Le concept de restaurer une voiture ancienne et de la revendre en se faisant un bénéfice est repris par de nombreuses émissions télévisées. A voir ces dernières, on peut rapidement arriver à la conclusion qu’à (presque) tous les coups, c’est gagnant ! Vraiment ? Combien coûte réellement une restauration ? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre de professionnels réputés, au sein du garage SLG, spécialisé dans l’entretien et la restauration des véhicules anciens.

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« Pour une restauration mécanique et carrosserie en partant d’une épave, il faut compter en moyenne, environ 1.000 heures de travail », répondent d’emblée Maxime et Tristan, les deux frères à la tête du garage SLG. Faites le calcul par rapport au tarif horaire de la main d’œuvre, cette dernière oscillant généralement entre 65 et 100 euros de l’heure suivant l’atelier, et vous aurez déjà une première idée du budget. Voyons en détail, poste par poste, le coût d’une réfection complète…

Vue arrière d'une Austin Seven ancienne, rouillée et poussiéreuse sous un abri.
Voiture Mini rouillée avec capot ouvert révélant moteur, devant un bâtiment industriel.
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Côté carrosserie

La carrosserie, c’est souvent le gros poste. Idéalement, mieux vaut partir d’une base aussi saine que possible ! Surtout, oubliez un modèle passé entre les mains d’un bricoleur du dimanche qui a voulu maquiller les défauts de carrosserie en remplissant les trous avec du mastic ou en effectuant des soudures approximatives. Tristan confirme : « défaire pour refaire correctement coûtera au final bien plus cher que si on partait d’une base, certes rouillées, mais qui n’a jamais été bidouillée ! ». Maxime précise : « c’est tout l’intérêt de se faire accompagner par un pro au moment de l’achat ! »

Restauration de carrosserie de voiture sur un établi en bois dans un atelier.

Une peinture ?

« Juste un voile de peinture » : l’expression est connue, mais est souvent synonyme d’un cache-misère appliqué rapidement. « Pour une peinture complète, en comptant toute la préparation, la mise à nu et les ajustements, il faut compter 10.000 euros. Bien entendu, on suppose qu’il n’y a pas de problème de tôlerie… Ce qui est assez rarement le cas », nous explique Tristan.

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Mini Cooper blanche en préparation pour peinture dans un atelier de carrosserie.
Technicien appliquant une peinture grise sur une voiture dans une cabine de pulvérisation moderne.
Coque de Mini en atelier de peinture automobile, en attente de finition personnalisée.

Mécanique

En mécanique, et davantage encore qu’en carrosserie, le budget va dépendre du modèle choisi. Dirigeant le pôle mécanique de SLG, Maxime apporte son éclairage concernant une réfection du moteur : « le budget peut en effet grandement varier selon le modèle ! Pour une Mini, et pour un échange standard, le client peut s’attendre à une facture d’environ 3.000 euros, en espérant qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises. En revanche, pour une mécanique plus rare, dont les pièces sont compliquées à trouver ou tout simplement plus chères, le budget s’envole rapidement pour atteindre de 15.000 à 20.000 euros. » A cela, rajoutez les frais relatifs à la remise à neuf des trains roulants, des freins, voire de la boîte de vitesses…

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Moteur vert restauré avec châssis noir, atelier automobile en arrière-plan.

Sellerie

« La sellerie est un poste moins onéreux », rassure Tristan. Maxime rajoute : « sur un petit coupé, on peut facilement s’en sortir à 3.000 euros pour une réfection complète de l’intérieur. Bien sûr, sur un cabriolet qui compte une capote ou une berline avec sa banquette arrière, le budget s’envole : on peut alors s’attendre à dépenser près de 10.000 euros, surtout s’il faut habiller les sièges d’un cuir prestigieux ». Tristan conclut : « tout dépend évidemment des matériaux, de la disponibilité des habillages et de la quantité nécessaire ».

Intérieur d'une Citroën 2CV ancienne avec sièges usés et volant rétro.
Restauration d'une voiture ancienne avec intérieur rouge et blanc, siège avant installé.

Conclusion

Vous l’aurez compris : partir d’une sinistre épave et en faire une voiture rutilante ne sera que très rarement rentable ! Toutefois, admettons qu’il est relativement rare de « partir de zéro ». D’ailleurs, les émissions télévisées qui vantent la procédure partent souvent d’une base saine, comptant souvent quelques atouts solides, comme une carrosserie ou une mécanique en état. Faut-il dès lors oublier tout projet de restauration ? Certainement pas ! Acheter une voiture restaurée, cela peut être un risque si vous ne connaissez pas l’historique des travaux. Cette jolie peinture cache-t-elle des misères ? Et puis, une restauration, c’est aussi un projet fascinant, celui de la résurrection d’une automobile oubliée, délaissée. C’est aussi l’assurance et la tranquillité d’esprit d’avoir une voiture remise en état dans les règles de l’art et qui tiendra dans la durée. Enfin, cela permet aussi de choisir votre propre configuration, comme si vous vous rendiez chez le constructeur à l’époque ! Il ne vous reste plus qu’à bien sélectionner votre atelier de restauration !

Mini Cooper classique avec capot ouvert dans un atelier de réparation automobile.