Née en 2018, l’A6 actuelle approche doucement de la pension. Sa remplaçante se déclinera aussi en version tout électrique. En attendant, le modèle actuel conserve de beaux restes et s’est offert un petit lifting pour l’été 2023. L’A6 existe toujours en berline et en break (Avant). Ses plus grandes concurrentes sont les BMW Série 5 et Mercedes Classe E, toutes deux fraîchement renouvelées.
Style déjà-vu
Chez Audi, les modèles se suivent et se ressemblent. Cette A6 se confondrait presque avec sa devancière de 2010… On la reconnaît surtout à ses rétroviseurs, fixés sur les portes et plus sur le montant A comme auparavant, ce qui limite par ailleurs les turbulences aérodynamiques. Le modèle actuel a profité d’un léger lifting pour l’été 2023. Mais il faut sortir la loupe pour détecter les différences stylistiques. On pointe essentiellement une face avant très légèrement redessinée arborant une nouvelle calandre, des prises d’air latérales retravaillées et des feux modifiés. Le pack S-Line est toujours proposé pour une allure plus sportive, tant dehors que dedans. On rappellera que la carrosserie berline n’a pas droit à la méchante version RS6 au style bodybuildé et à moteur V8, qui est disponible en break uniquement.
Virtual Cockpit d’office
La planche de bord, moderne et épurée, est pratiquement dépourvue de boutons. La plupart des fonctions se commandent via un écran tactile. On en trouve trois. Il y a d’abord l’écran central classique (de 10,1 pouces) qui permet de commander le système multimédia et la navigation (offerte d’origine). Il surplombe un autre écran de 8,6 pouces, permettant lui de commander la climatisation et d’entrer des adresses dans le GPS en écrivant directement sur l’écran avec le doigt. Enfin, depuis le lifting de l’été 2023, les classiques cadrans d’instrumentation sont remplacés de série par le Virtual Cockpit, un écran de 12,3 pouces sur lequel peut notamment s’afficher en grand la carte du GPS, qui fonctionne avec des cartes Google et offre la vue Google Earth, très agréable à l’usage, d’autant que la résolution est excellente. Et la connectivité est parfaitement à jour.
Moins de coffre pour l’hybride
Contrairement à l’A8, cette A6 n’est pas totalement façonnée en aluminium ; sa structure se compose d’un mélange d’acier et d’aluminium (ce dernier étant utilisé notamment pour le tablier arrière, les portes, le capot, les ailes avant et le panneau de coffre). Cette berline de près de 5 mètres de long est spacieuse. À l’arrière, les deux passagers latéraux sont très bien installés, mais celui du milieu se sent toujours à l’étroit et doit caser ses jambes autour de l’imposant tunnel central. Rien à redire concernant le coffre, dont le volume est généreux. Mais la soute des versions hybrides plug-in est fortement réduite (205 litres de moins), à cause de la présence de leur grosse batterie nichée sous le plancher.
De 163 à 344 ch en thermique pur
La gamme ordinaire s’articule autour de blocs 2 litres suralimentés à 4 cylindres, à essence (204 ou 265 ch) ou diesel (163, 204 ou 245 ch), associés éventuellement à une transmission intégrale selon la version. Des moteurs connus et éprouvés, plutôt agréables à mener et consommant raisonnablement. En haut de gamme, on trouve la variante typée sportive S6, animée par un 3.0 V6 diesel de 344 ch, qui passe de 0 à 100 km/h en 5,0 secondes.
Pas de boîte manuelle dans cette A6 : toutes les versions disposent d’une boîte automatique (robotisée à 7 rapports et double embrayage pour les 4 cylindres ou automatique ZF à 8 vitesses et convertisseur pour la S6). Quant à la puissante variante RS6 V8 de 600 ch, elle n’est proposée qu’en break, pas en berline.
Aussi des A6 sur prise
Les A6 actuelles ne sont pas disponibles en électrique, mais deux variantes hybrides plug-in existent : les 50 & 55 TFSI e. Elles associent un moteur 2.0 turbo à essence de 252 ch et un propulseur électrique (de respectivement 115 ou 143 ch), l’ensemble délivrant au total 299 ou 367 ch, chacune offrant des performances plus que décentes.
Leur batterie de 17,9 kWh offre une autonomie électrique officielle allant jusqu’à 68 kilomètres. Comptez un bon 50 kilomètres dans la réalité, ce qui est très correct. Mais, comme toujours, cette autonomie se réduit en hiver (le froid diminue les performances de la batterie). Lorsque la pile est vide, le moteur à essence prend le relais et la consommation tourne alors autour de 10 l/100 km (voire plus si vous avez le pied droit lourd), soit davantage qu’avec un modèle diesel. Il faut dès lors charger le plus souvent possible la batterie, sous peine de noyer dans l’essence les avantages de la technique hybride...
Efficace et confortable
En route, l’insonorisation est soignée. L’amortissement passif de série présente déjà un excellent compromis confort/tenue de route. L’amortissement piloté n’apporte finalement pas grand-chose de plus. Quant à la suspension pneumatique, elle jongle plus finement entre grand confort et bon maintien de caisse.
L’A6 peut aussi s’équiper de 4 roues directrices, qui permettent de réduire le diamètre de braquage (de 12,2 à 11,1 m), d’améliorer l’agilité en courbe serrée et de stabiliser le véhicule dans les changements de cap à haute vitesse. Notez toutefois que les versions hybrides sont moins agiles que leurs sœurs thermiques : la grosse batterie porte le poids total à plus de deux tonnes ! Un embonpoint qui se ressent en virages et lors des gros freinages.
Le prix de l’Audi A6 berline
La berline A6 débute à 54.580 € en diesel (163 ch), à 55.850 € en essence (204 ch) et à… 71.490 € pour l’hybride plug-in (qui reste déductible à 100% pour les professionnels jusqu’à fin 2024). Les nombreuses options peuvent faire fortement grimper la note. Ceci dit, la nouvelle BMW Série 5 et, surtout, la nouvelle Mercedes Classe E sont encore nettement plus chères…
Notre verdict
Cette grande et discrète berline est plus âgée et moins flamboyante que les dernières BMW Série 5 et Mercedes Classe E, mais néanmoins désirable, grâce à un contenu technologique toujours d’actualité et un large choix de moteurs (sauf tout électrique). Le tout à prix moins salé (mais élevé quand même…) que celui de ses deux rivales directes...