Commençons par une (quasi) certitude : si vous comptez acheter une voiture neuve, il y a fort à parier qu’elle sera électrifiée. Car si l’hybridation était réservée à de rares modèles spécifiques, il y a encore quelques années, elle est maintenant largement généralisée. Mais derrière cette même étiquette « hybride », diverses solutions techniques aux caractéristiques différentes coexistent.
Entre les moteurs thermiques classiques d’un côté et les motorisations électriques pures de l’autre, on peut distinguer trois grandes familles de mécaniques électrifiées : l’hybridation légère, l’hybridation et l’hybridation rechargeable. Pour se donner une idée concrète des caractéristiques principales, des avantages mais aussi du prix de ces diverses technologies, parcourons ensemble des exemples concrets d’un constructeur généraliste. Renault, notamment, propose un catalogue au taux d’électrification complet.
Hybridation légère ou mild hybrid
Qu’est-ce que c’est ?
On peut la considérer comme le premier niveau de l’hybridation. Baptisée hybridation légère ; micro-hybride ou encore mild hybrid en fonction des constructeurs, cette technologie consiste généralement à renforcer le système Stop&Start à l’aide d’une batterie compacte supplémentaire. Cette dernière peut fonctionner en 12 ou en 48 volts. Mais dans tous les cas, elle a généralement une triple fonction de concert avec le petit moteur électrique de l’alterno-démarreur qui lui est associé : récupérer l’énergie cinétique lors des ralentissements ; permettre d’évoluer à faible vitesse (ou à faible charge) en mode électrique sur de très courtes distances et, enfin, de fournir une petite assistance électrique au moteur thermique lors des relances.
Ce système permet de rendre la conduite plus souple mais aussi de baisser légèrement la consommation sans imposer de grosses concessions sur le plan pratique (encombrement faible) ni de surcoûts importants.
Combien ça coûte ?
Les caractéristiques techniques des trois motorisations ne sont pas directement comparables (puissances différentes / boîte manuelle ou automatique). Mais à titre d’information, notons qu’à ligne d’équipement équivalente (Techno), le Renault Captur mild hybrid 160 EDC (27.500 €) se situe entre le Captur thermique TCe 90 (23.250 €) en boîte manuelle et le Captur E-Tech full hybrid 145 (28.500 €).
Hybridation
Qu’est-ce que c’est ?
Quand on parle d’hybridation « complète » ou de technologie « full hybrid », on entend un niveau d’électrification plus important caractérisé non seulement par la présence d’un moteur électrique plus puissant, mais aussi par l’usage d’une batterie haute tension offrant un stockage plus généreux. Le fonctionnement concret d’un groupe motopropulseur hybride varie sensiblement d’un constructeur à l’autre. Mais globalement, par rapport à une voiture hybride légère, une voiture hybride peut se passer beaucoup plus souvent de l’aide de son moteur thermique pour se mouvoir. Donc utiliser sa source électrique pour assurer seule la propulsion du véhicule dans plus de conditions.
Ce qui permet de baisser la consommation réelle (mais aussi l’homologation CO2) de manière beaucoup plus marquée qu’avec un hybride léger. On profite aussi bien plus souvent du plaisir de la conduite électrique pure dans le trafic. Chez Renault, par exemple, cette technologie permet concrètement une économie de carburant allant jusqu’à 40 %.
Combien ça coûte ?
Encore important ces dernières années, le supplément de prix nécessaire pour jouir d’une motorisation dite « full hybrid » s’est considérablement réduit. Pour filer notre exemple du catalogue Renault, notons que l’Arkana E-Tech full hybrid 145 est disponible à partir de 30.350 € contre 28.150 € pour son équivalent en hybride léger (mild hybrid 140 EDC). Mais en optant pour le modèle hybride complet, dans le même temps, l’homologation CO2 WLTP de l’Arkana baisse drastiquement (105 g contre 130 g/km) et la consommation normalisée aussi (4,7 l/100 km contre 5,8 l/100 km).
Hybridation rechargeable
Qu’est-ce que c’est ?
Un véhicule hybride rechargeable, ou plug-in, embarque de son côté une batterie à la capacité de stockage sensiblement plus élevée. Elle dépend d’un modèle à l’autre, mais généralement, elle est d’au moins 13 à 15 kWh et peut même monter jusqu’à plus de 30 kWh ! Cette capacité de stockage des hybrides rechargeables est bien trop importante que pour être rechargée uniquement avec la seule électricité récupérée lors des ralentissements comme avec un véhicule hybride classique. D’où le « rechargeable » : cette batterie doit être branchée sur le réseau électrique pour récupérer sa pleine capacité. Cette solution permet donc de jouir d’une voiture entièrement électrique pour ses déplacements quotidiens (entre une quarantaine voire plus de cent kilomètres d’autonomie entre chaque recharge suivant les modèles) tout en conservant les avantages d’un modèle hybride classique pour les plus longs déplacements.
Si on joue le jeu de la recharge régulière, on peut profiter d’une consommation réelle de carburant vraiment très basse. L’homologation CO2 baisse, aussi, drastiquement.
Combien ça coûte ?
L’arrivée de la nouvelle motorisation hybride rechargeable de pointe de Renault sous le capot de son fleuron Rafale nous permet d’illustrer la différence entre les mécaniques « full » et « plug-in » hybrid.
Le Rafale E-Tech en version full hybrid développe 200 ch, accélère de 0 à 100 km/h en 8,9 s et avance une homologation WLTP de 105 g de CO2/km. Dans sa version Plug-in, le SUV Coupé développe 300 ch ; sprint jusqu’à 100 km/h en 6,4 s et avance une homologation CO2 WLTP de 12 g/km. Il reste, dès lors, un choix très intéressant fiscalement pour les professionnels. Et profite, en sus, d’une transmission intégrale grâce à son moteur électrique arrière supplémentaire ainsi que d’un rayon d’action électrique pur de plus de 100 km grâce à sa batterie de 22 kWh.
Côté prix, à finition équivalente (Esprit Alpine), la version plug-in réclame un supplément de 4.500 €. Soit 52.400 € contre 47.900 €.
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