En renouvelant son vaisseau amiral A8, Audi n’entend pas seulement commercialiser une limousine multipliant les superlatifs. Audi veut surtout publier son manifeste technologique ! Commençons par détailler ce qui ne change pas, cela ira plus vite : l’Audi A8 se présente toujours sous la forme, assez classique, d’une longue berline proposée avec un empattement standard ou un empattement long. On se retrouve donc soit devant un paquebot long de 5,17 m, soit de 5,30 m. Chez BMW, la Série 7 s’est entièrement refondue (au propre comme au figuré puisqu’elle a maigri de +- 130 kg par rapport à sa devancière) en 2015. Ici aussi, on n’éprouvera pas de grande surprise face à sa silhouette assez classique même si on devine une petite dose de « sportivité » plus affirmée dans les lignes que chez Audi. La version courte s’étend sur 5,10 m de carrosserie. La version longue, avec son empattement étiré de 14 cm, tire jusqu’à 5,24 m.
Finition, équipement : avantage Audi
Comme souvent dans le domaine du très haut de gamme, c’est la dernière arrivée qui se montre la plus « moderne ». Car si la sixième génération de BMW Série 7 assure un indéniable saut technologique par rapport à sa devancière, le seigneur des anneaux reprend clairement une longueur d’avance. Détailler tous les équipements proposés par ces limousines prendrait des heures. Mais spécifions que l’Audi profite de sa conception plus moderne pour offrir davantage d’équipements ou, à équipement identique, pour les peaufiner davantage. Avec l’A8, Audi se targue notamment d’être le premier constructeur à proposer un modèle « autonome » grâce à l’option « AI Traffic Jam Pilot ». La voiture peut, alors, évoluer sans l’aide du conducteur dans les embouteillages jusqu’à 60 km/h. Cette nouvelle aide (malheureusement au fonctionnement non-encore autorisé chez nous !) ne constitue toutefois que la partie émergée de l’iceberg. On dénombre une quarantaine d’assistances à la conduite (notamment le système de sécurité qui soulève de 8 cm le flanc de la voiture avant un impact latéral pour mieux digérer le choc). L’A8 remporte également ce chapitre grâce à la présentation plus moderne de sa planche de bord aux grands écrans tactiles. À côté, celle de la Série 7 prend un coup de vieux.
Confort : égalité
On s’en doute, nos deux limousines mettent un point d’honneur à soigner leur confort de marche ! Grâce à son nouveau système électrique fonctionnant dorénavant en 48 volts, l’Audi A8 peut embarquer des moteurs électriques pilotant de manière indépendante la suspension de chaque roue pour magnifier son toucher de route. Certes, on n’a pas encore l’impression d’évoluer sur un tapis volant comme dans une Mercedes Classe S. Mais l’A8 filtre parfaitement nos mauvaises routes. Soyons honnêtes : la Série 7 n’a toutefois pas à rougir face à l’Audi sur ce plan ! Car si la précédente grande « béhème » restait globalement assez ferme, l’actuelle génération jouit maintenant aussi de suspensions pneumatiques sur ses deux essieux et peut également prétendre au titre de « gomme à aspérités ». Enfin, même si cela paraît presque inutile de le préciser : dans les deux cas, l’insonorisation est soignée et l’habitabilité « suffisante », même avec l’empattement court !
Moteur : avantage BMW
L’offre mécanique est, bien sûr, appelée à se répandre (également en hybride). Mais, force est de reconnaître, qu’actuellement Audi ne laisse pas beaucoup de choix. Au catalogue, on ne retrouve que le bloc V6 3.0 TDI diesel de 286 ch ou le bloc V6 3.0 TFSI, essence, de 340 ch. Deux variantes baptisées, de manière assez étrange, respectivement 50 TDI et 55 TFSI. Dans les deux cas, on bénéficie de la transmission intégrale quattro et de la boîte automatique à 8 rapports tiptronic. Chez BMW, l’offre est nettement plus vaste ! La version la plus proche de notre A8 50 TDI, c’est la 730d xDrive qui s’offre un six cylindres en ligne diesel de 265 ch, la boîte automatique Steptronic (8 rapports) et la transmission intégrale. Si le V6 d’Audi se montre plus « rond » et parfaitement adapté à la conduite d’une limousine, le six cylindres en ligne de BMW se révèle plus démonstratif. Mais c’est surtout le calibrage de sa transmission automatique qui est plus convaincant. On note parfois quelques petits « ratés » dans le chef de tiptronic chez Audi. Notons, par contre, que les performances sont équivalentes : 0 à 100 km/h en 5,8 s pour la BMW et 5,9 s pour l’Audi).
Comportement routier : avantage BMW
Première chez Audi pour l’A8 : on peut dorénavant jouir d’un système de quatre roues directrices. Il est d’ailleurs, dans ce cas-ci, particulièrement efficace ! Il rend l’A8 très vive à l’inscription et réduit, également le rayon de braquage du paquebot qui ne devient alors pas plus grand que celui d’une A4 ! BMW propose aussi le même équipement, en option, pour les mêmes avantages. Mais le rendu paraît un peu moins marqué. En conduite dynamique, la Série 7 reste néanmoins toujours assez agile. Certes, en misant davantage sur le confort, elle devient un peu moins tranchante que les précédentes générations. Mais c’est elle qui reste la plus grisante à conduire activement, notamment car l’Audi A8 lisse davantage toutes les sensations.
Budget : avantage Audi
Dans ce segment encore plus que dans les autres, le prix de base d’une voiture allemande ne donne qu’une très vague indication du prix final qu’il faudra débourser ! Les options, nombreuses et parfois très onéreuses, peuvent rapidement faire grimper la note finale. Pour pouvoir départager nos deux concurrentes, partons néanmoins de cette information objective : Audi propose son A8 50 TDI à partir de 87.500€. Si c’est quasiment le même prix que la 730d (86.800€), il faudra débourser 90.350€ chez BMW pour bénéficier de la transmission intégrale xDrive qu’Audi offre en série (quattro). Mais la balance peut vite pencher de l’autre côté en fonction de l’équipement retenu. Côté taxes, par contre, nos deux modèles resteront assez proches en raison d’une cylindrée équivalente, d’une puissance similaire et d’une homologation C02/km proche (à partir de 145g pour l’A8 et 148 g pour la Série 7). Notons, par contre, qu’Audi facture nettement moins les centimètres supplémentaires de la version longue : le supplément est de 3.000€ pour l’A8 contre 6.850€ pour la Série 7.
Conclusion
Si l’on se base uniquement sur le décompte des points, impossible de départager nos deux limousines. Alors, laquelle est la meilleure ? Si l’on est davantage attiré pour la modernité, la finesse technologique et le confort de marche, mieux vaut s’orienter vers la nouvelle Audi A8. Un manifeste technologique pour la voiture de demain particulièrement impressionnant. Si l’on reste davantage amateur de conduite, la Série 7 se profile néanmoins comme la limousine la plus agréable à conduire. Tout en offrant un contenu technologique moderne, c’est elle qui parvient à mieux conserver le lien qui lie l’Homme à sa voiture.