il vraiment imposer ces jantes de 18 pouces ? Echappons donc à ces routes en pavés pour nous réfugier sur le bitume lisse et sinueux de nos campagnes désertes…

Moteur puissant !

Et c’est là que la DS3 Performance affiche son plein potentiel. Le moteur affiche une sacrée santé, qui lui permet de grimper à plus de 6.000 tr/min sans effort et d’oublier bon nombre de berlines allemandes diéselisées, éberluées de voir cette petite compacte française prendre le large avec aisance ! La boîte manuelle, pour sa part, est assez perfectible : si le guidage et la précision ne supportent pas la critique, elle se montre assez lente et le passage en troisième à hauts régimes suscite d’inévitables craquements de pignons… Cas isolé ?

Redoutable d’efficacité !

Mais c’est encore quand ça tourne que la DS3 Performance dévoile tous ses atouts : l’adjonction d’un autobloquant la rend redoutable. Le mode d’emploi est simple : freinez tard et accélérez très tôt ! La motricité est superbe et le différentiel fait rentrer la voiture vers l’intérieur du virage lorsque vous enfoncez les gaz ! Et si vous êtes d’humeur taquine, sachez que le train arrière peut aisément gigoter sur un lever de pied en courbe. Ajoutez à ce brillant tableau des freins costauds et une direction quasi exempte d’effets de couple. Un temps particulièrement clément nous aura toutefois empêché de tester la chose sur terrain humide.

Tarif

La DS3 Performance s’affiche à un tarif de 27.450 € (ou 30.300 € pour la version Cabrio), soit 400 € de plus qu’une Clio RS « Trophy » dotée d’une boîte automatique et de cinq portes. Une Peugeot 208 GTi est affichée quant à elle, à 24.305 €, voire 28.105 € pour la version « by Peugeot Sport » à la partie technique très proche de cette DS3. La Ford Fiesta ST200, en fin de vie, réclame quant à elle 28.685 €. Une Mini Cooper S réclame pour sa part 27.140 €, mais sa dotation de série est plutôt moins complète que ses concurrentes. Quant à la puissante version JCW (231 ch), ce sont 33.280 € qu’elle exige !

A la pompe, la DS3 Performance nous a réservé de belles surprises : en conduisant souplement, ce que le moteur accepte volontiers, il est possible de se contenter de moins de 8 l/100 km. Une conduite plus nerveuse vous approchera plutôt des 10 l/100 km.

Conclusion

Face à des concurrentes plutôt délurées, la DS3 Performance étonne par sa discrétion générale. Mais sous cette apparence de doux agneau se cache un vrai loup : ce modèle affiche une efficacité, des performances et un tempérament au sommet de la catégorie ! Voilà donc une voiture qui cache remarquablement bien son jeu… Et c’est précisément pour cette raison qu’elle nous séduit tant ! Mais nous avons tout de même du mal à fermer les yeux sur ses imperfections qui datent immanquablement la DS3…