S, non pas pour Sport

Avec maximum 99 chevaux sous le pied droit, on se doute bien que le « S » de « Verso-S » ne signifie pas sport… D’ailleurs, il est teinté de vert et non de rouge à l’arrière de la voiture ! Non, le « S » se réfère ici à « Small, Spacious, Smart », soit « Petit, Spacieux, Intelligent ». En effet, en moins de 4 mètres, tout est dit ! Si la nature vous a doté d’un format plutôt généreux et que vous avez généralement habitude de négliger tout véhicule de moins de 4,5 m, n’en faites rien ce cas-ci : de l’espace il y en a, et même de manière plutôt généreuse ! Le tour de force, c’est véritablement sa capacité à embarquer 4 adultes en d’excellentes conditions d’habitabilité ! Et inutile d’aller chercher vos passagers dans le village des Schtroumpfs !

Modularité

Habituel point fort de ce genre de voiture : la modularité ! Et ici, Toyota nous propose un coffre avec double fond. Oter le plancher de ce dernier, et vous pourrez dissimuler quelques précieuses denrées à l’insu de votre diététicien ! A cela, on rajoute les sièges arrière inclinables et rabattables, formant dès lors un plancher plat lorsque le seuil du coffre est dans sa position haute. Parlant de coffre, il faut tout même souligner le volume de celui-ci, pouvant dépasser les 420 litres ! Mais, me direz-vous, comment ont-ils fait pour cumuler un coffre logeable, une habitabilité généreuse et un gabarit de moins de 4 mètres ? En réduisant au maximum l’espace dévolu à la mécanique… Comme une Mini première du nom !

Essence ou diesel

Le constructeur propose deux moteurs, un essence et un diesel. Manifestement, au vu des premières commandes, c’est l’essence qui remporte le plus de succès, avec une part de marché de 60 %, dont 13 % sont équipés de la boîte automatique à variation continue (CVT), baptisée Multidrive S, et spécifique à ce modèle.

En essence, c’est le petit 1.33 l qui rempile, un moteur bien connu des Yaris, Urban Cruiser, iQ, Auris. Affiché à 99 chevaux, il surprend surtout par ses émissions de 127 g/km, ce qui en fait l’un des meilleurs élèves de sa catégorie ! Un bilan qui aurait pu être amélioré avec le Start & Stop, mais ce dernier est indisponible en Belgique. La raison ? Il ne fait pas baisser suffisamment les émissions que pour prétendre à la prime gouvernementale, et coûte, tout de même, entre 200 et 300 €. Voilà qui prouve que même une marque à l’image aussi écologique, raisonne d’abord avec le portefeuille… En diesel, même constat au sujet du Start & Stop. Ici, c’est le moteur D-4D qui officie, avec ses 90 chevaux. A noter que les deux moteurs sont livrés de série avec une boîte manuelle à 6 rapports. On applaudit, les Européens en offrent souvent 5 !

Les Belges sont plutôt Luna

Parmi les quatre finitions proposées, c’est la version du milieu-haut de gamme qui est plébiscitée : 60 % des ventes en Belgique ! Baptisée Luna, elle offre la climatisation manuelle, le Toyota Touch (l’interface tactile de Toyota, qui permet de connecter iPod, clés USB,…), le volant et le pommeau de levier de vitesses sertis de cuir, les vitres électriques, les commandes au volant, 7 airbags,… Les prix, dans cette version, sont annoncés à 17.205 € en essence et 19.210 € en diesel (dont il faut, dans cas-ci, soustraire les 3 % de remise gouvernementale). Parmi les options sympas, ne manquez pas le lumineux toit panoramique à 450 € !

Au volant

Bon d’accord, mon gabarit n’est pas des plus compacts (1,88 m), ce qui explique sans doute que je ne me suis jamais senti à l’aise à son volant, la faute précisément à ce dernier, situé trop bas. A l’arrêt, on continue les regrets avec une planche de bord peu flatteuse, des matériaux généralement durs et un aspect globalement un peu « cheap ». Dans l’habitacle, une Hyundai iX20 se montrera sans doute plus flatteuse. Mais partez faire un tour et la comparaison tournera à l’avantage de la petite Toyota ! Maniable, vive et réactive, elle est particulièrement plaisante avec le diesel, plus vigoureux aux régimes moyens, mais un peu creux il vrai à bas régimes. En essence, le moteur est élastique, mais pour profiter d’une certaine vigueur, il s’agira de remuer le levier de vitesses, par ailleurs très agréable à mener ! Toutefois, le souffle peut être considéré comme largement suffisant dans les deux cas.

Le comportement routier est la très bonne surprise de cet essai, avec un équilibre sous-vireur comme il se doit, mais sain et particulièrement efficace. Les ingénieurs ont fait du bon boulot, d’autant que le confort n’en pâtit aucunement !

En conclusion

Si on a connu plus sexy, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, la Verso-S nous a cependant réservé de bonnes surprises. Agréable en ville par sa maniabilité, sa compacité et sa bonne visibilité, elle a continué de nous surprendre une fois en dehors, avec un confort et des prestations routières plutôt honorables !