En 2010, le Nissan Juke est arrivé sur le marché et avait le segment des SUV de catégorie B presque pour lui tout seul ! Ce rôle de pionnier fût largement rentabilisé, car 1,5 million d'exemplaires ont été vendus dans le monde entier, dont 1 million en Europe (et 18.000 au Belux). Sa carrière a duré 9 ans, mais aujourd’hui, l’heure de la relève est venue. En effet, la concurrence n'est pas restée inactive et le Juke opère aujourd'hui sur un marché où 24 autres SUV de segment B sont commercialisés !
Un allié français
Il est donc temps de se renouveler ! Selon Nissan, des études ont montré que 52 % des acheteurs de Juke ont choisi ce modèle pour son style distinctif. Cette singularité devait donc être préservée… Toutefois, le design devait également devenir moins controversé afin d'attirer davantage de clients. Notez également que le Juke premier du nom a dû faire face à quelques gros défauts, comme le manque d'espace à l’arrière, un coffre réduit et un intérieur très sombre (surtout à l'arrière).
Pour le nouveau venu, Nissan est parti de la plate-forme CMF-B de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, inaugurée par la Renault Clio et... un SUV de segment B, le Renault Captur. Il en résulte que le nouveau Juke est de 7,5 centimètres plus long que son prédécesseur (4,21 mètres) et que son empattement a augmenté de pas moins de 10 centimètres pour atteindre 2.636 millimètres. Résultat : deux adultes peuvent enfin s’installer à l'arrière relativement confortablement. La nouvelle plate-forme est également 13 % plus rigide et, malgré ses dimensions extérieures agrandies, le nouveau venu pèse 35 kilos de moins.
Autre conséquence de cette base française plus moderne : le nouveau Juke est à la pointe de la technologie ! Selon le niveau d'équipement, il peut se voir équipé du ProPilot (régulateur de vitesse actif, assistance au changement de voie et alerte d'angle mort) et du système multimédia avec carte SIM, ce qui vous permet de rester en contact permanent avec votre voiture, via votre smartphone. Cela permet également au système de navigation de télécharger des informations routières en temps réel. Si vous préférez utiliser Waze ou une autre application de navigation depuis votre smartphone, sachez que cela peut se faire via Apple CarPlay ou Android Auto. Seul ombre au tableau : on ne relève aucun système de charge de smartphone par induction, ce qui est d'autant plus étrange qu'il n'y a qu'une prise USB et une prise 12V pour charger les appareils en roulant.
Un seul moteur
A son lancement, le Juke est disponible avec un seul moteur : un 3 cylindres turbo essence d’un litre, de 117 ch et 180 Nm (ou, pendant 25 secondes, 200 Nm grâce à une fonction overboost). Il peut être marié à une boîte de vitesses manuelle à six rapports (de série) ou à une boîte robotisée à double embrayage et sept rapports (2.000 euros, fournie par Getrag). Lorsque nous avons voulu savoir si d’autres moteurs étaient prévus (diesel, une hypothétique version sport Nismo, une hybride ou une hybride plug-in, voire une électrique), le staff de Nissan a semblé assez contrarié, ce qui suggère qu'il y a encore de nombreux désaccords en interne sur la question.
Nous pensons qu'il y aura une option plus propre, car avec un minimum de 135 g/km et jusqu'à 146 g/km selon le niveau d'équipement et la boîte de vitesses, ce Juke n'est pas un exemple en la matière ! Le Captur étant prévu pour être décliné en une version hybride plug-in et l'Alliance comptant maintenant Mitsubishi à son bord (un spécialiste des hybrides rechargeables), nous serions très surpris si ce Juke ne connaisse pas de variante hybride plug-in.
Bon élève
Passons à l’essai routier. On peut être assez bref : le nouveau Juke roule bien et se montre assez prévenant, sans toutefois se montrer très communicatif. En conduite plus dynamique sur une route sinueuse, la direction n’inspire pas vraiment confiance, ce qui se montre assez perturbant. De plus, les systèmes d'assistance à la conduite interviennent parfois brutalement, ce qui ne favorise pas le calme et la tranquillité à bord !
Toutefois, ce Juke se destinant principalement à la ville et à la grande banlieue, ces critiques sont à relativiser. Le moteur à trois cylindres est silencieux à vitesse constante, mais gronde en charge. Et malheureusement, son manque de coffre incite à le solliciter assez souvent… Notez que dans les embouteillages, il présente un autre défaut : au ralenti, il tremble comme un diesel d’il y a 15 ans ! Heureusement, le système stop-start de série lui coupe le sifflet la plupart du temps.
Notre verdict
Le nouveau Juke est beaucoup plus rationnel que son prédécesseur dont l'allure était quelque peu controversée : son design est un peu plus sage – tout en restant suffisamment distinctif -, il offre un espace intérieur bien plus généreux, coffre compris, et sa technologie est à jour. Le seul moteur disponible n'est pas particulièrement brillant, mais il suffit dans le trafic actuel. Avec un prix de départ de 20.990 euros, le nouveau Juke est 10 % (2.000 euros) plus cher que son prédécesseur. Voilà qui risque de freiner quelques propriétaires du Juke actuel…