La Mustang, c’est un petit bout d’Amérique. Enfin, déjà un gros morceau pour nous vu que le modèle mesure 4,81 mètres de long, tant en coupé qu’en cabrio. Pour certains, c’est même un symbole de démesure et de débauche énergétique, d’autant que la dernière génération (la 7e déjà…) n’est disponible en Europe qu’en version à moteur V8. Et pas un petit : il cube 5 litres de cylindrée ! Il faut alimenter tout ça. Voyons combien ça boit.

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5 litres, 8 cylindres et 450 ch

Plongeons d’abord le nez sous le capot, où bat le cœur de l’engin : un gros bloc 5 litres V8 atmosphérique (sans turbo) à essence, qui a certes perdu quelques plumes en se faisant greffer un filtre à particules pour respecter les normes de dépollution européennes, mais délivre néanmoins 446 ch, voire 453 ch pour la variante « Dark Horse » plus affûtée. Ce bouilleur à l’ancienne (mais à injection directe, tout de même) se réveille dans un grognement caverneux qui hérisse les poils. Et ce moteur aux charmes d’antan n’est jamais mou des bielles : il accepte sans sourciller de grimper à 7500 tr/min. Sensations garanties ! Et frissons au moment de regarder la jauge à essence ?

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12 l/100 km en théorie

Le constructeur annonce une consommation moyenne de 12,0 l/100 km pour le coupé GT 446 ch à boîte 6 manuelle et de 12,1/100 km avec la boîte automatique 10 vitesses. Les Dark Horse de 454 ch manuelle et automatique annoncent respectivement 12,2 et 12,4 l/100 km.

Plus lourd de 40 kilos, le Cabrio (1.876 kilos et uniquement GT) consomme un peu plus que le coupé, avec 12,3 l/100 km en boîte manuelle et 12,4 en automatique. Ça, c’est pour la théorie…

En pratique, ça consomme combien ?

Pour cet essai, nous disposions d’une GT Cabrio de 446 ch à boîte automatique.  Commençons par le côté qui pique : si vous profitez pleinement et continuellement des vocalises et de la puissance du gros V8 atmo (0-100 km en 5,0 secondes et 250 km/h en pointe pour notre Cabrio), la consommation réelle tourne autour des 20 l/100 km. Voire plus... A ce rythme, le réservoir de 61 litres fond comme neige au soleil. Idem pour votre compte bancaire... Ceci dit, il est déraisonnable voire impossible (et en tout cas illégal…) d’exploiter en continu près de 450 ch sur la route ouverte. En alternant les rythmes rapides et coulés, nous avons relevé une consommation de 15 à 16 l/100 km. Ce qui fait toujours mal au portefeuille.

Nous avons aussi conduit la Mustang V8 sur des trajets du train-train quotidien, dont plusieurs longs parcours autoroutiers, où nous avons relevé une moyenne de 9 à 10 l/100 km à 120 km/h. Sur les routes nationales à 90 et 70 km/h, on descend sous les 9 l/100 km. Même à ce rythme, on prend un certain plaisir (surtout sous le soleil dans le cabrio) : celui de rouler dans une belle voiture avec en toile de fond le ronron mécanique du magnifique V8 qui gargouille.

Par contre, on a évité la ville. Ce n’est pas son truc à la Mustang, à cause des dimensions imposantes et pas toujours faciles à cerner : très long capot, visibilité périphérique moyenne. Et dans la cité, la conso grimpe vite autour des 15 l/100 km (le V8 est couplé à un Stop & Start, mais ne dispose d’aucune électrification).

Comme on pouvait s’en douter, la consommation varie donc très fort selon le rythme et les conditions de conduite. Et l’ordinateur de bord peine parfois à s’adapter à ces changements d’appétit soudain, se montrant assez pessimiste concernant l’autonomie restante : dès que l’on pousse un peu ou que l’on arrive en ville, l’autonomie restante indiquée chute instantanément et brutalement, mais quand on relâche ensuite l’accélérateur ou grimpe sur les grands axes, il faut beaucoup de temps pour que l’électronique recalcule l’autonomie à la hausse.

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Super 95 !

À la fin de ces quelques jours d’essai (mené majoritairement à rythme raisonnable), la consommation moyenne s’est stabilisée à 12,5 l/100 km. Soit presque pile-poil la moyenne officielle. Certes, cette conso est à surveiller et un moteur allemand de même puissance aurait sans doute bu un peu moins dans les mêmes conditions, mais l’appétit n’est finalement pas dramatique au regard du fort caractère mécanique. Et, bonne nouvelle, cette Mustang supporte la Super 95 (E10), quand les sportives les plus poussées exigent de la 98 (E5) nettement plus chère. Finalement, ce n’est pas tant en carburant qu’en taxes que la Mustang fait mal…

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