Essai : Mini Aceman, une opportunité manquée ?

Jusqu’à 405 km d’autonomie, vraiment ?

La Mini Aceman peut recevoir trois motorisations différentes. En entrée de gamme, la version « E » développe 135 kW (184 ch) et 290 Nm de couple. De quoi lui permettre d’accélérer de 0 à 100 km/h en 7,9 s et d’atteindre une vitesse de pointe de 160 km/h. Ce moteur est associé à une batterie de 38,5 kWh autorisant à la Mini Aceman jusqu’à 309 km d’autonomie. Une fois sur la réserve, cette variante dispose d’une puissance de charge maximale de seulement 70 kW pour passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en 29 min.

La Mini Aceman SE profite, quant à elle, de 160 kW (218 ch) et 330 Nm de couple pour atteindre 100 km/h en 7,1 s ainsi qu’une vitesse maximale de 170 km/h. Elle dispose en revanche d’une plus grosse batterie de 49,2 kWh pour parcourir jusqu’à 405 km par plein d’ions. Sa puissance de charge maximale grimpe également jusqu’à 95 kW afin que l’Aceman SE puisse passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en 31 min.

La variante JCW profite quant à elle des mêmes puissance de charge et batterie que sa petite sœur ce qui fait chuter l’autonomie maximale WLTP de cette Mini Aceman à seulement 355 km. Sa puissance grimpe en revanche jusqu’à 190 kW (258 ch) et 350 Nm pour un 0 à 100 km/h abattu en 6,4 s et une vitesse de pointe de 200 km/h. Dans tous les cas, le moteur électrique de la Mini Aceman n'entraîne que ses roues avant.

Malheureusement, bien que Mini annonce jusqu’à 405 km d’autonomie, l’Aceman consomme beaucoup pour une si petite voiture… Avec une température extérieure avoisinant les 5 degrés, nous n’étions peut-être pas dans les meilleures conditions pour tester son rayon d’action maximal, mais nous avons tout de même relevé une consommation moyenne de 19,5 kWh/100 km avec un minimum de 17,7 kWh/100 km. De quoi parcourir entre à plus de 250 km et un peu moins de 280 km au volant de notre Mini Aceman SE pourtant équipée de la plus grosse batterie de 49,2 kWh… Elle pourrait sans doute faire un peu mieux dans des conditions plus clémentes…

Le confort d’une Mini, mais pas le dynamisme

On le sait, une Mini n’est ni une grande voiture, ni un véhicule de luxe incroyablement bien fini ou particulièrement efficient. En revanche, ce qu’elles ont pratiquement toutes en commun, c’est un agréable et amusant tempérament qui donne envie de prendre le volant ! Eh bien ce n'est malheureusement pas vraiment le cas de cette Aceman qui dispose notamment d’une position de conduite particulière. On a beau être assis très près du sol, son volant l’est encore davantage. Dans sa position la plus basse, ce dernier est pratiquement sur les genoux du conducteur. Rien de catastrophique, mais Mini nous a habitués à autre chose. En revanche, les sensations que la direction procure sont plutôt agréables. Elle est en effet suffisamment vive et précise. Malheureusement, l’adhérence de son train avant est tout simplement aux abonnés absents. Est-ce dû à sa monte pneumatique ou à sa plateforme que l’Aceman partage avec d’autres modèles chinois du groupe Great Wall ? Toujours est-il que si les conditions ne sont pas idéales, ses roues avant peinent aussi bien en courbe qu’à la relance. Quant à son train arrière, il peut certes s’avérer (très) légèrement joueur au lever de pieds, mais il faut véritablement le brusquer pour s’amuser un peu. Ce que l’on n’a pas particulièrement envie de faire étant donné le peu de confiance que l’on place dans l’adhérence des roues avant…

En revanche, ce que cette Mini a en commun avec les autres modèles de la marque, c’est une suspension dure comme du bois ! Pire, cette dernière se montre même rebondissante et sautillante à basse vitesse ! Il faut dire que l’Aceman n’est pas un poids plume non plus pèse entre 2,17 et 2,28 t sur la balance en fonction de sa motorisation. La dernière-née de chez Mini se rattrape en revanche un peu grâce à un bon mode de conduite à une pédale et de bonnes aides à la conduite, pour autant qu’on ait coché l’option lors de sa configuration.

Quel est le prix d’une Mini Aceman en 2025 en Belgique ?

Évidemment, tous les défauts de cette nouvelle Mini lui seraient en partie pardonnés si elle était abordable, mais le gros problème, c’est qu’elle ne l’est pas ! Les prix de l’Aceman E débutent en effet à partir de € 33.350 € en Belgique. Sa motorisations SE réclame, quant à elle, un minimum de 37.350 € alors que la Mini Aceman JCW voit ses prix débuter à partir de 45.550 € ! Des tarifs qu’il est évidemment possible de faire facilement grimper de plusieurs milliers d’euros en ne passant que quelques minutes sur le configurateur de la marque… Notre exemplaire d’essai en motorisation SE était affiché à plus de 45.000 € ! Voilà qui fait (très) chère la petite électrique ne pouvant, même dans le meilleur des cas, pas parcourir 300 km entre deux pleins d’ions…

L’Aceman est véritablement une opportunité manquée pour Mini. La marque n’est en effet pas parvenue à profiter de la transition vers le tout électrique pour faire évoluer son concept de véhicule fun aussi bien à regarder qu’à piloter. Pire, elle a même encore aggravé ses défauts en créant un modèle (tout) petit et ô combien inconfortable sans pour autant que ce dernier soit véritablement dynamique et amusant à conduire… La Mini Aceman n’a finalement pour elle que son look qui, il faut bien l’admettre, est en revanche très réussi. Mais à quel prix…