Les motorisations électrifiées gagnent progressivement du terrain aussi en Belgique. Surtout grâce aux voitures de société. Il faut dire que leur fiscalité a été sensiblement remaniée ces dernières années au point de voir fondre le taux de déductibilité des modèles thermiques classiques. Seules les voitures électriques pures et les hybrides rechargeables (à certaines conditions…) peuvent encore prétendre à une alléchante déductibilité fiscale.
Du coup, on s’est mis dans la peau d’un conducteur devant bientôt choisir une nouvelle mouture de fonction : à tarif équivalent, mieux vaut-il s’orienter vers une solution « classique » comme cette Audi A3 40 TFSI e hybride rechargeable (38.190 €) ou opter pour une voiture électrique à l’instar de cette VW ID.3 avec sa batterie de 58 kWh (36.095 €) ?
Finition, équipement : avantage Audi
Pour un client habitué à rouler dans un modèle premium, s’installer dans une VW ID.3 pourra surprendre… C’est indéniable : le tarif « élevé » de l’ID.3 s’explique davantage par le coût de sa batterie que par le soin apporté à sa finition ! Si certaines VW « conventionnelles » pourraient mieux tenir la comparaison avec une Audi, ce n’est clairement pas le cas de l’ID.3. À bord, il faut compter avec de très nombreux plastiques durs et creux et avec un dépouillement qui tourne vers l’ascétisme…
L’Audi A3 se montre donc clairement plus soignée, même si on note tout de même ici aussi l’apparition de plastiques moins flatteurs dans certaines zones que sur les devancières. De toute façon, côté équipement aussi, il n’y a pas photo : l’A3 offre plus de possibilités de personnalisation et un infodivertissement globalement plus fonctionnel. Sans parler de son cockpit virtuel bien plus étoffé que le simple petit écran dépouillé de l’ID.3…
Confort : avantage Volkswagen
La VW ID.3 se rattrape sur le plan du confort. Tant grâce à ses suspensions moelleuses que pour la souplesse de sa chaine cinématique électrique. Mais aussi grâce à sa maniabilité, son habitabilité plus généreuse et son volume de coffre supérieur grâce à sa plateforme spécifiquement étudiée pour la propulsion électrique (aux roues arrière motrices). Dans sa version hybride rechargeable, l’Audi A3 impose davantage de compromis. Le plus contraignant, à l’usage, réside dans la disparition de la zone de chargement située sous le plancher de son coffre. Il ne reste plus que 280 l à disposition à l’arrière de l’A3 contre 385 l dans le chef de l’ID.3.
Moteur : avantage Volkswagen
Dans les deux cas, les modèles conviés ici offrent une puissance de 204 ch. Avec la VW, ces 204 ch sont développés par un moteur électrique et transitent par les roues postérieures. Dans le cas de l’Audi, cette cavalerie est communiquée au sol via les roues avant. Et répond présente quand on sollicite tant le moteur thermique 1.4 l turbo essence de 150 ch que le moteur électrique de 80 kW (109 ch) logé dans la boîte S tronic à 6 rapports. Sur papier, on conserve des prestations assez similaires dans les deux cas, avec un 0 à 100 km/h couvert en 7,3 s pour l’ID.3 et 7,6 s pour l’A3 40 TFSI e.
Offrant une réponse directe et toujours très linéaire, le moteur électrique de la VW se montre le plus convaincant à l’usage même si la chaine hybride de l’A3 se montre aussi plutôt efficace. Elle impose, en tous les cas, moins d’à-coups que certaines solutions hybrides rechargeables concurrentes.
Un mot concernant les autonomies offertes par ces deux modèles : avec sa batterie de 58 kWh, l’ID.3 annonce un rayon d’action WLTP théorique de 425 km. Mais mieux vaut tabler dans des conditions hivernales plutôt sur +- 320 km en conduite mixte. Lors de notre plus longue boucle couverte d’une traite (avec batterie chargée à 100 % au départ, mais sans préchauffage programmé), nous avons parcouru exactement 295 km de routes mixtes en revenant à notre point de départ avec 8 % de charge (et 27 km d’autonomie restante) au tableau de bord.
De son côté, l’Audi A3 40 TFSI e dispose d’une batterie de 13 kWh. Ce qui représente une augmentation assez confortable de 48 % par rapport à la précédente Audi A3 e-tron. En théorie, ce module lithium-ion autorise à l’A3 rechargeable un rayon d’action WLTP de 67 km. Dans la pratique, mieux vaut toutefois ici plutôt tabler sur une cinquantaine de kilomètres (voire un peu moins aux vitesses autoroutières) en conduite électrique pure.
Lors de notre boucle commune de près de 300 km avec l’ID.3, nous avons relevé une consommation moyenne réelle inférieure à 4,5 l/100 km au volant de l’Audi A3 hybride rechargeable.
Comportement routier : avantage Audi
Ici, l’avantage est indéniable : l’Audi A3 hybride rechargeable est la plus plaisante à conduire « dynamiquement ». Certes, cette version 40 TFSI e se montre plus pataude et moins tranchante qu’une A3 Sportback thermique classique compte tenu du surpoids embarqué (1.635 kg à vide tout de même…). Mais l’ID.3 n’est clairement pas calibrée pour soigner son agrément dynamique en conduite soutenue. L’amortissement pompe, le train avant manque de mordant et la sensation dans la pédale de frein devient vite dérangeante en conduite active. En outre, l’électronique de l’ID.3 s’alarme vite en cas de soupçon du moindre début de sous-virage et coupe toute alimentation aux roues postérieures motrices. Bref, l’ID.3 s’apprécie nettement plus en conduite coulée qu’avec le couteau entre les dents…
Budget : avantage Volkswagen
Si les prix de base de ces deux modèles retenus avec ces configurations mécaniques restent assez proches, la différence s’envole sensiblement « options comprises ». L’Audi A3 40 TFSI e mise à notre disposition coûtait ainsi au final plus de 60.000 € alors que notre ID.3 1ST Plus ne dépassait pas la barre des 45.000 €… En outre, le coûte à l’usage du modèle électrique se montrera plus intéressant. Et l’on peut aussi raisonnablement tabler sur une fiscalité/législation qui devrait rester plus favorable aux modèles électriques purs qu’aux hybrides rechargeables à l’avenir…
Conclusion : avantage Volkswagen
Si l’on dispose d’un point de recharge à son domicile ou sur son lieu de travail, rouler au quotidien avec l’ID.3 n’a rien d’impossible. Certes, l’Audi A3 hybride rechargeable permettra d’abattre plus de 300 km en une traite en cas de besoin… Mais si ce type de trajet fait partie de son quotidien, mieux vaut s’orienter vers une motorisation diesel de toute façon ! En revanche, s’il s’intéresse à l’ID.3 plutôt qu’à l’A3 hybride rechargeable, le client professionnel habitué à rouler en voiture premium pourra être déçu de la qualité de la finition mais aussi de l’efficacité de l’infodivertissement de l’ID.3…