François Piette

10 FÉV 2017

Modèle oublié : Renault Clio Williams

Elle a fait tourner la tête des jeunes cadres sportifs des années 1990. Avec ses jantes dorées, son blason évocateur et son moteur de 2 litres, la Clio Williams est entre-temps, entrée dans le monde de la collection. Mais vous souvenez-vous encore d’elle ?

Cela fait quelques années maintenant que les Renault sportives arborent le trop commun badge « RS ». Un badge qui annonce la couleur, bien sûr, mais qui n’a pas la même connotation qu’une appellation « Williams » ! En 1993, Renault entend en effet jouer sur tous les fronts : avec ce badge, la marque rappelle son engagement en Formule 1 comme motoriste de l’écurie éponyme, mais entend également homologuer une petite bombe en rallye, dans les Groupe A et N.

Les modifications

Esthétiquement, les évolutions se limitent à peu de choses, mais sont suffisantes que pour faire tourner les têtes : des jantes dorées, un logo 2.0 sur les baguettes latérales, quelques logos « Williams » et, bien entendu, une teinte « bleu sport » qui lui est spécifique. Dans l’habitacle, les évolutions sont assez ténues également, avec des cadrans à fond bleu, un beau « W » brodé sur les sièges et surtout, pour les premières versions, une plaquette numérotée.

Sous le capot, la métamorphose est nettement plus sensible : Renault installe au chausse-pied un 4 cylindres de 2 litres, retravaillé pour fournir quelque 150 chevaux à 6.100 tr/min et un couple de 175 Nm à 4.500 tr/min. La boîte est renforcée pour faire face à cette cavalerie supplémentaire, alors que les trains roulants profitent de tarages de suspensions spécifiques, d’une voie avant élargie et de grosses barres anti-roulis.

Sur la route ?

Ainsi parée, la Clio Williams se révélait être l’une des bombinettes les plus nerveuses de son époque : 29 secondes au kilomètre départ arrêté, 216 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h avalé en moins de 8 secondes. Le tout est complété par un comportement sain, agile et volontiers joueur en cas de lever de pied.

Succès !

Face à un tel pedigree et un tel entrain, les clients n’ont pas tardé à réagir. Sur les 2.500 exemplaires initialement prévus, Renault devra finalement en produire près de 3000 supplémentaires pour répondre à la demande. Voici pour la première série, dont tous les exemplaires sont numérotés. Dans le courant de l’année 1994, la Clio Williams profite d’un restylage à l’instar de la Clio traditionnelle. La commercialisation se poursuit jusqu’en 1996, mais la Clio Williams a perdu sa plaquette numéroté. Au final, quelque 12.000 exemplaires seront produits !

Aujourd’hui

Avec une telle production, la Clio Williams n’est pas trop difficile à dénicher. Les premiers exemplaires, numérotés, sont évidemment les plus recherchés. Comptez environ 12.000 € pour un modèle en bel état. Une version d’après restylage peut se négocier environ 10.000 €. Mais si vous cherchez un exemplaire irréprochable, il faudra mettre la main au portefeuille : on a vu quelques voitures vendues à près de 30.000 € !

Fiable, le moteur de la Clio Williams ne pose pas trop de problème, si vous respectez le temps de chauffe et que vous l’entretenez soigneusement. Sa consommation d’huile peut vous surprendre, mais cela ne devient inquiétant que si elle devient vraiment excessive. La boîte à 5 rapports, pourtant renforcée, semble moins bien tenir la distance que le moteur. Enfin, la Clio Williams, à l’instar des autres Clio, n’est pas insensible à la rouille : surveillez en priorité les arches de roue et le contour de lunette arrière. Enfin, les pièces mécaniques ne posent pas trop de problème, mais les accessoires spécifiques deviennent difficiles à dénicher.

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