Il y a de l’électricité dans l’air chez Volvo… A partir de maintenant, chaque modèle de nouvelle génération sera exclusivement électrique. Le but est qu’en 2030, la gamme carbure uniquement au courant : plus d’essence, de Diesel ni d’hybrides ! Un choix plutôt radical... Le C40 est la première Volvo répondant à cette philosophie. Les exemplaires vendus en Europe sortent de l’usine de Gand, mais le C40 est aussi produit en Chine pour certains marchés. 




Toit raboté

Techniquement, XC40 électrique et C40, c’est kif-kif. Les deux frères partagent plate-forme, habitacle et moteur. Mais le C40 se donne des airs de coupé en rabaissant son pavillon (- 6,5 cm). Ce qui, couplé à la petite lunette postérieure (sans essuie-glace), réduit la visibilité vers l’arrière. Heureusement, une caméra 360 degrés est proposée.

Bonne habitabilité

Au second rang, l’habitabilité est généreuse pour le gabarit (4,44 mètres) : les plus grands savent caser leurs jambes et leur tête ne frotte pas le plafond. Pour conserver une bonne garde au toit, les ingénieurs ont fait l’impasse sur le store occultant du toit panoramique (offert de série), qui se compose d’un verre teinté spécifique pour éviter la surchauffe quand le soleil tape. La place du milieu est moins confortable que les deux autres : elle est étroite et entravée par le tunnel central, qui abrite une partie des batteries.

 


Le coffre est pratique (parois bien planes et plancher plat quand on rabat les dossiers), mais le toit incliné mange du volume : pas vraiment sous le cache-bagages (413 l contre 419 dans le XC40 électrique), mais surtout lorsqu’on remplit totalement la soute en hauteur (489 l contre 545) ou sièges rabattus (1.205 l contre 1.295). Il y a aussi un petit coffre avant de 31 l.

 


Sous Android

À l’avant, le mobilier est stylé et épuré, bien dans l’esprit scandinave. La tablette centrale (9 pouces) commande un système multimédia efficace avec logiciel Android Automotive, qui assure la navigation via Google Maps et permet de télécharger directement des applications depuis l’écran.

 

Anti-peau de vache

Les sièges avant sont enveloppants et confortables. Très à cheval sur le bien-être animal, Volvo bannit les peaux de vache : pas de cuir à bord, mais des selleries et revêtements en matériaux réutilisés. En option, les sièges peuvent se couvrir d’une micro-fibre recyclée, pratiquement aussi agréable que de l’Alcantara.

On aime moins les contre-portes en plastique recyclé, dont le toucher rappelle celui d’une moquette râpeuse. Sur la planche de bord, on pointe aussi quelques plastiques trop basiques pour le tarif.

Ça pousse !

Pour le lancement, le C40 n’est proposé qu’en exécution haut de gamme à deux moteurs (avant et arrière). Les 408 ch et 660 Nm de couple nous collent au siège (0 à 100 km/h en 4,7 s !). Mais la suspension est plutôt orientée confort et n’incite pas à l’attaque, d’autant que l’engin pèse 2,2 tonnes.

 

Durant cet essai, nous avons donc privilégié un rythme calme, sur des parcours de navetteurs (grands axes et ville). Le C40 permet une conduite « one pedal » : il décélère très fort lorsqu’on lâche l’accélérateur, jusqu’à marquer l’arrêt complet. Cela permet de réaliser un trajet sans pratiquement toucher les freins (donc sans les user…), tout en créant de l’électricité. Mais l’intensité de la régénération n’est pas réglable et demande un petit temps d’adaptation : il faut finement doser le lâcher d’accélérateur sinon la décélération est brutale. 

La C40 peut donc se conduire d’un seul pied, mais aussi sans les mains, grâce au « Pilot Assist », qui tient ses distances avec le véhicule qui précède et prend le contrôle du volant pour suivre le marquage routier.

    

De 340 à 420 km d’autonomie 

D’après Volvo, la batterie de 78 kWh bruts offre une autonomie de 444 km. Notre essai s’est soldé par une consommation moyenne de 19,8 kWh/100 km, ce qui nous semble élevé vu le rythme coulé adopté. Cela correspond à une autonomie d’environ 375 km. En agglomération, la consommation est descendue à 17,9 kWh/100 km (soit environ 420 km d’autonomie) ; sur autoroute à 120 km/h, l’ordinateur indiquait 22,5 kWh/100 km (soit 340 km d’autonomie).

 

Pour la recharge complète de la batterie, comptez 40 heures sur une prise domestique, au minimum 8h sur une borne AC (chargeur triphasé de 11 kW) et 37 minutes sur une borne rapide DC (max. 150 kW). 

Notre verdict

Ce C40 ne se distingue du XC40 électrique que par son profil plus dynamique. Il le fait payer 1.150 €, mais sans impliquer de sacrifices sur le plan pratique. Le tarif est certes très élevé pour le gabarit (62.150 € ou 60.150 si vous commandez par internet, une première chez Volvo), mais la Launch Edition est richement dotée (3.550 € d’équipements offerts). Et les performances impressionnent. Ceci dit, vu que le C40 est plutôt typé « zen », on attend avec impatience sa version dégonflée à simple moteur avant (231 ch, batterie de 70 kWh bruts), qui devrait arriver courant 2022 et fera sans doute baisser le tarif de plus de 10.000 €…


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