La gamme électrique de Kia va s’agrandir et comptera bientôt une citadine (EV3), ainsi qu’un SUV du segment C (EV5) un peu plus grand que le Niro. Des nouveautés attendues dans environ un an. Puis suivra la berline compacte EV4 (segment C). Et à partir de 2025, Kia partira à l’assaut du marché des utilitaires électriques. Mais dans l’immédiat, la gamme à pile prend de la hauteur, avec cet énorme SUV de cinq mètres de long et deux de large. Il pose ses épaules carrées sur le marché du SUV électrique à 7 places, pour affronter des concurrents issus de marques premium, comme le Mercedes EQS SUV ou le Volvo EX90. Le Tesla Model X est aussi dans le viseur, de même que le BYD Tang chinois.

Style bad boy

Cet engin de gabarit américain se fait remarquer par son style cubique et massif. Un petit air « mauvais garçon », surtout en finition GT Line, arborant une calandre encore plus agressive et posée sur des jantes de 21 pouces au lieu de 19. Deux teintes mates peuvent accentuer le côté décalé de l’engin. Sous la carrosserie se cache la plate-forme E-GMP de l’EV6, mais étirée de toutes parts. Ce colosse se creuse de deux coffres : un classique à l’arrière (828 l en 5 places et 333 l en 7 places) et un frunk à l’avant (90 l pour les versions propulsions et 52 pour les bimoteurs).



High-tech

Le tableau de bord est moderne, avec une large dalle numérique comprenant une instrumentation digitale de 12,3’’ derrière le volant et un écran central de même dimension, avec entre les deux un plus petit écran (5,3’’) pour régler la climatisation. L’interface centrale offre une excellente résolution et commande un système multimédia très agréable à utiliser. Android Auto et Apple Carplay peuvent se connecter sans fil et l’EV9 fait aussi le plein d’assistances à la conduite, avec notamment un système de parking télécommandé. Les rétros latéraux peuvent être remplacés par des caméras, mais ça tient plutôt du gadget car cela n’apporte pas une réelle plus-value à l’usage.

6 ou 7 places

Ce SUV est très « user friendly » : comprenez qu’il se farcit d’équipements facilitant l’usage au quotidien, comme des prises USB qui pointent un peu partout et les nombreux rangements. De série, l’EV9 compte jusqu’à 7 places, mais on peut remplacer en option la banquette arrière par deux sièges individuels (donc 6 places en tout). Ceux-ci peuvent pivoter, afin que les passagers des deux derniers rangs siègent en vis-à-vis ; mais l’espace pour les jambes est alors assez compté.



Mieux : il y a aussi pour le second rang l’option sièges « relaxation ». Ces sièges ne sont plus pivotants mais coulissent et s’inclinent électriquement, et disposent d’un petit repose-jambes électrique. On est alors installé comme dans un canapé. Et deux adultes peuvent siéger confortablement au troisième rang.

Trois moteurs, une (grosse…) batterie

L’EV9 est proposé en propulsion monomoteur (203 ch, 0-100 km/h en 9,4 s) ou intégrale bimoteur (384 ch/600 Nm, 0-100 km/h en 6,0 s ; voire 700 Nm en GT-Line et 0-100 km/h en 5,3 s). La GT-Line de notre essai ne manque jamais de pêche et autorise de francs dépassements.

Dans tous les cas, la batterie (fournie par le Sud-coréen SK Innovation) affiche 99,8 kWh utiles. Durant cet essai mené par temps clément et en conduite calme, la consommation de notre GT-Line a varié de 15,6 kWh/100 km sur un parcours périurbain à 26,2 kWh/100 km sur autoroute ; soit une autonomie réelle variant de 380 à 640 km. Les 505 km annoncés par Kia ne sont donc pas mensongers. Pour la version propulsion, le constructeur annonce 563 kilomètres d’autonomie.

Sur borne AC, le chargeur interne (11 kW) est un peu limité au regard de la taille de la batterie (recharge complète en environ 10 heures) ; mais en DC, l’EV9 fait fort (jusqu’à 240 kW) et passe de 10 à 80% de charge en 25 minutes. Notez aussi que ce SUV Kia peut servir de chargeur mobile pour alimenter n’importe quel appareil électrique (vélo, trottinette, etc.).

Du silence et de la tenue

Les sièges soutiennent bien le corps et se couvrent d’un cuir synthétique qui présente très bien. Dès les premiers mètres, on apprécie le silence qui règne à bord. Kia a eu la main lourde sur l’isolation : pare-brise acoustique et double vitrage aux premier et second rangs, mousse anti-bruit dans les pneus, etc.. Le confort de suspension est correct malgré les jantes de 21 pouces de la GT-Line, mais des ressorts pneumatiques auraient offert davantage de moelleux. Pas de roues arrière directrices non plus, ce qui aurait pourtant permis de réduire le diamètre de braquage (12,38 m). En virage, ce gros SUV (de 2.501 à 2.660 kg) affiche une belle tenue : les 566 kilos de batterie nichés dans le plancher abaissent le centre de gravité, tandis que le châssis bien équilibré évite que l’engin ne s’écrase trop vite sur son train avant. Reste que l’EV9 se prête davantage à une conduite coulée. On apprécie alors de dominer la route depuis notre siège haut perché.

Prix de la Kia EV9

Chère dans l’absolu (de 71.690 € pour la monomoteur à 80.890 € pour la GT-Line bimoteur), l’EV9 est cependant richement équipée et moins coûteuse que ses rivales de chez Mercedes, Volvo ou Tesla. Elle s’affiche au prix du BYD Tang chinois, certes plus puissant (517 ch) mais à la valeur de revente nettement plus incertaine. Et cette Kia est couverte par une garantie de 7 ans ou 150.000 km.

Notre verdict

Cet EV9 nous a plu : par son ambiance de bord à l’américaine qui incite au voyage, ses prestations globales (comportement routier, autonomie), son look original et son tarif bien étudié pour le segment. Un produit décalé et abouti.

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