Olivier Maloteaux

12 MAR 2025

Essai : Opel Grandland Plug‑in, l’hybride qui tombe à pique…

La famille Grandland s’élargit avec une variante plug-in hybride, technique qui vient de retrouver un intérêt fiscal en Belgique. Mais rend-elle pour autant ce SUV familial plus attrayant ?

{"fr":"Opel Mokka électrique blanche sur route sinueuse en plein soleil.","nl":"Witte elektrische Opel Mokka op kronkelige weg in zonlicht."}
{"fr":"Opel Grandland blanc sur route montagneuse sinueuse avec paysages verdoyants.","nl":"Witte Opel Grandland op kronkelige bergweg met groene landschap."}

"L’Opel Grandland est un SUV familial intéressant. Mais cette version plug-in a surtout de l’intérêt pour les indépendants et les salariés ayant droit à une voiture de société."

Le nouveau Grandland (2e du nom) est le cousin des Peugeot 3008 et 5008, avec qui il partage sa base technique. Comme eux, cette Opel se décline en essence micro-hybride (MHEV), en tout électrique, mais aussi en hybride plug-in (PHEV), une technologie qui retrouve de l’intérêt fiscal pour les indépendants et sociétés en Belgique, suite aux accords du nouveau gouvernement. Mais voyons si ce Grandland plug-in fait mieux ou moins bien que ses cousins français et que ses autres (nombreux…) concurrents PHEV, que sont les Citroën C5 Aircross, Cupra Terramar, Ford Kuga, Honda CR-V, Hyundai Tucson, Kia Sportage, MG HS, Skoda Kodiaq, Suzuki Across/Toyota RAV4 et Volkswagen Tiguan.

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Design

Une nouvelle dimension

Pour cette 2e génération, le Grandland est entré dans une autre dimension en grandissant énormément : il a gagné 17,3 cm en longueur, 3,6 en hauteur et 4,9 en largeur. Le modèle se taille aussi un style plus affirmé, mais assez classique et devrait donc plaire au plus grand nombre. Côté gabarit, cette Opel mesure 4,65 m de long et se pose donc pile-poil entre ses cousines les Peugeot 3008 (4,54 m) et 5008 (4,79 m). On note aussi que le Grandland peut se parer d’une peinture bicolore.

Expérience

Des sièges orthopédiques

À l’intérieur, le mobilier est classique et assez sombre. On pointe des plastiques de qualité parfois inégale, mais la finition est globalement de bon niveau et l’assemblage paraît solide. Dès les premiers kilomètres, on apprécie la qualité d’assise, en particulier avec les sièges ergonomiques (option sur version de base) certifiés par l’AGR, l’association allemande pour la santé du dos. La finition GS peut aussi s’offrir en option un revêtement en vrai cuir (Nappa) et une fonction massage aux places avant.

Pas de perte de coffre

Contrairement au Peugeot 5008 (et au plus petit Opel Frontera…), le Grandland ne peut embarquer que 5 passagers et non 7. Mais l’espace est généreux au second rang, où l’on ne dispose certes pas d’une banquette coulissante, mais bien d’un dossier rabattable en 3 parties (40/20/40).

Le coffre de cette version plug-in est identique à celui des variantes microhybrides et full électrique, avec 550 litres sous le cache-bagages et jusqu’à 1.645 litres banquette rabattue. C’est bien, même si un break familial fait encore mieux. On apprécie les nombreux rangements (36 litres) disséminés un peu partout dans l’habitacle.

ChatGPT en passager

Bon point pour l’ergonomie : ce Grandland conserve des touches physiques directes pour les commandes les plus utilisées au quotidien, comme le volume audio, le désembuage/dégivrage ou la température et la puissance de la soufflerie. Mais les écrans sont bien sûr présents, avec de série un combiné d’instruments numérique de 10 pouces derrière le volant et un écran central de 10 pouces sur la version de base (Edition) ou de… 16 pouces de diagonale sur le haut de gamme « GS ».

Le Bluetooth et les connexions sans fil Apple CarPlay/Android Auto sont de série, mais le GPS intégré est en option sur l’Edition, de même que le chargeur smartphone à induction.

Notons que la navigation s’accompagne d’une assistance vocale intégrant Chat GPT, pour répondre plus précisément aux requêtes des passagers, même si cette fonction ne nous a pas semblé très utile en pratique.

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Conduite

Un petit 200 ch

À côté de la version micro-hybride 136 ch et de la full électrique de 213 ch, on trouve donc cette variante hybride plug-in, qui associe un bloc 1.6 litre turbo à essence (d’origine française et fonctionnant en cycle Miller pour consommer moins) et un moteur électrique. Lorsque les deux propulseurs fonctionnent de concert, ça donne au total 195 ch et 350 Nm de couple. Les performances sont confortables sans être décapantes, avec un 0-100 km/h bouclé en 7,8 secondes et une vitesse de pointe de 220 km/h. La boîte de vitesses robotisée à 7 rapports est douce et la transition entre les modes électrique et thermique s’effectue sans heurts. Un bon point aussi pour la suspension, qui offre un très bon compromis entre confort et maintient des mouvements de caisse en virage.

Près de 90 km en électrique ?

En mode tout électrique, la cavalerie se limite à 125 ch/118 Nm, ce qui est peu vu le poids total à déplacer (1.900 kilos). Opel annonce une autonomie électrique officielle de 87 kilomètres. Durant notre test mené sous une température de 15°C, nous avons relevé une consommation électrique variant entre 22,4 et 30 kWh/100 km, ce qui correspond à une autonomie réelle de 60 à 80 kilomètres. Un rayon d’action électrique plutôt intéressant. Le réglage de la régénération est par contre limité, avec seulement un mode B qui accentue celle-ci, mais pas de palettes au volant pour une régénération réglable sur plusieurs niveaux.

La batterie lithium-ion de 17,8 kWh utilisables se recharge en environ 9 heures sur prise domestique et en environ 5h30 sur borne (chargeur de 3,7 kW de série), voire en 2h55 avec le chargeur 7,4 kW optionnel (490 €), pas spécialement nécessaire selon nous. Batterie vide, nous avons obtenu un joli 4,5 l/100 km sur un parcours périurbain favorable, mais il faudra plutôt compter environ 7 l/100 km sur des trajets mixtes incluant de l’autoroute.

Prix

Prix Opel Grandland Plug-in 2025

Avec un prix de départ de 43.950 €, le Grandland fait partie des SUV plug-in les moins chers de sa catégorie (à l’exclusion du MG HS chinois encore nettement moins coûteux…) et offre un très bon rapport prix/prestations. L’équipement de base est déjà intéressant mais on regrette que les options ne soient pas disponibles à la carte, mais uniquement en packs, ce qui fait vite gonfler la note et impose parfois des accessoires non désirés. Côté fiscalité, bonne nouvelle : les hybrides plug-in redeviennent déductibles à 100% jusqu’à fin 2027, ce qui rend ce Grandland PHEV digne d’intérêt pour les professionnels.

Verdict

Bon en tout et sans véritable défaut criant, l’Opel Grandland est un SUV familial intéressant. Moins chère que l’électrique et de nouveau fiscalement alléchante, cette version plug-in a de l’intérêt pour les indépendants et les salariés ayant droit à une voiture de société, d’autant qu’elle coûte 2.700 € de moins que l’électrique et est moins contraignante sur les longs trajets. Par contre, pour le particulier qui doit financer lui-même sa voiture, la version micro-hybride (certes moins performante) sera toujours plus intéressante économiquement car elle coûte près de 8.000 € de moins à équipement équivalent…

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